Peut-on dire que la matière représente un obstacle pour l’esprit ?
Analyse du sujet Il s’agit ici de s’interroger sur les relations entre matière et esprit, à la lumière d’un présupposé initial : celui de la résistance de la matière pour l’esprit. Il ne faut donc pas ici confondre ce sujet avec, par exemple, la question « Que représente la matière pour l’esprit ?». Le terme d’obstacle est ici le nœud central du sujet. Prosaïquement, un obstacle est ce qui empêche un corps d’avancer ou un point que l’on ne peut pas dépasser. La question est donc de savoir si la matière empêche l’esprit d’accomplir son activité, si la matière est un point que l’esprit ne peut dépasser. Sois vigilant sur le début du sujet « Peut-on dire que » : quel sens cela a-t-il d’affirmer que la matière est un obstacle pour l’esprit ? Pour y répondre, tu devras répondre à une question implicite : qui peut dire cela ?
Pistes de problématisation Tu pourras convoquer la distinction entre le matérialisme et l’idéalisme (cf. l’opposition entre Diderot et Berkeley), ou encore les modalités d’accès à une connaissance de la matière par l’esprit. En effet, comment ce qui est spirituel peut-il parvenir à connaître ce qui est matériel ? N’oublie pas les thèses dualistes et leurs présupposés : à savoir que l’âme et le corps, bien que distincts, ne cessent de former un « tout uni ».
Ai-je un corps ou suis-je un corps ?
Analyse du sujet Ce sujet a pour caractéristique première d’être formulé à la première personne : c’est une question que le sujet (c’est-à-dire l’union d’un corps et d’un esprit/âme) se pose à son propre sujet. C’est une question qui t'invite avant tout à un examen interne. Tu ne dois donc pas ici traiter « L’homme a-t-il ou est-il un corps ?» mais bien prendre en compte la dimension personnelle du sujet. La distinction principale à laquelle invite cet énoncé est bien évidemment celle entre « avoir » et « être ». La question revient ici à trancher entre deux hypothèses : ou bien le corps est un corps que l’on possède par une appropriation nette et indiscutable, ou alors mon corps et moi-même ne formons qu’un. Il s’agit donc de déterminer comment se fait l’appropriation du corps par le sujet. Le concept d’esprit ou d’âme est ici incontournable, dans la mesure où c’est par ce biais que peut éventuellement se faire cette appropriation.
Pistes de problématisation Tu peux partir de la distinction entre le corps objectif, mon corps biologique, celui que la nature m’a attribué, et le corps « propre », celui que je me suis approprié par la culture. Cette distinction est faite par Merleau-Ponty. Mais d’autres voies sont possibles : tu peux pour cela t’interroger sur les différentes approches du corps en biologie mais aussi en droit (l'habeas corpus : j’ai un corps), etc.