A) Une forte progression du volume des biens et services échangés
depuis 1945, remarquable essor du commerce international : il croît plus vite que la production mondiale
les facteurs :
la libéralisation des échanges commerciaux (principal facteur)
la croissance économique
les progrès des moyens de communication
la baisse des coûts de transport
essor accéléré à partir des années 1960 avec le développement des firmes multinationales
B) Une mutations de la nature des produits échangés
avant 1945, les produits primaires représentaient les 2/3 du commerce international de marchandises
depuis les années 1950, les produits manufacturés dépassent les produits primaires dans les biens échangés
les échanges de services se sont développés plus tardivement ; ils restent minoritaires par rapport aux échanges de biens
C) Une économie mondiale polarisée
le commerce international devient de plus en plus un commerce entre pays développés, dont la spécialisation est comparable (commerce intra-branche)
l’Union européenne est la première puissance commerciale mondiale
la part des pays émergents (notamment Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) dans le commerce international augmente
certains pays restent en marge du commerce international, notamment des pays africains
2Les théories du commerce international
A) Les gains de l’échange : la théorie de l’échange comparatif
David Ricardo a montré que le commerce international s’explique non pas par l’avantage absolu (cf. Adam Smith) mais par l’avantage comparatif : chaque pays, s’il se spécialise dans la production pour laquelle il dispose de la productivité la plus forte ou la moins faible par rapport aux autres pays et qu’il exporte le surplus de production, accroîtra sa richesse nationale
les avantages comparatifs dépendent des dotations factorielles, c'est-à-dire de l'ensemble des capacités de production d'un pays, et de l'accumulation de savoir-faire et de connaissances
cette théorie implique que l’ouverture au commerce international est toujours avantageuse, indépendamment de la compétitivité nationale
B) La concurrence monopolistique
les théories classiques n'expliquent pas l'intégralité du commerce international : d’après la théorie de l'échange comparaitf, les pays devraient échanger des produits différents (du fait de l’avantage de la spécialisation) ; or, on observe un essor du commerce international intra-branche entre pays qui ont un même niveau de développement
il faut prendre en compte les stratégies de différentiation des produits dans l’analyse des échanges internationaux : chaque firme est capable d’offrir un produit qui n’est pas strictement identique à ceux de ses concurrents, ce qui lui confère un degré de monopole
ainsi, une firme peut gagner en compétitivité non parce que son produit est moins cher (compétitivité-prix) mais parce qu’il présente des caractéristiques différentes (compétitivité hors-prix)
cette théorie permet d’expliquer l’existence du commerce intra-branche
C) Les économies d’échelle, une explication « endogène » de la spécialisation internationale
dans la théorie traditionnelle, les différences de coûts de production entre les pays déterminent la spécialisation et le commerce international. Les rendements d’échelle sont supposés constants
la nouvelle théorie montre que deux pays dont les coûts de production sont pourtant identiques ont intérêt à se spécialiser et à commercer s’il existe des rendements d’échelle croissants pour certains produits
dans ce cas, l’avantage comparatif naît de la spécialisation et du commerce international
le commerce international permet donc à chaque pays de produire plus efficacement un nombre limité de biens sans sacrifier la variété des biens consommés
3Libre-échange ou protectionnisme : quelle politique commerciale ?
A) Libre-échange, croissance et développement
dans la théorie traditionnelle, le libre-échange permet d’augmenter la quantité de biens disponibles ou d’augmenter le bien-être de la nation
la plupart des institutions internationales (FMI, Banque mondiale, OCDE, etc.) considèrent l’ouverture des économies comme la meilleure politique de développement
l’ouverture au commerce international a un coût et certains économistes estiment que les pays en développement ont davantage intérêt à investir cet argent dans d’autres programmes plus efficaces en termes de croissance et de développement (éducation, santé, etc.)
B) Les justifications du protectionnisme
la protection des activités naissantes :
« protectionnisme éducateur » (Friedrich List) : protection des activités ou industries naissantes. Il faut laisser le temps à certains secteurs de se développer et de se moderniser avant d’affronter la concurrence internationale
la nouvelle théorie du commerce international justifie le protectionnisme dans les secteurs où il y a un avantage au premier entrant (en raison d’économies d’échelle) et, de fait, des situations de monopole
protectionnisme sectorisé et temporaire
la protection contre la concurrence déloyale (dumping) :
dumping traditionnel : vente à perte
dumping environnemental : politique d’un État qui cherche à accroître sa compétitivité grâce à une réglementation environnementale moins contraignante qu’ailleurs
dumping fiscal : politique fiscale incitative menée par un pays dans le but d’attirer sur son territoire des capitaux ou des personnes
dumping social : le fait pour un pays d’améliorer sa compétitivité par des rémunérations faibles, une moins bonne protection sociale, voire une négation du droit du travail
les procédures antidumping sont des mesures compensatoires destinées à corriger les comportements jugés anti-concurrentiels de pays étrangers
C) Les modalités du protectionnisme
les droits de douane sur les importations : outil traditionnel, accepté et réglementé par l’OMC
les subventions à la production et à l’exportation : elles peuvent être assimilées à du dumping
les quotas d’importation
les restrictions réglementaires :
les normes techniques et sanitaires quand elles servent de prétexte pour écarter la concurrence étrangère
de vastes marchés publics réservés aux producteurs locaux
le protectionnisme par le change : la sous-évaluation de la monnaie nationale permet d’améliorer la compétitivité-prix des producteurs nationaux par rapport aux producteurs étrangers
4Les firmes multinationales (FMN), des acteurs majeurs de la mondialisation
A) Le développement des FMN
les FMN sont des firmes disposant de filiales dans plusieurs pays ; elles ont une stratégie et une organisation mondiale
la mesure des IDE permet d’évaluer l’ampleur du développement des FMN : vive accélération des flux d’IDE à partir du milieu des années 1980
les flux d’IDE sont les plus importants entre l’UE, les États-Unis et le Japon
augmentation des flux vers l’Asie du Sud-Est, particulièrement la Chine
B) Les stratégies des FMN et leur impact
par leur volonté de réduire les coûts, les FMN contribuent à la division internationale du travail (DIT) :
quand elles délocalisent vers des pays où les salaires sont plus faibles
quand elles font fabriquer différentes pièces d’un même produit dans des pays différents en fonction des avantages comparatifs (décomposition de la chaîne de valeur)
le commerce intra-firme, c'est-à-dire l'échange de biens entre une filiale et une autre, dans 2 pays différents, est très developpé ; il est souvent utilisé comme un moyen de payer moins d’impôts
d’autres facteurs que les coûts de production jouent un rôle dans le choix de la destination des IDE : la compétence de la main-d’oeuvre, la qualité des infrastructures de transport et de communication, la proximité du marché visé (débouchés)