l’emploi est une priorité politique en raison du rôle intégrateur du travail
la diversité des formes et des analyses du chômage explique la pluralité des politiques de l’emploi
le chômage classique s’explique essentiellement par le coût excessif du travail : la législation sur le salaire minimum et les cotisations sociales entraveraient la demande de travail
en particulier, les actifs peu qualifiés ne trouveraient pas de travail parce que leur productivité marginale est inférieure à leur rémunération marginale, par exemple en raison de l’existence d’un salaire minimum
cette interprétation justifie les politiques de réduction du coût du travail : depuis 1993, les allègements des cotisationspatronales de sécurité sociale sur les bas salaires visent à soutenir l’emploi des moins qualifiés, particulièrement touchés par le chômage de masse
critiques :
effet de substitution : le taux de chômage des moins qualifiés est resté très élevé car la progression des emplois moins qualifiés a d’abord profité aux plus qualifiés
effet de déclassement : les travailleurs plus diplômés acceptent faute de mieux des emplois peu qualifiés rendus moins coûteux pour l’employeur
hausse du nombre detravailleurs pauvres
B) Lutter contre le chômage keynésien
le chômage keynésien s’explique par une insuffisance de la demande anticipée
les politiquesmacroéconomiques de soutien de la demande globale : relance monétaire et budgétaire pour stimuler la consommation et l’investissement
l’efficacité de ces politiques dépend notamment des anticipations des agents : s’ils anticipent une hausse des prélèvements obligatoires ou de l’inflation, la relance sera inefficace (effet Ricardo-Barro)
C) Lutter contre le chômage structurel
introduction de plus de flexibilité sur le marché du travail, considéré comme trop rigide :
flexibilité externe : entrées et sorties des salariés de l’entreprise
quantitative : simplification des procédures de licenciement, développement des formes atypiques d’emploi (CDD, temps partiel, etc.)
externalisation : intérim, sous-traitance
flexibilité interne : utilisation différente des salariés dans l’entreprise
quantitative : aménagement ou réduction du temps de travail
fonctionnelle : affection des salariés à des postes variables
salariale : adaptation du salaire à la conjoncture
logique de cette politique : si le marché du travail est plus flexible, les entreprises embaucheront plus facilement
pour lutter contre le chômage structurel, on peut aussi favoriser la formation : formation initiale des plus jeunes, formation continue des moins jeunes
la flexibilité quantitative a beaucoup inspiré les politiques de l’emploi depuis la fin des années 1980, sans avoir les résultats escomptés
effets pervers : accentuation de la précarisation et augmentation du nombre de travailleurs pauvres
promotion d’un nouveau modèle inspiré de l’expérience danoise, la flexisécurité, qui combine :
une faible protection de l’emploi
une indemnisation généreuse du chômage
une politique d’activation vigoureuse axée sur la formation des demandeurs d’emploi
un fort sentiment de sécurité professionnelle
2Intégration et politiques de l’emploi
A) L’intégration sociale mise à mal par le chômage et la précarité
le chômage est un facteur d’exclusion sociale :
disparition des relations professionnelles
limitation de l’accès à la consommation, qui est une norme sociale, du fait de la diminution des revenus
sentiment d’inutilité sociale
la flexibilité fragilise le lien entre travail et intégration :
moindre attachement à une entreprise ou à un poste de travail
individualisation des relations de travail : la diversification des contrats de travail au sein d’une même entreprise empêche la formation d’une identité commune et l’engagement dans une action collective
B) Développement des politiques d’activation
l’accès et le retour à l’emploi sont privilégiés car ils sont considérés comme les meilleurs moyens de lutter contre la pauvreté et les garants de l’insertion sociale
moindre recours aux dispositifs qui faisaient diminuer le taux d’emploi en même temps que le taux de chômage, par exemple les dispositifs de préretraites ou l’allocation parentale d’éducation
pour faire diminuer le taux de chômage en augmentant le taux d’emploi, plusieurs mesures ont été prises :
augmentation de l’écart entre minima sociaux et revenus d’activité : RSA, prime pour l’emploi
indemnisation du chômage moins longue, dégressive et amoindrie
contrôle plus étroit des démarches de recherche d’emploi