la justice sociale est une priorité des sociétés démocratiques ;elle renvoie à ce qui est considéré comme juste dans une société
la justice sociale est souvent associée à la réduction des inégalités, mais toutes les inégalités ne sont pas considérées comme injustes
on distingue différentes dimensions de l'égalité :
l’égalité des droits,pilier des sociétés démocratiques : les citoyens sont égaux devant la loi
l’égalité des chances, autre fondement de la démocratie, qui admet l’existence d’inégalités de situations : la réussite ne doit dépendre que des mérites de chacun, elle ne doit pas être faussée par des inégalités sociales de départ
l’égalité des situations veut que les conditions d’existence des individus soient les plus proches possibles (suppression des inégalités)
B) L’équité au cœur de la justice sociale
John Rawls fonde la justice sociale sur deux principes : la liberté et l’égalité
la justice sociale et économique doit satisfaire deux conditions :
la juste égalité des chances : les fonctions et positions sociales doivent être ouvertes à tous
le principe de différence : les moins favorisés peuvent être traités différemment afin que leur situation s’améliore
le principe de différence permet de justifier des mesures d’action positive
2Les mesures des pouvoirs publics pour assurer une société plus juste
A) Réduire les inégalités par l’action positive
l'action positive consiste à accorder volontairement un traitement préférentiel aux membres d’une minorité désavantagée pour compenser les désavantages associés à cette appartenance
les critères de l’action positive :
la situation socio-économique
l'origine étrangère, la race (attention, pas en France pour ces deux critères !), le sexe : il s’agit de compenser les discriminations dont sont victimes certaines populations (les femmes, les minorités ethniques, etc.)
en France, les premiers programmes d’action positive se sont développés dans les années 1980
B) Protéger contre les risques sociaux
la création du sytème de protection sociale moderne est concomitante à la naissance de l’État-providence
les prestations sociales protègent contre les risques sociaux : chômage, maladie, vieillesse, maternité, etc.
en France, la protection sociale est fondée sur deux logiques :
l’assurance (redistribution horizontale) : protection de ceux qui ont cotisé
l’assistance (redistribution verticale) : protection de tous, par exemple en garantissant un revenu minimum (RSA)
le financement des retraites ou l’indemnisation du chômage relèvent toujours principalement de la logique assurantielle
C) Réduire les inégalités par la redistribution
les prélèvements (impôts et cotisations sociales) d’une part et les prestations sociales d’autre part modifient la répartition des revenus primaires (revenu disponible)
les mesures redistributives :
l'impôt sur le revenu : c’est un impôt progressif
les services collectifs financés par l’impôt : les ménages pauvres qui contribuent peu ou pas à leur financement peuvent en bénéficier
les prestations sociales : minima sociaux, aide au retour à l’emploi, etc.
les prestations sociales permettent, encore plus que les prélèvements, de réduire les inégalités
en 20 ans, l’impact redistributif du système socio-fiscal s’est légèrement réduit
3Les limites de l’action des pouvoirs publics
A) La contrainte financière du système de protection sociale
le vieillissement de la population accroît les dépenses de sécurité sociale :
hausse des dépenses de retraites
hausse des dépenses de santé
malgré les réformes, les dépenses d’assurance maladie progressent à un rythme supérieur à celui du PIB et à celui des recettes d’assurance maladie, d’où des déficits récurrents
avec l’accroissement de l’espérance de vie, le ratio actifs cotisants/retraités est en baisse, ce qui est problématique dans un système de retraite par répartition
B) Les effets pervers
les effets pervers de l’action positive :
risque de stigmatisation des populations bénéficiant de l’action positive
risque de perte d’efficacité : par exemple, risque d’embauche de salariés moins qualifiés
les effets pervers de la redistribution :
une moindre efficacité du fait des effets désincitatifs :
trappe à inactivité : les minima sociaux peuvent inciter à ne pas reprendre un emploi
si les revenus du travail sont taxés, il peut y avoir une moindre incitation à travailler (cette relation n’est pas vérifiée pour les hauts revenus)
une perte d’utilité : une taxe, en augmentant le prix des produits, entraîne une diminution des volumes échangés et donc une perte sèche d’utilité