L'Afrique australe, un espace en profonde mutation
I. Des milieux riches à valoriser et à ménager
1. D’importantes ressources naturelles
Un ensemble très contrasté de 10 États : Angola, Zambie, Malawi, Namibie, Zimbabwe, Botswana, Mozambique, Afrique du Sud, Lesotho, Swaziland.
➜ diversité des milieux, climats et reliefs.
L’Afrique des mines :
● développement fondé sur les richesses minières et géologiques ;
● extraversion de l’économie qui dépend du cours des matières premières.
L’Afrique des grandes propriétés foncières :
● économies portées par l’exploitation agricole + grandes propriétés foncières qui détiennent la majorité des terres arables malgré les efforts des réformes agraires ;
● part importante de la production destinée à l’exportation.
2. L’eau, une ressource vitale en tension
Des bassins fluviaux transfrontaliers cruciaux ➝ 3 grands fleuves : Zambèze (traverse 9 pays), Okavango, Limpopo = des réserves hydrauliques vitales.
Risque de sécheresse ➝ le développement économique dans des milieux arides accentue la pression sur les ressources en eau. Ex : 2018, le Cap connaît une grave sécheresse/tensions entre l'Afrique du Sud et le Lesotho, État enclavé qui possède d'importantes ressources en eau.
Des tentatives à différentes échelles pour gérer le risque de pénurie d’eau : construction de grands barrages transfrontaliers pour alimenter les pays + interconnexion des fleuves sud-africains pour transférer l'eau vers les centres économiques.
3. Une biodiversité extraordinaire mais menacée
Une nature riche : ex de l'Okavango, fleuve endoréique inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 2014.
Une importante pression sur les milieux et les ressources : braconnage, surpêche, déforestation ➝ menaces pour l’environnement.
Des facteurs internes et externes : prélèvements excessifs de matières premières dus aux changements des modes de vie + ressources qui suscitent la convoîtise de pays étrangers.
II. Les défis d’une région en transition
1. Un développement en progression
Une croissance continue depuis la fin de l’Apartheid :
● Afrique du Sud = première économie du continent ;
● fin de la ségrégation raciale et des guerres civiles ➝ les pays sont plus accessibles aux investisseurs étrangers.
Une progression de l’IDH : transition sanitaire (lutte contre l'épidémie de VIH-Sida depuis 2010), taux de natalité et espérance de vie qui ↗.
Émergence d’une classe moyenne dans les grandes villes.
2. Le maintien de fortes inégalités entre les États
Le géant sud-africain qui constitue 60 % du PIB régional et qui figure parmi les BRICS (bourse de Johannesburg première du continent).
Un effet d’entraînement sur les économies voisines : Botswana, Namibie, Angola et Mozambique.
Des pays plus vulnérables et moins insérés dans la mondialisation : Swaziland, Zambie, Lesotho = des pays plus enclavés, aux économies rurales et peu industrialisées.
3. Des dynamiques inégales au sein des pays
Une transition inégale selon les régions :
● inégalités qui se creusent entre régions enclavées/rurales et régions urbaines connectées aux infratsructures de transport ;
● indice de Gini = révélateur de fortes inégalités (l'Afrique du Sud a l’indice le plus fort au monde).
Des métropoles en concurrence : réseau des métropoles dominé par Johannesburg et Le Cap mais les autres métropoles se veulent aussi attractives.
Des métropoles très fragmentées : fortes inégalités avec des espaces délaissés + nombreux héritages spatiaux de la ségrégation raciale (Townships).
III. Une insertion progressive dans la mondialisation
1. Une région façonnée par les transports et les mobilités
L’héritage de la colonisation et du régime d’Apartheid :
● les déplacements de population anciens, les réseaux de voies ferrées et les ports d’exportations ont façonné la répartition de la population sur le territoire ;
● l’Apartheid a marqué l’espace (ex des Bantoustans).
Un pôle migratoire :
● l'Afrique du sud accueille majoritairement des migrants originaires du Zimbabwe, Mozambique, Afrique australe ;
● les migrations = source de tensions (violences xénophobes contre les réfugiés).
La diversification des flux touristiques :
● préservation de la nature devient prioritaire ➝ émergence de l’écotourisme et multiplication de Peace Parks ;
● apparition d’un tourisme à une plus petite échelle : city-break (courts-séjours) dans les métropoles.
2. Une identité faite de multiples influences, au rayonnement important
L’accueil d’événements internationaux : ex de la coupe du monde de football en 2010 (10 millions de visiteurs)/Conférence sur le climat 2011, à Durban.
L’intégration à la mondialisation se lit dans les paysages avec les CBD, les shopping malls et les banlieues pavillonnaires sécurisées (gated communities).
➜ Un mode de vie urbain influencé par la culture occidentale.
Une identité nourrie d’héritages multiples : valorisation des identités africaines pré-coloniales mais les vestiges de la colonisation = très présents.