Suffit-il de remplir ses devoirs pour être heureux ?
Analyse du sujet Ne confonds pas ce sujet avec « Le devoir est-il en contradiction avec le bonheur ? » ou encore « Le devoir est-il un bien ? » Ce sujet ne sous-entend pas que le devoir puisse être en contradiction avec le bonheur : le problème est de savoir si l’action conforme au devoir peut à elle seule produire le bonheur (la réponse « non » pouvant donc être : elle peut seulement y contribuer). Il sera donc nécessaire de comprendre dans quel cadre le devoir et le bonheur sont censés coïncider : les morales antiques dites « eudémonistes » (qui considèrent le bonheur comme valeur suprême et aboutissement de la morale) peuvent t’y aider, ainsi qu’une réflexion sur la différence entre condition nécessaire et condition suffisante. Pense également à comparer devoirs politiques ou juridiques et devoirs moraux. Enfin, la notion de bonheur est loin d’être simple, et la distinction entre le bonheur, l’euphorie, le plaisir et l’épanouissement de l’âme devra être abordée.
Pistes de problématisation Pour construire une problématique, tu pourras mêler une recherche sur les conditions d’accès au bonheur et sur les raisons d’accomplir son devoir. Considérer que le devoir suffit à obtenir le bonheur, n’est-ce pas détourner le bonheur de sa fonction première ? Cela n’aurait-il pas pour conséquence de produire une attitude intéressée face au devoir ? Si l’on peut en partie être heureux lorsque l’on fait son devoir, faut-il obéir au devoir uniquement parce qu’il est une condition suffisante de bonheur ? Enfin, peut-on dire du bonheur qu’il ne dépend que de notre propre action ? Peut-on faire son devoir et cependant être malheureux ?
Faire son devoir, est-ce renoncer à sa liberté ?
Analyse du sujet Attention à ne pas confondre ce sujet avec des questions telles que « Sommes-nous toujours libres ? » ou encore « Le devoir est-il un bien ? ». La question par elle-même ne remet pas en cause la nécessité ou le caractère bénéfique de certains devoirs, mais interroge directement leur rapport avec la liberté. L’opposition entre devoir et liberté semble tomber sous le sens. Mais encore faudrait-il préciser de quel type de devoir il est question (devoirs moraux, devoirs juridiques) ainsi que du sens que l’on donne au terme liberté (licence absolue, refus de se soumettre à une autorité, ou refus de se soumettre aux passions). Le sujet est transversal et te demande de réfléchir sur la pertinence du mot « liberté » pour décrire la situation de l’homme qui n’écoute jamais son devoir. Tu pourras mobiliser les termes d’aliénation, d’autonomie et de dignité.
Pistes de problématisation Une problématique est envisageable à la lumière de la double influence que les devoirs peuvent avoir sur nous : le devoir imposé par un groupe à différents individus les rendra-t-il plus ou moins libres qu’auparavant ? Tout dépend du point de référence auquel on comparera ceux qui obéissent à leur devoir. La recherche de situations concrètes (armée en situation de guerre, par exemple, ou encore déontologie d’une profession comme la médecine) permettra de souligner toute l’ambiguïté de l’influence que le devoir peut avoir sur nous.