1. Des guerres nées de l’affaiblissement de l’État
Répression du protestantisme par la chambre ardente sous Henri II.
1560, mort de François II : Catherine de Médicis prend le pouvoir et met en place une politique de conciliation religieuse pour protéger l'État ➝ édit de Saint-Germain (1562) qui accorde la liberté de culte aux réformés.
1er mars 1562 : massacre des protestants et début de la 1reguerre de Religion jusqu’en 1563 : ultra-catholiques (les Guises) vs. protestants défenseurs du calvinisme (les Bourbons, les Condés).
2. La crise de l’État monarchique
1567‑1570, les 2ème et 3ème guerres de Religion déstabilisent la monarchie ➝ 1570, signature de la paix de La Rochelle qui reconnaît la liberté de conscience et instaure des places de sûreté pour les protestants.
24 août 1572, le chef de la faction protestante (Gaspard de Coligny) est assassiné ; le même jour a lieu le massacre de la Saint-Barthélemy organisé par les Guises à l'encontre des huguenots (10 000 morts).
L'État en déroute :
● inquiétude du roi Henri III vis-à-vis des Guises et de la Ligue : 1588, il fait assassiner Henri de Guise ;
● 1589, Henri III est assassiné par le moine Jacques Clément.
3. La restauration de l’autorité de l’État
Henri IV reconquiert son royaume avec les batailles d'Arques en 1589 et d'Ivry en 1590.
Chef de file du parti calviniste, Henri IV abjure après l'échec du siège de Paris (1590) : ses sujets n'accepteront pas un roi protestant.
1er avril 1598, promulgation de l'édit de Nantes : Henri IV accorde aux protestants la liberté de conscience et la liberté de culte ➝ paix religieuse.
La monarchie sort renforcée des guerres de Religion ➝ dépassement des clivages confessionnels + imposition d'une autorité absolue.
II. Forger et agrandir le royaume
1. Le royaume du « beau XVIe siècle »
1532, extension du domaine royal avec l'union de la Bretagne et de la France (Navarre, Armagnac, Rouergue, Périgord, Limousin).
Un « royaume mosaïque » fait de nombreux particularismes locaux. Ex : la justice n'est pas rendue de façon identique sur le territoire.
2. Le rôle fondamental de la guerre
Conquêtes de l'Artois (1659), de l'Alsace (1675) et de la Franche-Comté (1678) ➝ Louis XIV affirme sa suprématie politique et militaire (« un roi de guerre » toujours victorieux).
Financer la guerre :
● en 1683, part de la guerre dans le budget de l'État = 56,5 % ➝ en 1690 = 75 % ;
● généralisation de la capitation (= impôt personnel) pour financer les armées ;
● les guerres = critiquées à l'intérieur du royaume.
De nombreuses guerres (guerre de la Ligue d'Augsbourg, guerre de Succession d'Espagne) :
● développement d'armées permanentes + augmentation des effectifs ;
● le principe d'un service militaire obligatoire apparaît (tirage au sort).
3. La consolidation du royaume
Protéger les frontières ➝ construction de la « ceinture de fer » ou « précarré » par le marquis de Vauban.
Les derniers agrandissement du royaume : Lorraine (1738), île de Corse (1768) ➝ carte de la France similaire à celle d'aujourd'hui.
Un premier empire colonial avec les découvertes du XVIe siècle (Nouvelle-France en Amérique du Nord, Antilles, comptoirs en Inde) mais démantelé avec la Guerre de Sept Ans (1756-1763).
III. La naissance de l’État moderne
1. Une monarchie de la Renaissance
1516, concordat de Bologne : consolidation du pouvoir royal face au pape.
Une monarchie consultative : Conseil du roi + parlements qui peuvent adresser des remontrances au roi.
Débats sur la nature de la monarchie au sein des cercles d'intellectuels : absolue (princes non soumis aux lois) ou tempérée (pouvoir royal limité) ?
2. Le renforcement de l’État
Augmentation du nombre d'officers royaux ➝ renforcement de l'administration.
1648-1653, la Fronde : suppression des intendants et des lettres de cachet, mais dès 1653 les intendants sont réimplantés dans les généralités par Mazarin et leurs compétences sont élargies (police, approvisionnement des villes).
Le gouvernement du royaume :
● centralisation de l'administration sous le règne de Louis XIV ;
● il se compose du Conseil du roi, des ministres et secrétaires d'État et des surintendants ;
● création de la Ferme générale qui gère les impôts indirects (ex : la gabelle) par Colbert.
3. La construction de l’image royale
Les deux corps du roi : un corps physique (= mortel) et un corps symbolique (= immortel) qui incarne la continuité du royaume.
Roi de droit divin : par son sacre, le roi s'élève au-dessus des mortels et devient le lieutenant de dieu.
Propagande royale (médailles, statues, etc.) pour favoriser l'adhésion des sujets à la monarchie.
IV. La monarchie absolue, un modèle politique en question
1. Les limites de l’autorité royale
La nature divine du pouvoir royal force le roi à respecter la religion chrétienne et à ménager l’autorité de l’Église catholique.
Le souverain doit respecter les lois fondamentales du royaume :
● la transmission de la couronne repose sur l’hérédité + le principe de la primogéniture masculine ;
● le domaine royal demeure inaliénable.
À partir du XVIe siècle, le poids des parlements augmente : multiplication des remontrances émises par les parlements, qui témoignent d'une opposition croissante à la monarchie absolue.
2. Destituer le roi ?
Les monarchomaques critiquent les dérives absolutistes du pouvoir royal.
L’opposition au roi peut aller jusqu’au régicide (Henri III tué par un moine catholique en 1589, Henri IV par François Ravaillac en 1610).
3. La monarchie contestée
1648-1653, la Fronde :
● le parlement de Paris demande la suppression des intendants et des lettres de cachet.
● 1650, Fronde des princes ➝ les grands nobles s’opposent à la régente Anne d’Autriche (la Grande Demoiselle).
● Mais retour en force des principes de la monarchie absolue dès 1653.
Malgré la glorification de la figure royale, de nombreuses critiques sont adressées à Louis XIV (guerres coûteuses, violences des armées, politique internationale) qui fait naître le risque d'un divorce entre le roi et ses sujets.