L’économie française est affaiblie ⇒ besoin de l’aide des États-Unis, en particulier pour la reconstruction : politique atlantiste, tant du point de vue économique (plan Marshall) que du point de vue politico-militaire (Traité de l'Atlantique Nord ⇒ Organisation du traité de l'Atlantique Nord).
Les débuts de la construction européenne : création de la CECA pour favoriser les échanges + traités de Rome actant le passage à un marché commun. Mais la question de l'Allemagne (divisée en 4, puis en 2 car regroupement des zones américaine, britannique et française en une « Trizone » qui devient la RFA en 1949) suscite des tensions : le projet de création d'une armée européenne intégrant de futures unités allemandes (CED) est rejeté par l'Assemblée nationale française et échoue.
Remise en question de l’empire colonial : dès le début du XXe siècle, la France fait face à un désir d’émancipation de ses colonies alors que le gouvernement souhaitait s’appuyer sur ces territoires pour revendiquer sa puissance à l’international suite à la guerre ⇒ position ambigüe :
augmentation de l’autonomie des colonies avec la départementalisation + l’Union française (remplace l’Empire) qui n’est qu’une illusion
emprisonnement de Habib Bourguiba en Tunisie, remplacement de Mohammed V au Maroc (dénonçait le protectorat) + répression agressive contre les révoltes dans les colonies ⇒ guerres d'Indochine et d'Algérie.
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Le temps des décolonisations
Remise en question de l’empire colonial : la France pensait conserver son emprise sur les colonies mais c'est un échec : échecs militaires (Diên Biên Phu en Indochine), multiplication des conflits, coût économique des « guerres coloniales », crise de Suez, utilisation de l’ONU par les colonies pour revendiquer leur liberté (conférence de Bandung) ⇒ l’opinion publique évolue en faveur de l’indépendance des colonies + isolation de la France sur la scène internationale.
Décolonisation pacifique de l'Afrique noire :loi-cadre Defferre de 1956 (accorde une autonomie aux Territoires africains, qui peuvent élire une Assemblée locale), puis Communauté française de 1958 pour préparer les anciennes colonies à l'indépendance ⇒ création de 15 nouveaux États (République de Centrafrique, Togo, Cameroun etc.)
Guerre d'Indochine : guerre coloniale contre le Vietminh d'Hô Chi Minh qui se termine avec la défaite de l'armée française à Diên Biên Phu ⇒ accords de Genève mettant fin à la présence française en Indochine : indépendance du Cambodge et du Laos + division du Vietnam en deux zones.
Indépendance du Maghreb : émancipation accordée à la Tunisie et au Maroc en 1956vs longue guerre pour l'indépendance de l'Algérie qui aboutit aux accords d'Évian de 1962.
B
La France de Charles de Gaulle : moderniser le pays
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Résoudre la crise algérienne
Une double guerre : guerre franco-française (OASvs Français de la métropole favorables à l’indépendance) + guerre civile algérienne (FLN, MNA, harkis).
La difficile sortie du conflit : revenu au pouvoir en 1958, grâce à la pression des militaires et des Français d'Algérie, de Gaulle laisse croire qu'il va pacifier l'Algérie et la maintenir dans la France. Mais constate que les musulmans du FLN et les ultras de l'Algérie française refusent l'assimilation : fait entériner en 1961 par référendum une politique d'autodétermination qui admet la possibilité d'une « Algérie algérienne ».
L'indépendance : putsch des généraux d'Alger en 1961 contre l'indépendance ⇒ de Gaulle engage des négociations avec le FLN ⇒ accords d’Évian ratifiés par référendum ⇒ nombreux rapatriés car les violences perpétrées par l'OAS empêchent la réconciliation entre les deux communautés et condamnent près d'un million d'Européens à fuir l'Algérie (pieds-noirs, Juifs) + massacre des harkis.
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Restaurer l’État
Renforcement du pouvoir exécutif : la nouvelle Constitution donne naissance à la Ve République, régime « semi-présidentiel » ⇒ renforcement des pouvoirs du Président (ex : définit les grandes orientations politiques, peut dissoudre l’Assemblée), car Constitution rédigée en pleine guerre d'Algérie dans le but de mettre un terme à l'instabilité gouvernementale. Mais tendance critiquée par le président du Conseil Pierre Mendès France, partisan dʼune république parlementaire
dans laquelle les représentants du peuple doivent avoir la prééminence.
