Dans la poésie française, les vers sont pairs mais il existe des vers impairs dans la chanson médiévale ou les fables (ou dans la poésie récente).
Rappel : le “e muet” est une voyelle instable en français. En général, il ne se prononce pas en fin de mot (il montre et pas il montreu) ou en milieu de mot (boulevard et pas bouleuvard) sauf si son absence implique de prononcer trois consonnes à la suite, ce qui est impossible en français (vendredi et pas vendrdi). Cette règle peut varier selon les prononciations régionales.
En poésie, cependant, les règles de prononciation sont différentes. Pour compter les syllabes :
● le « e muet » (ou « e caduc ») se prononce devant une consonne ;
● il ne se prononce pas devant une voyelle ou un h muet ;
● il ne se prononce pas en fin de vers ;
● attention aux diérèses et aux synérèses.
Les poèmes peuvent être composés de vers hétérométriques, notamment au Moyen Âge ou dans les fables, mais ils sont ensuite le plus souvent isométriques.
On évalue la richesse de la rime en fonction du nombre de sons prononcés en commun :
●rime pauvre : un son → vie/poésie : i (le « e muet » en fin de vers ne compte pas)
●rime suffisante : deux sons → fagoté/pâté : t + é
●rime riche : trois sons ou plus → mélancolie/folie : o + l + i
4. Les tonalités
Une tonalité est un ensemble de procédés qui provoquent un certain effet chez le lecteur.
Un texte lyrique exprime des sentiments personnels (souvent l’amour) :
●première personne du singulier ●ponctuation expressive : points d’exclamation, d’interrogation ●figures de style : hyperbole, répétition ●apostrophes
Un texte élégiaque est un texte lyrique dont le sentiment dominant est la tristesse : le thème peut être la nostalgie, la mort, la fuite du temps, le deuil ou la rupture amoureuse.
Un texte pathétique vise à éveiller la pitié du lecteur :
●un personnage évoqué à la troisième personne, dont on narre les malheurs ●figures de style : hyperbole, répétition → rendre l’intensité de la souffrance
Un texte épique vise à provoquer l'admiration du lecteur en narrant les exploits d’un héros :
●verbes d’action ●lexique des armes et de la bravoure
●figures de style : hyperbole
●noms et pronoms pluriels → le héros appartient à une collectivité
●antithèses et parallélismes → le héros s’oppose à un ennemi
●présent de narration → le combat semble se dérouler sous nos yeux
Un texte satirique vise à critiquer par le rire :
●l’ironie ●figure de style : hyperbole ●complicité avec le lecteur : tutoiement ●effets de surprise et de chute
Un texte didactique enseigne une leçon :
●présent de vérité générale
●tournures générales
●phrases injonctives à l’impératif
5. Le rythme
S’il y a des pauses voulues par la ponctuation à l’intérieur d’un vers :
●on appelle « césure » une pause que l’on fait au milieu d’un vers pair (la moitié d’un vers s’appelle « hémistiche ») : c’est une pause régulière ; ● on appelle « coupes » toutes les autres pauses : ce sont des pauses irrégulières.
Si le sens demande que l’on ne s’arrête pas à la fin d’un vers mais que l’on continue au vers suivant, on fait un « enjambement ».
II. Histoire des mouvements poétiques
Voir l'onglet :
Cartes mentales
1. La fin’amor
Époque : Moyen Âge.
Transposition du modèle féodal dans le domaine amoureux : la Dame = le seigneur, l’amant = le vassal.
L’amant, un chevalier, doit passer des épreuves physiques et morales pour mériter l’amour de la Dame.
Au sud (langue d’oc) : poésie des troubadours / au nord (langue d’oïl) : romans courtois.
2. L’école de Lyon
Époque : XVIe siècle.
Développement d’un lyrisme plus personnel (Maurice Scève).
Poésie inspirée de l’Antiquité et des idées de Platon sur l’amour.
Influence d’auteurs italiens comme Pétrarque et son Canzoniere.
Des femmes de lettres : Louise Labé, Pernette du Guillet.
3. La Pléiade
Époque : XVIe siècle.
Groupe de sept poètes, parmi lesquels Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay.
Volonté d’égaler les auteurs antiques mais en utilisant la langue française, qu’il vont enrichir et rendre plus créative (Défense et Illustration de la langue française, du Bellay, 1549).
Thèmes : amour, nostalgie, regret de l’Antiquité, impuissance face au temps qui passe.
Rejet du Moyen Âge et de ses formes poétiques (ballade, rondeau), adoption d’une nouvelle forme : le sonnet.
4. La préciosité
Époque : XVIIe siècle.
Dans les milieux mondains, cercles de femmes : écrire pour briller en société, des débats et des tournois littéraires.
Une réflexion sur le langage : éviter le vulgaire par des périphrases précieuses.
Des réflexions sur l’amour et sur la place des femmes.
5. Le baroque
Époque : fin XVIe - début XVIIe siècle (guerres de religion → instabilité politique).
Privilégie le merveilleux, le symbole, l’imaginaire, un sens caché.
Évocation de l’instabilité du monde, ses illusions, au moyen de métaphores, d’hyperboles, d’antithèses, d’oxymores, etc.
Ce n’est pas un mouvement constitué à l’époque mais unifié plus tard par la critique.
6. Le classicisme
La poésie classique porte sur des sujets jugés nobles et grands.
Formes très codifiées : sonnets, odes, utilisation d’alexandrins.
Respect de règles : vers réguliers, rimes soignées, clarté et harmonie de la langue. Il s’agit de purifier la langue française.
Imitation des auteurs antiques.
Souvent, la poésie classique véhicule un message didactique et moral. Son but est de plaire et instruire (idée issue d’Aristote).
7. La poésie du XVIIIe siècle
Au Siècle des Lumières, la poésie est un genre délaissé au profit de l’essai ou du conte philosophique.
On trouve alors deux types de poèmes :
●Une poésie au service des Lumières : révolutionnaire, philosophique ●Une poésie néo-romantique : importance de la nature, lyrisme
III. Les formes de la poésie
1. La ballade
Trois strophes ayant les mêmes rimes.
Un refrain à chaque strophe.
Un envoi : une demie-strophe et le refrain.
Forme poétique médiévale, abandonnée au XVIe siècle par les poètes de la Pléiade mais réutilisée au XIXe siècle par les romantiques.
Le contre-blason fait la satire d’une partie du corps.
Forme poétique à la mode au XVIème siècle, grâce au concours de blasons féminins organisé par Clément Marot. C’est Maurice Scève qui le remporte avec son blason du sourcil.
D’origine antique, avec Ésope, la fable est utilisée à toutes les époques, aussi bien au Moyen Âge avec Eustache Deschamps qu’au XVIIe siècle avec Jean de la Fontaine.
Récit fictif, mettant souvent en scène des animaux.