l'activité économique n'est pas linéaire : toutes les économies connaissent des fluctuations de leur PIB
pour décrire l’instabilité de l’activité économique, on parle souvent de cycles. Un cycle se décompose en 4 phases :
expansion ou croissance
crise
récession oudépression
reprise
on distingue 3 types de cycles plus ou moins longs :
cycles de Kitchin de 40 mois : cycles courts de faible amplitude liés à la périodicité de la gestion des stocks
cycles de Juglar de 8 à 10 ans
cycles de Kondratieff de 50 ans : phase de croissance d’environ 25 ans, où les prix augmentent, suivie d’une phase de dépression de la même durée, où les prix diminuent
cependant, le terme de cycle pose problème car il suppose une périodicité régulière des fluctuations économiques, ce qui est n’est pas vérifié empiriquement
B) L’écart entre croissance effective et croissance potentielle
on distingue la croissance effective, c'est-à-dire la croissance de la production nationale mesurée sur une période donnée, et la croissance potentielle qui correspond à la croissance maximale de la production nationale qui pourrait être réalisée si les facteurs de production disponibles étaient pleinement utilisés
l’écart entre la croissance effective et la croissance potentielle permet d’appréhender les fluctuations économiques :
si la croissance effective est supérieure à la croissance potentielle, cela conduit à des tensions inflationnistes
si la croissance effective est inférieure à la croissance potentielle, cela signifie que des capacités de production sont inutilisées : montée du chômage, sous-utilisation du capital fixe
2Les causes exogènes des fluctuations : les chocs d’offre et les chocs de demande
A) Le modèle offre globale/demande globale
2 variables :
la production totale de biens et de services, mesurée par le PIB réel
le niveau général des prix, mesuré par l’indice des prix à la consommation
le niveau des prix et la production s’ajustent de manière à assurer l’équilibre de l’offre et de la demande globales
des chocs de demande et des chocs d’offre peuvent amener l’économie à s’éloigner de cet équilibre :
un choc positif peut impulser une phase d’expansion
un choc négatif peut provoquer une récession
B) Les chocs de demande
les fluctuations économiques sont principalement déterminées par les fluctuations de la demande globale (augmentation ou diminution de la demande globale)
ce sont surtout les variations de l’investissement qui influencent le niveau de demande globale (cf. Keynes) car les dépenses d’investissement varient très fortement selon la phase du cycle
exemples de chocs de demande négatifs :
baisse de la consommation
baisse de l’investissement
baisse des dépenses publiques
baisse de la masse monétaire nominale
C) Les chocs d’offre
les chocs d’offre sont associés à une modification des conditions de la production
exemples de chocs d’offre négatifs :
hausse du coût des matières premières
augmentation des salaires supérieure aux gains de productivité
exemple de chocs d’offre positifs : des innovations qui permettent des gains de producitvité
3Les mécanismes cumulatifs des crises
A) Le cycle du crédit
le marché du crédit a tendance à ampllifier les fluctuations du PIB
en période d’expansion, les crédits ont tendance à être accordés en excès, ce qui alimente des bulles spéculatives et crée un risque de crise financière voire immobilière
réciproquement, en période de récession, les banques rationnent le crédit car elles craignent de ne pas être remboursées, ce qui ne fait qu’amplifier les difficultés économiques :
les entreprises ont du mal à se financer, donc elles réduisent leurs investissements
les ménages obtiennent moins facilement des crédits à la consommation, ce qui provoque une baisse de l'activité économique
B) La spirale déflationniste
la déflation annonce en général une grave crise économique car elle induit un cercle vicieux :
rôle des anticipations : les agents économiques diffèrent leur consommation et leurs investissements car ils prévoient une baisse des prix dans le futur. Conséquence : baisse de la demande et chute des prix
rôle de l’endettement : si les agents économiques sont endettés et que les prix baissent, la valeur réelle de l’endettement augmente. Conséquence : baisse de la consommation et de l’investissement pour satisfaire les engagements financiers
en cas de déflation, pour Keynes, seule une politique de relance initiée par l’État peut permettre un redémarrage de l’activité économique