Dans son essai Paroles pour adolescents ou Le Complexe du homard, Françoise Dolto aborde les changements physiques et psychiques liés à l’adolescence, et notamment les liens qu’ont les différents membres d’un groupe de jeunes entre eux.
« L’image que le groupe, la bande, se fait de nous paraît vitale par moments. On cherche à s’identifier, à être pareils aux autres. De peur d’être rejeté, on s’identifie à ses amis. C’est difficile, parce qu’en fait, pour qu’un groupe fonctionne et soit vivant, il faudrait plutôt être complémentaires. On a peur des différences comme si elles menaçaient le groupe alors qu’elles le construisent. La véritable amitié, celle qui peut durer, commence quand on peut dire à l’autre : « Tu n’es pas comme moi, tu as raison d’être comme tu es, et je t’aime bien d’être autrement que moi ». »
Françoise Dolto, Paroles pour adolescents ou Le Complexe du homard, 1989.
Marier sa fille
«ARGAN. – Ma raison est que, me voyant infirme et malade comme je le suis, je veux me faire un gendre et des alliés médecins, afin de m'appuyer de bons secours contre ma maladie, d'avoir dans ma famille les sources des remèdes qui me sont nécessaires, et d'être à même des consultations et des ordonnances. [...] TOINETTE. – Eh bien, oui, monsieur, vous êtes malade ; n'ayons point de querelle là-dessus. Oui, vous êtes fort malade, j'en demeure d'accord, et plus malade que vous ne pensez : voilà qui est fait. Mais votre fille doit épouser un mari pour elle ; et, n'étant point malade, il n'est pas nécessaire de lui donner un médecin. ARGAN. – C'est pour moi que je lui donne ce médecin, et une fille de bon naturel doit être ravie d'épouser ce qui est utile à la santé de son père. »
Molière, Le Malade imaginaire, acte I, scène 5, 1673.