Pratique gaullienne du pouvoir : fonde sa légitimité sur l’utilisation des médias et le vote (référendums, élection du président au suffrage direct) ⇒ personnalisation du pouvoir qui lui permet de rester président depuis son élection en 1958 jusqu'à sa démission en 1969.
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Poursuivre la modernisation du pays
Réformes économiques : stabilisation de l’économie avec la création du nouveau franc en 1960 (convertibilité externe de la monnaie rétablie + franc dévalué) + soutien à la croissance par des plans de modernisation quinquennaux rédigés par le Commissariat général au Plan ⇒ domaines privilégiés : éducation, science, technologie pour restaurer la puissance d'innovation de la France.
Aménagement du territoire : création de la DATAR pour rééquilibrer le territoire au profit de la province (influence du livre de Jean-François Gravier, Paris et le désert français paru en 1947) + grands travaux dans les domaines du logement et des transports (ex : agrandissement de l’aéroport d’Orly, construction de la Cité des 4000 à la Courneuve).
C
« Une certaine idée de la France »
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Une politique de grandeur
Dans le domaine militaire : développement de l’industrie d’armement + maîtrise de l’énergie atomique (bombes A et H, sous-marins lance-missiles, création du Comité à l'énergie atomique). Or, de Gaulle est attaché à la souveraineté nationale : quitte le commandement intégré de l’OTAN en 1966 pour garder le contrôle de la défense nationale et affirmer son indépendance.
Dans le domaine diplomatique, volonté d’instaurer une « exception française » :
restaurer le prestige de la France grâce à l’influence internationale des artistes et des intellectuels français ;
politique d'ouverture au tiers-monde (parfois taxée de néocolonialisme) ;
remise en cause du système bipolaire en soutenant ou en critiquant les deux superpuissances (soutien aux États-Unis lors de la crise de Cuba // voyage en URSS en 1966).
Politique limitée par le manque de stature sur la scène internationale de la France : rejet des États-Unis mais collaboration toujours effective avec l’Alliance atlantique ⇒ maintien des exercices militaires coordonnés avec les forces de l'OTAN, dans la perspective d'un conflit ouvert avec le pacte de Varsovie.
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La France et le projet européen
De Gaulle voit la construction européenne comme un levier de puissance pour la France ⇒ encourage le marché commun européen et la PAC (la France est le principal producteur agricole européen, donc le premier intéressé) + rapprochement avec l’Allemagne (ex : traité de l’Élysée en 1963, traité de coopération destiné à sceller la réconciliation entre la France et la RFA).
Mais opposition aux évolutions supranationales et refuse que les États renoncent à leur souveraineté ⇒ « politique de la chaise vide » pour protester contre la suppression du principe de l'unanimité dans la prise de décision au profit de la règle majoritaire ⇒ finalement, il obtient l'instauration d’un droit de veto pour les États membres.
Cherche aussi à détacher lʼEurope de lʼinfluence américaine ⇒ refuse par deux fois l’entrée du Royaume-Uni (allié des États-Unis) dans le marché commun européen (même si justifie plutôt ce refus en disant que l'Angleterre est trop éloignée des autres pays, géographiquement et culturellement).
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La politique étrangère française après de Gaulle
Georges Pompidou (président en 1949) poursuit la politique gaullienne :interventions en Afrique + renforcement des liens avec l’Allemagne et l’Europe de l’Est // se distingue par son rapprochement avec les États-Unis (ex : rencontre Nixon au sommet franco-américain de Reykjavik en 1973).
Pompidou relance la construction européenne :élargissement de six à neuf (dont le Royaume-Uni), programme Ariane de l'Agence spatiale européenne, déclaration du Sommet de Paris en 1972 confirmant la volonté des pays de devenir une « Union européenne ».
Testez-vous !
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Comment Charles de Gaulle revient-il au pouvoir en 1958 ?
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Donnez les dates de ces événements :
➔ Traités de Rome : ➔ Indépendance de la Tunisie : ➔ La France obtient la bombe atomique : ➔ Fondation de la DATAR :