Animé par une haine sincère des injustices de la société bourgeoise, Jules Vallès rédige avec passion des œuvres réalistes. Dans Le Bachelier, il met en scène Jacques Vingtras qui explique à sa mère que, malgré les sentiments qu’il éprouve pour sa jeune fiancée, il est contraint de rompre pour rester fidèle à sa condition sociale.
« Pardon, bourgeoise ! Le mot qui est sorti de vos lèvres est bien un cri de votre cœur et vos efforts pour réparer le mal n'ont fait qu'empoisonner la plaie. Et j'en saigne et j'en pleure ! Car j'adorais cette femme qui était bien mise et sentait si bon ! Mais n'ayez peur, camarades de combat et de misère, je ne vous lâcherai pas ! »
Jules Vallès, Le Bachelier, 1881.
Le dilemme cornélien
Rodrigue aime la jeune Chimène, mais le père de cette dernière vient d’offenser le sien. Don Diègue conjure son fils, Rodrigue, de laver l’affront dans un duel. Celui-ci se trouve face à un dilemme : vengera-t-il son propre père en tuant le père de celle qu’il aime ou laissera-t-il l’honneur de sa famille sali ?
RODRIGUE.- « Que je sens de rudes combats ! Contre mon propre honneur mon amour s’intéresse : Il faut venger un père, et perdre une maîtresse ; L’un m’anime le cœur, l’autre retient mon bras. Réduit au triste choix, ou de trahir ma flamme, Ou de vivre en infâme, Des deux côtés mon mal est infini. O Dieu ! l’étrange peine ! Faut-il laisser un affront impuni ? Faut-il punir le père de Chimène ? »