I. Le développement d’un esprit scientifique au XVIIe siècle
1. La Révolution scientifique
Naissance de la méthode expérimentale (physique, astronomie et sciences de la vie) : des observations répétées et la formulation d’hypothèses permettent d’élaborer des lois et des théories, validées par induction.
Invention et perfectionnement d'instruments de mesure et d'observation :
● invention du télescope par Isaac Newton ;
● mise au point du microscope ➝ observation des micro-organismes et des bactéries ;
● invention du baromètre par Evangelista Torricelli pour mesurer la pression atmosphérique ;
2. La naissance des académies
Les connaissances se diffusent via les académies : Royal Society à Londres (1662), Académie royale des sciences en France (1666) ➝ réseaux de savants.
Les progrès scientifiques servent à exalter la figure royale en attirant les talents les plus renommés d'Europe : ex de la reine Christine de Suède invite dans sa cour le Français René Descartes.
3. La science face à la religion
Un esprit scientifique qui entre en contradiction avec certains dogmes de l'Église ➝ on peut se passer de Dieu pour expliquer les phénomènes naturels : 1633, condamnation de Galilée qui doit abjurer l'héliocentrisme.
Mais les scientifiques restent tous croyants ➝ continuité entre religion et science.
II. De nouvelles modalités de production et de diffusion des savoirs
1. Les lieux des sciences
XVIIe siècle : les laboratoires s'institutionnalisent = des lieux d'observation et de transmission emblématiques de la science.
Engouement croissant pour l'astronomie ➝ les observatoires se multiplient.
Multiplication des voyages d’exploration ➝ perfectionnement des techniques de navigation et de la cartographie + étude de la botanique des pays étrangers (1778-1785, mission au Pérou de Joseph Dombey.
2. Publier les sciences
Multiplication des publications savantes avec l'émergence d'une presse spécialisée (ex du Journal des savants de l'Académie des Sciences) ➝ diffusion des savoirs.
XVIIIe siècle : essor de l'encyclopédisme ➝ l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert publiée de 1751 à 1772 = une synthèse inégalée des savoirs scientifiques et techniques de l'époque.
3. Les sciences et leurs publics
De nouveaux lieux de sociabilité scientifique :
● les cafés = des espaces de discussion, parfois spécialisés (ex du Garraway's à Londres qui se consacre à la physique) ;
● des académies apparaissent en province (Nîmes, Lyon, Montpellier, Bordeaux) ;
● institutions savantes comme les universités ou le Jardin du Roi + développement de cours particuliers parfois ouverts aux femmes.
Un public d'amateurs apparaît dans les villes avec des femmes parfois actrices de la production et de la diffusion des connaissances : elles tiennent des salons et arrivent parfois à s'imposer publiquement (Laura Bassi, mathématicienne et physicienne).
III. L’élargissement des champs du savoir au temps des Lumières
1. La nature a une histoire
XVIIIe siècle : succès de l'histoire naturelle : le comte de Buffon publie l’Histoire naturelle en 36 volumes.
Étudier les animaux :
●Carl von Linné propose une classification des animaux en 6 groupes (oiseaux, amphibiens, quadrupèdes, poissons, insectes et vers) ;
● Buffon = fondateur de l’éthologie + développement de l’entomologie.
Des progrès considérables en botanique : identification des organes sexuels des plantes + multiplication des tentatives pour acclimater les plantes exotiques en Europe.
2. La connaissance de la Terre
Développement des sciences de la terre, notamment la géologie : découverte des mécanismes de l'érosion + étude des causes des séismes.
Buffon estime l’âge de la Terre à 3 millions d’années mais, craignant d’être condamné par l’Église, il réduit ce temps à 72 832 ans.
3. Spécialisation des disciplines et progrès scientifiques
Naissance de la chimie moderne (qui s'affranchit de l'alchimie) : les époux Lavoisier découvrent le dioxyde de carbone ➝ l’air est un ensemble de gaz mélangés.
XVIIIe siècle, l'électricité connaît un grand succès :
1752, Benjamin Franklin invente le paratonnerre.
La chirurgie et l’obstétrique font des progrès notables :
● 1731 : création de l'Académie de chirurgie par Louis XV.
● 1759 : Angélique du Coudray forme des femmes et des chirurgiens aux techniques d’accouchement.
IV. Essor des techniques et inventions
1. Techniques et agriculture
Les tenants de la physiocratie : la richesse d'une nation dépendant de la qualité de son agriculture ➝ il faut améliorer les rendements par des innovations techniques.
Les agronomes multiplient les réflexions pour améliorer l'agriculture : 1757, la première Société d’agriculture française est établie à Rennes.
➜ Stimulation des cultures utiles et rémunératrices (colza, chanvre, lin, houblon, tabac) : 1658, la pomme de terre arrive en Suède et se répand en Europe grâce à Eva Ekeblad.
2. La figure de l’ingénieur
Les ingénieurs contribuent à l’union de la science et de la technique : reconnaissance de leur statut professionnel avec la création de corps d’État (ex Ponts et Chaussées en 1716).
Progrès des mathématiques + ceux de la géométrie = amélioration des techniques architecturales.
Progrès de la cartographie avec les relevés topographiques ➝ meilleure représentation du territoire.
3. Vers la première industrialisation
De nombreuses inventions :
● XVIIIe siècle : naissance et perfectionnement de la machine à vapeur ;
● 1733 : invention de la navette volante par John Kay.
Bouleversement du monde du travail avec des innovations qui permettent l'apparition d'une 1èremécanisation du travail. ➜ 1èreindustrialisation.