Quelles sont les principales défaillances de marché ?
I. L'information peut être asymétrique
Asymétries d'information = situations où un ou plusieurs agent(s) économique(s) dispose(nt) de plus d'informations qu'un ou plusieurs agent(s) → peut conduire à une défaillance de marché soit à cause d'un risque de sélection adverse, soit en cas d'aléa moral.
Sélection adverse → ex du marché de la voiture d'occasion :
→ Les acheteurs ne connaissent pas l'historique du véhicule vendu. Objectif : faire baisser au maximum le prix de la voiture.
→ Les vendeurs de voiture de bonne qualité ont du mal à obtenir un bon prix de la vente. Risque : voir disparaître les bons vendeurs du marché (« les mauvais produits chassent les bons »).
Aléa moral = risque qu'un agent économique adopte un comportement imprudent quand il se sent protégé. Ex : crise financière de 2007-2008 (les banques ont pris des risques élevés car se croyaient protégées par les politiques de soutien des pouvoirs publics).
II. Les externalités conduisent à un équilibre sous-optimal
Externalités (ou effets externes) = effets créés par les activités des agents économiques sans contrepartie monétaire (je diminue le bien-être de quelqu’un, mais je ne paie pas en contrepartie ou j’augmente le bien-être de quelqu’un qui ne me paie pas en contrepartie), entraînant des situations de marché sous-optimales car : → Le consommateur cherche à maximiser ses intérêts en fonction de son budget et pour son bien-être sans se préoccuper du bien-être collectif.
→ Le producteur cherche quant à lui à maximiser son profit sans se soucier des effets (positifs ou négatifs) sur les autres agents.
Externalités négatives : exemple de la pollution → une entreprise avec des techniques de production polluantes pour optimiser ses coûts de production → conséquences néfastes sur la société. L'entreprise devrait produire moins.
Externalités positives : exemple des activités de recherche (innovations technologiques → amélioration du bien-être collectif). L'entreprise devrait dépenser plus pour la recherche.
III. Certains biens ne peuvent pas êtres fournis par le marché
Biens collectifs = biens caractérisés par : non rivalité des consommations (si je consomme, je n’empêche pas les autres d’utiliser le même produit au même moment) + non-excluabilité des consommateurs (impossible de réserver le produit à ceux qui paient). Le marché ne peut pas prendre en charge les biens collectifs (un phare, un parc).
→ car risque de passager clandestin = comportement d'un consommateur qui profite d'un bien sans en assumer les frais car on ne peut pas l'empêcher de consommer le bien en question.
Biens communs = biens caractérisés par : rivalité des consommations + non-excluabilité des consommateurs. Conséquence : surexploitation des biens communs.
→ Exemple de la pêche : un pêcheur a intérêt à pêcher le plus de poissons possible → risque de mener à la disparition de certains ressources halieutiques.
IV. Les pouvoirs publics interviennent face à ces défaillances
Labels de certification + associations de consommateurs + avis donnés sur Internet = moyens pour avoir une meilleure connaissance des produits que l'on achète et contrer les asymétries. Mais certains cas nécessitent l'intervention des pouvoirs publics.
En cas d'externalités → intervention des pouvoirs publics via :
● La loi pour interdire ou encadrer certaines pratiques : mise en place de normes, réglementations, quotas, etc.
● Les instruments fiscaux pour internaliser les externalités : la taxation crée des incitations pour modifier les comportements des consommateurs.
Pour les biens collectifs : l'État peut prendre en charge leur production car ils ne pourraient pas être produits sur un marché (pas rentables).
Face à la « tragédie des biens communs », l'État a un rôle à jouer en utilisant les différents instruments de politique publique (donner des droits de propriété sur les ressources, réglementer, taxer, etc.).