Il existe trois types de phrase non combinables entre eux : les types déclaratif, interrogatif et injonctif. Chaque phrase relève nécessairement d’un de ces trois types.
Le type exclamatif est facultatif : il peut s’ajouter à l’un des trois types fondamentaux.
Déclaratif :
●permet la transmission d’une information ●la phrase se termine par un point
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Attention Une interrogation indirecte est une phrase déclarative (elle ne se termine pas par un point d’interrogation : je me demande s’il travaille) : ➜elle possède un verbe introducteur : se demander ➜elle est introduite par un mot interrogatif : si ➜elle ne comporte pas d’inversion sujet-verbe
Interrogatif :
●exprime une demande d’information ●la phrase se termine par un point d’interrogation ●différentes constructions suivant le niveau de langue : ⬥Vient-elle ce soir ? (soutenu) ⬥Est-ce qu’elle vient ce soir ? (courant) ⬥Elle vient ce soir ? (familier) ●l’interrogation est totale quand la réponse peut être oui, si ou non (A-t-il répondu ?) ●l’interrogation est partielle quand elle appelle une autre réponse et ne porte pas sur la totalité de l’action (Qu’a-t-il répondu ?)
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Attention Les questions qui n’appellent pas de vraie réponse sont des questions rhétoriques. Elles servent à exprimer implicitement un autre type de phrase : Si vous nous empoisonnez, ne mourrons-nous pas ? Et si vous nous bafouez, ne nous vengerons-nous pas ? (Shakespeare)
→ sous ces questions se cachent en réalité des déclarations : une évidence admise par tous (ici : un constat et une menace).
Injonctif :
●exprime un ordre, une interdiction, un conseil ou une prière ●le mode utilisé est souvent l’impératif mais on trouve aussi : ⬥l’indicatif (présent et futur uniquement) : vous ferez l’exercice chez vous. ⬥l’infinitif : ne pas fumer. ⬥le subjonctif : qu’il se taise ! ⬥la phrase non verbale : chut !
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Attention Selon le contexte, une phrase injonctive peut être perçue comme aggressive. D’autres types de phrases peuvent alors être utilisés pour formuler l’injonction de manière indirecte et atténuer son effet : ➜Est-ce que tu peux te taire ? (phrase interrogative)
➜Je vais vous prendre deux baguettes. (phrase déclarative) ➜On va être en retard ! (phrase exclamative)
Ce type de formulation repose sur l’implicite, il y a donc toujours un risque qu’il ne soit pas compris : je suis épuisé = peux-tu me laisser ?
Exclamatif
●s’ajoute à l’un des trois types fondamentaux ●exprime une émotion ●la phrase se termine par un point d’exclamation, qui peut alors remplacer le point ou le point d’interrogation :
Elle vient ce soir ! (déclaratif + exclamatif) Elle vient ce soir ?! (interrogatif + exclamatif) Entre ! (injonctif + exclamatif)
B. Les formes de phrase
Forme affirmative ou négative :
●les marques de la négation fonctionnent par deux : ne...pas, ne...jamais ●la négation sans ne est une tournure relâchée à l’oral ●on distingue la négation totale (ne… pas/point) de la négation partielle (porte sur un élément autre que le verbe) ●la négation exceptive excepte un élément de la négation : Il ne fait que se plaindre. La valeur négative de cette forme est discutable. ●des formes comme craindre que, avoir peur que, à moins que, avant que peuvent être suivis d’un ne explétif, sans valeur négative : Je crains qu’il ne soit déçu. ●une phrase complexe n’est négative que quand la négation porte sur le verbe de la proposition principale :
Je ne pense pas qu’il viendra. = forme négative
Je pense qu’il ne viendra pas. = forme affirmative
●il existe d’autres moyens que la forme négative pour exprimer la négation : ⬥un adverbe seul : Non. ⬥un préfixe négatif : C’est impossible ! ⬥un antonyme : facile / difficile
Forme (ou voix) active ou passive :
●une phrase à la forme passive peut toujours être mise à la voix active
●mais seul un verbe acceptant un COD peut être mis au passif ●le passif peut également être exprimé :
⬥par la forme pronominale : Ce plat se mange chaud. ⬥par la tournure se faire / se laisser + infinitif : Elle s’est fait couper les cheveux. ●une phrase de forme active peut avoir un sens passif : J’ai reçu une aide financière.
Forme personnelle ou impersonnelle :
●une phrase de forme impersonnelle a pour sujet un pronom il qui ne renvoie à rien, qu’on ne peut pas remplacer par autre chose : Il pleut. ●On peut parfois trouver le sujet réel en transformant la phrase : Il est interdit de crier. = Crier est interdit.
●Certains verbes n’existent qu’à cette forme : il pleut ; il fait beau ; il faut… ●D’autres existent à la forme personnelle et peuvent être construits de manière impersonnelle : il se raconte que ; il paraît que...
Forme neutre ou emphatique :
●La forme emphatique met en valeur un élément :
⬥par détachement en tête ou fin de phrase (et reprise par un pronom) : Il en rougit, le traître. (Théophile de Viau, Pyrame et Thisbé, 1623)
L’amour c’est l’infini mis à la portée des caniches. (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932)
⬥par extraction : l’élément est encadré par un présentatif (c’est, il y a) et un pronom relatif :
À minuit, c’est Vénus qui passe. (Émile Zola, Nana, 1880) ; il y a Paul qui t’appelle. ⬥D’autres formes existent :
Celui qui en rougit, c’est le traître. (détachement + extraction)
Il n’y a que toi que j’aime. (extraction + négation exceptive)
Quant à moi, je pense l’inverse. En ce qui le concerne, il ne viendra pas. ●Une phrase emphatique peut toujours être transformée en phrase neutre.