Dans le dialogue de Platon (Protagoras), le mythe de Protagoras retrace l’origine des espèces mortelles. Le titan Epiméthée est chargé par les dieux de distribuer les attributs physiques aux différentes espèces animales (crocs, fourrure, cornes, etc.) qui sont des armes et des moyens pour la survie, mais il oublie les hommes, laissés tout nus. Son frère Prométhée décide alors de voler le feu aux dieux pour le donner aux hommes, en guise de compensation.
Ce mythe signifie que :
l’homme est le seul être vivant qui a la faculté de faire usage de son esprit et d’une inventivité technique que symbolise le feu donné à l’homme par Prométhée ;
l’homme a reçu l’inventivité technique des dieux, comme un pouvoir à la fois puissant et dangereux ;
l’homme est un être vivant qui n’a pas une nature figée comme les animaux (cf. thème de la perfectibilié chez Rousseau), il est capable de se donner à lui-même ses moyens de survie en variant les techniques et outils inventés. La nature de l’homme réside dans la technique qui symbolise sa capacité de se perfectionner à l’infini.
Au XIXe, dans ses romans réalistes, Zola décrit en détail les conditions des ouvriers et les transformations socio-économiques de la révolution industrielle.
Sur le travail : dansGerminal, Zola décrit de manière minutieuse les conditions de travail désastreuses des ouvriers travaillant dans les mines de charbon. Il décrit longuement les mineurs, contraints à une tâche répétitive, épuisés par l’effort, vieillis avant l’âge. Tu peux analyser la description de la mine au chapitre 3 comme un monstre « avalant » les hommes : « le puits avalait des hommes par bouchées de vingt et de trente, et d'un coup de gosier si facile, qu'il semblait ne pas les sentir passer ».
Sur la technique et la machine : dans la Bête humaine, Zola nous offre une description de la machine comme d’un être vivant, une « bête humaine ». Tu peux relier et analyser la description de la machine à vapeur, qui est personnifiée par Zola (elle s'appelle la Lison) : « La Lison, renversée sur les reins, le ventre ouvert, perdait sa vapeur, par les robinets arrachés, les tuyaux crevés, en des souffles qui grondaient, pareils a des râles furieux de géante. […] la Lison montrait ses bielles tordues, ses cylindres cassés, ses tiroirs et leurs excentriques écrasés, toute une affreuse plaie bâillant au plein air, par où l'âme continuait de sortir, avec un fracas d'enragé désespoir. »
Tu peux faire référence au peintre réaliste Caillebotte et son célèbre tableau Les raboteurs de parquet, où il peint de manière remarquable le corps des raboteurs en tension et en mouvement lors de ce travail manuel physiquement éprouvant.
Tu peux utiliser le film de ChaplinLes temps modernes qui raconte les périples de Charlot, embauché dans une usine après la naissance du fordisme : si la mécanique du corps qui tourne à vide crée un effet comique, Charlie Chaplin dénonce ici les conditions de travail des ouvriers. Le travail écrase, il dénature et déshumanise l'homme au fur et à mesure de la mécanisation du travail : l’ouvrier n’est plus valorisé pour ses compétences, il n’est qu’un rouage dans un mécanisme qui le dépasse et doit simplement répéter les mêmes gestes à l’infini (le corps de Charlot quand il sort de l’usine continue de mimer les gestes qu’il a accomplit durant sa journée de travail).