Analyse du sujet Le progrès technique, ses réalisations fabuleuses au cours de l’histoire ont conféré à l’homme un pouvoir « passant toute espérance » (Sophocle, Antigone), qui lui permet à la fois de combler tous ses besoins, de maîtriser la nature, mais aussi d’accomplir des performances et inventions incroyables. Cependant, dans Antigone, Sophocle qualifie ce pouvoir technique de « deinon », qui signifie en grec à la fois « habile », « extraordinaire » et « terrible ». Il souligne ainsi la dimension ambiguë du pouvoir de la technique, à la fois géniale et potentiellement dangereuse.
Pistes de problématisation Il s’agit de s’interroger sur la nature du pouvoir de la technique : d’où vient ce pouvoir et comment se caractérise-t-il ? Quelles sont les réalisations matérielles que la puissance technique a permises à l’homme d’accomplir jusqu’à nos jours (sur la matière et sur le vivant), quelles sont les conséquences sur la vie humaine (sur le plan de la maîtrise de la nature, de la santé, de l’art, de la liberté), et quel est l’avenir du progrès technique ?
Pistes pour le plan Nous verrons dans un premier temps que la technique revêt un pouvoir extraordinaire qui est au fondement d’une vie proprement humaine. Cependant, comme semble nous y inviter le propos de Sophocle, nous nous demanderons quelles sont les limites du pouvoir de la technique en deux sens : ce pouvoir connaît-il des limites, ou doit-il être limité ? Enfin nous démontrerons que le pouvoir technique n’est un véritable pouvoir pour l’homme que s’il est mis au service de bonnes fins (que si la rationalité technique ou instrumentale reste subordonnée à la rationalité éthique).
Y a-t-il un droit au travail ?
Analyse du sujet Notre société fait comme si les loisirs devaient permettre plus qu’une simple détente, ils seraient nécessaires au véritable épanouissement physique et intellectuel dont l’individu serait privé dans son travail. Et pourtant lorsque l’homme n’a pas la possibilité de travailler, il peut le vivre comme une atteinte à son être-même : le chômage est une forme d’exclusion sociale, et certains vont jusqu’à revendiquer un droit au travail.
Pistes de problématisation Il faut distinguer bien sûr le droit du travail qui désigne toute la juridiction chargée de protéger les droits du travailleur et le droit au travail, c'est-à-dire le droit d’avoir un emploi. Le fait de pouvoir travailler est-il réellement un droit que les individus peuvent revendiquer à l’État ? Comment peut-on justifier l’existence d’un tel droit ?
Pistes pour le plan Nous verrons dans un premier temps qu’il existe bien un droit au travail au sens où tout individu devrait bénéficier d’une activité professionnelle en dehors de la sphère privée, pour garantir son insertion sociale et son indépendance par rapport à l’aide de l’État. Mais nous constaterons ensuite qu’il est étrange de parler d’un droit au travail, au sens où le travail serait plutôt un devoir que l’individu aurait vis-à-vis de la société et de ses concitoyens. Enfin, nous verrons que nous pouvons parler d’un droit au travail de manière plus générale, au sens où le travail est une condition essentielle de la liberté de l’individu et de sa réalisation en tant qu’homme. Il nous faudra alors préciser quelle nature et quelles conditions de travail peuvent préserver le fait que le travail soit déterminant pour mener une vie libre et épanouie.