I. Comprendre et mesurer le vote, un enjeu central
Élections = l'un des marqueurs les plus importants des démocraties modernes → nécessité de comprendre les comportements électoraux.
Mesurer la participation électorale = moyen de savoir si les électeurs inscrits votent ou non. Deux outils :
● taux d'abstention (complété par le taux de non-inscription)
● taux de participation
II. Les comportements électoraux, reflets de la socialisation des citoyens ?
De nombreux mécanismes sociaux influent sur les pratiques du vote des citoyens → la sociologie électorale met en lumière des variables sociales explicatives du comportement électoral :
●Variables socio-démographiques (genre, âge, lieu de résidence)
●Variables socio-culturelles (niveau de diplôme, appartenance religieuse, origine ethnique)
●Variables socio-économiques (PCS, niveau de revenus, détention d'un patrimoine)
→ Le vote = produit d'une socialisation spécifique + relativement prévisible.
Ces variables sont un moyen de comprendre l'abstention électorale :
→ L'abstention « hors jeu » = touche les individus les plus éloignés du monde politique (faible intégration sociale, faible sentiment de compétence politique).
→ L'abstention « dans le jeu » = le fait de personnes bien intégrées et intéressées par la politique.
III. Le vote, œuvre d'un citoyen libre et éclairé ?
Si, en théorie, le vote secret est constitutionnalisé depuis 1795, la pratique a pu démontrer le contraire.
→ 1913 : adoption des enveloppes et de l'isoloir = garanties d'un choix libre→ le vote est alors perçu comme un choix individuel.
Théorie du vote sur enjeux = l'électeur est rationnel, compétent politiquement, capable d'ajuster son vote à l'offre politique et à la conjoncture. Il choisit alors le candidat qui lui convient en fonction d’enjeux spécifiques à l’élection (le pouvoir d’achat, la sécurité, le chômage, etc.) et pas en fonction des partis.
IV. Le vote deviendrait-il moins prévisible ?
La volatilité électorale (ou mobilité électorale) n'est pas un phénomène récent mais s'accroît depuis les années 1980. → 3 formes : changer d’avis au cours de la campagne électorale, passer d’un candidat à l’autre entre deux tours, changer de parti politique d’un vote à un autre.
Le « vote de classe » semble être de moins en moins révélateur. Exemple de la relation qui unit historiquement les ouvriers aux partis de gauche depuis les années 90 : ces derniers tendent de plus en plus à voter à droite voire à l'extrême-droite.
La volatilité électorale = aussi un signe d'un électorat de plus en plus diplômé où le vote devient une arme stratégique.