Analyse du sujet On parle de punition dans deux domaines. Dans le cadre de l’éducation, la punition est la sanction infligée par les parents aux enfants, pour leur faire intégrer des règles de comportement et de discipline. Dans le cadre social et juridique, la punition désigne les peines infligées aux auteurs de crimes ou de délits. La punition apparaît dans les deux cas comme ayant une utilité cruciale : c’est ce qui permet à un enfant de se construire, et ce qui contraint les citoyens à respecter les lois. Elle est aussi à distinguer de la vengeance, des représailles, en ce qu’elle s’inscrit dans un cadre légal (droit pénal).
Pistes de problématisation Quelles sont les raisons qui légitiment l’acte punitif ? Pourquoi punit-on les coupables ? Est-ce qu’on punit les criminels pour réparer le tort qui a été commis, ou pour donner un exemple aux yeux des autres citoyens ? D’autre part, comment s’assurer qu’une punition est juste, comment penser une « juste proportion » entre un délit et une peine ? Il faudra essayer de distinguer les termes suivants : représailles, revanche (vengeance), punition.
Pistes pour le plan Nous verrons dans un premier temps que l’on punit avant tout pour supprimer l’injustice, à la fois dans l’âme de celui qui a commis un crime (Platon) et pour réparer le tort commis pour celui qui l’a subi (justice corrective chez Aristote). Cependant, nous nous demanderons si la punition ne semble pas en même temps procéder d’une volonté de vengeance ou de stratégies de domination. Enfin nous montrerons que l’on punit de manière juste à certaines conditions, tant en ce qui concerne le sens juridique des peines (rapportées au cadre politique) que le sens éducatif des peines (qui peut éventuellement être moral).
Exemples Tu peux penser aux exemples suivants : l’Inquisition, les grands procès de Moscou, le bagne, l’exil, la peine de mort, les galères, les travaux d’intérêt public, le problème des circonstances atténuantes pour un délit, le remords (dont il faut se demander s’il est juste de le penser comme une forme d’auto-punition).
Les inégalités peuvent-elles être justes ?
Analyse du sujet Tu peux dégager deux types d’inégalités. On pense d’abord aux inégalités naturelles : les hommes ne naissent pas avec les mêmes qualités physiques ou intellectuelles, les mêmes dons ou talents, certains sont mieux dotés par la nature. L’autre type d’inégalités sont les inégalités produites par la société : les hommes n’ont pas les mêmes richesses, ne bénéficient pas toujours du même accès à l’éducation et à la culture, ils n’ont pas la même position sociale. Or, on aurait tendance à penser que les inégalités sont injustes dans les deux cas, et que la justice et le droit sont ce qui permet de rétablir une forme d’égalité.
Pistes de problématisation Cependant, ne pourrait-on pas soutenir que certaines inégalités sont justes ? Est-ce possible de considérer que tous les hommes ne peuvent et ne doivent pas être traités sur un pied d’égalité, soit parce qu’ils ont justement des talents différents, soit parce qu’ils n’ont pas le même mérite ? On pourrait alors penser que la justice ne consiste pas en une égalité stricte, mais en un traitement différentiel suivant les personnes, en raison de critères que l’on peut définir (selon les talents ou qualités, selon les efforts fournis et la capacité de travail, selon les œuvres et résultats produits, selon les besoins, selon le rang de l’individu).
Pistes pour le plan Nous verrons dans un premier temps que les inégalités semblent par définition injustes, et que la justice consiste à corriger les inégalités. Mais nous envisagerons que dans certaines conditions les inégalités peuvent être justes et justifiées, et qu’une égalité stricte de traitement peut se révéler injuste dans les faits. Enfin nous nous demanderons s’il ne faut pas distinguer plusieurs types d’inégalités pour classer celles qui seraient légitimes et celles qui seraient inacceptables en ce qu’elles provoquent un sentiment d’injustice.