Analyse du sujet Le bonheur semble être recherché par tous les hommes, il est défini par Aristote comme le « souverain bien », le bien ultime. Les hommes désirent mener une existence qui les comble, qui leur offre une satisfaction totale. Mais tous n’ont pas la même attitude : certains restent passifs et s’en remettent à leur bonne étoile, tandis que d’autres considèrent que le bonheur se construit, se gagne ou se mérite et qu’on est responsable de la vie que l’on mène.
Pistes de problématisation Le bonheur n’est-t-il qu’une question de chance ? Pour être heureux, faut-il être touché par la bonne fortune ou bien faut-il avoir de la volonté, du courage et construire sa vie en faisant des choix raisonnables ?
Pistes pour le plan Pour répondre à cette question, nous verrons que le bonheur semble être distribué au hasard, qu’il ne se mérite pas et qu’il relève en partie du mystère ou de la grâce. Mais nous montrerons aussi que cette manière de penser est paresseuse et arrange ceux qui refusent de se battre pour changer leur vie. Enfin, nous verrons que le bonheur n’est pas dû au hasard, qu’il nécessite effort et persévérance, et qu’il est une question d’engagement personnel.
N’y a-t-il de bonheur que dans l’instant présent ?
Analyse du sujet On distingue souvent le bonheur et le plaisir : alors que le plaisir est éphémère et ne dure qu’un instant, le bonheur serait un état de satisfaction durable, s’étendant dans le temps. Le bonheur serait ainsi un état de complétude plus stable que l’euphorie que l’on peut ressentir ponctuellement. Pourtant, on dit aussi parfois que le bonheur n’est rien en dehors ce que l’on ressent simplement au moment présent, et qu’il n’a pas de réalité autre que l’appréciation de l’instant que je suis en train de vivre. Pistes de problématisation On peut alors se demander s’il n’y aurait de bonheur que dans l’instant présent. Pour être heureux, faut-il vivre selon l’adage d’Horace « carpe diem », (qui veut dire « cueille le jour »), c'est-à-dire profiter des plaisirs que nous offre la vie au jour le jour ? Ou au contraire faut-il prendre en compte le fait que l’homme est un être qui vit aussi dans des temps qui ne sont pas présents ? En effet, l’homme est capable de se projeter dans le futur et d’organiser sa vie selon des projets : or ce rapport au temps futur n’est-il pas un élément essentiel du bonheur, en ce qu’il nous pousse à l’action ? De la même manière, n’est-on pas heureux aussi parce que nous avons la mémoire des moments de bonheur que nous avons vécus, que nous prenons plaisir à nous souvenir avec nos proches des moments partagés, et que nous sommes conscients de l’histoire qui a fait ce que nous sommes ?
Pistes pour le plan Nous verrons dans un premier temps que le bonheur réside bien dans l’instant et qu’il faut savoir jouir du moment présent pour être heureux. Puis nous verrons que cela ne suffit pas (nous avons peut-être donné une définition du plaisir et non du bonheur), que le bonheur ne réside pas dans la jouissance immédiate mais s’étend dans le temps et dépend aussi de notre rapport au passé et au futur. Enfin, nous démontrerons que le bonheur peut bien consister à se satisfaire de l’instant présent, mais que notre rapport au temps présent est conditionné par notre rapport au passé et à l’avenir, qui sont donc déterminants pour réussir à être heureux.