Les origines du progrès scientifique et de l’écriture
l’idée du progrès scientifique est associée à l’utilisation par l’Homme de supports pour noter ses connaissances et diffuser son savoir :
IIIe millénaire avant J.-C. : naissance de l’écriture en Mésopotamie, inscription sur des tablettes d’argile
dans l’Égypte ancienne, les scribes compilent sur papyrus leurs recherches dans des domaines divers (mathématiques, médecine) à l’aide de hiéroglyphes
plus tard, en Grèce et dans l’Empire romain, émergent de nombreux scientifiques
ex. : Euclide (géométrie, optique et astronomie), Archimède (physique et mathématiques), Hippocrate (médecine)
leurs œuvres nous parviennent directement (complètes ou fragmentées) ou indirectement (commentateurs)
La diffusion progressive du savoir
dans l’Antiquité : le savoir se diffuse à petite échelle
ex. : les copies des grands traités sont peu nombreuses car elles sont rédigées à la main sur des supports fragiles
fin du XIe siècle et début du XIIe siècle : fondation des premières universités européennes, la diffusion du savoir est plus large avec la formation d’étudiants dans des disciplines autres que la théologie et le droit (ex. : mathématiques, astronomie, médecine)
au XVe siècle : invention de l’imprimerie par Gutenberg qui facilite l’accès à la connaissance, développe le partage des idées ; la science circule et fait débat
La figure du scientifique devant Dieu
Le scientifique : un Homme de Dieu
le scientifique questionne le monde, il observe et prend note, il en interprète les phénomènes
les sciences sont fortement liées aux religions pendant des siècles
XIIIe siècle : naissance de la méthode expérimentale, l’expérience est la seule source de certitudes
fin du Moyen Âge : débats théologiques virulents au sujet des liens entretenus entre la foi et la raison
XIIIe et XIVe siècles : la théologie est interrogée, l’Homme de Dieu peut être philosophe ou Homme de science
XVII-XVIIIe siècles : le rôle du scientifique peut être de prouver l’existence de Dieu ou de la justifier par l’observation des beautés du monde, mais il ne la remet pas en cause
Le scientifique : un révolté
la diffusion des savoirs scientifiques devient gênante
ex. : en France, en 1535, François Ier fait interdire l’imprimerie sous la pression du pape
la rupture entre science et religion est tardive (XVIe - XVIIe siècles)
Copernic fait du Soleil le centre de l’Univers, la Terre tourne autour du Soleil et sur elle-même ; on parle d’ « héliocentrisme »
une nouvelle vision du monde émerge, elle contredit celle de l’Église qui faisait de la Terre le centre de l’Univers (« géocentrisme ») mais aussi les théories scientifiques suivies depuis Aristote et Ptolémée ; on parle de « révolution copernicienne »
ces bouleversements mènent aux Lumières et à la rédaction de l’Encyclopédie ; dans son Introduction, l’autonomie du scientifique à l’égard des églises est exigée
XVIIIe siècle en Europe : nombreuses découvertes dans divers domaines :
Perspectives et peurs, la littérature entre en jeu
Le début de la science-fiction
2e moitié du XIXe siècle : la science s’introduit dans la littérature : la fiction et les perspectives scientifiques se mêlent
naissance de la science-fiction dont les pères fondateurs sont Jules Verne et H. G. Wells
le scientifique devient un personnage de roman :
ex. : chez Jules Verne, c’est un géologue dans Voyage au centre de la Terre (1864)
ex. : chez H. G. Wells, c’est un voyageur dans le temps dans La Machine à explorer le Temps (1895)
Avenirs possibles et diverses inquiétudes de la science dans la littérature
XXe siècle : on prend peur à l’idée que la science conduise à la fin de la démocratie ou de la liberté individuelle :
ex. : dans Le Meilleur des mondes (1932), Aldous Huxley décrit une société divisée en sous-groupes, en fonction de leurs capacités physiques et intellectuelles
ex. : dans 1984 de Georges Orwell (1949), un régime totalitaire surveille les pensées des Hommes (« Big Brother is watching you »)
aujourd’hui : de nouvelles interrogations et craintes apparaissent (ex. : eugénisme, transhumanisme, société de contrôle) suscitant l’intérêt des auteurs de science-fiction :
ex. : le recueil Nouvelle vie et autres récits de Pierre Bordage (2013) aborde les thèmes du clonage, de l'hyper-industrialisation, du patrimoine génétique mis en vente, de la réalité virtuelle et de la surveillance