1Les intérêts et limites du PIB comme indicateur de croissance et de qualité de vie
A) Le PIB, principale mesure de l’activité économique globale d’un pays
on distingue l’analyse de la croissance économique, phénomène tendanciel de long terme, de l’analyse des fluctuations économiques, c’est-à-dire des variations conjoncturelles : l’horizon temporel dans lequel on se situe n’est pas le même (long terme pour la croissance, court terme pour les fluctuations économiques)
la croissance est l'augmentation soutenue de la production sur une longue période ; elle est assimilée au pourcentage d’augmentation du PIB
le PIB, en tant qu’indicateur de la production, donne une mesure de la production et de la richesse créée à l’intérieur d’un pays et permet de mesurer la performance d’une économie
la production marchande est évaluée aux prix du marché ; la production non marchande des administrations est mesurée par les coûts de production
B) Les limites du PIB comme mesure de la performance économique
une valorisation parfois approximative des services :
connaissance imparfaite de leur volume et de leur qualité
en particulier, difficulté à mesurer la valeur des services publics, comme la santé et l’éducation
certaines activités économiques ne sont pas comptabilisées (économie informelle), d’où une sous-estimationde la richesse créée :
économie domestique
travail au noir
économie souterraine marchande
C) Croissance et qualité de vie
le PIB/habitant renseigne sur le niveau de vie moyen d’un pays (il permet de mesurer le revenu par tête)
il renseigne imparfaitement sur le bien-être des habitants :
le PIB ne comptabilise pas les externalités. Ex. : une usine qui produit plus peut engendrer plus de pollution, au détriment du bien-être des habitants
le PIB ne prend pas en compte la répartition des revenus, c’est-à-dire qu’il ne reflète pas lesinégalités économiques
l’indice de développement humain(IDH) renseigne sur la qualité de vie moyenne d’un pays
c’est un indice composite qui se fonde sur trois critères majeurs :
la santé
le niveau d'éducation
le niveau de vie
2Comprendre la croissance à partir de la fonction de production
A) La croissance, résultat de la mobilisation des facteurs de production
fonction de production : Q = f(K,L)
Q : niveau de production
K : quantité de capital mobilisée
L : quantité de travail mobilisée
le niveau de production dépend de la quantité des facteurs utilisés : l’augmentation du facteur travail et l’accumulation du capital sont sources de croissance
B) Les limites de l’accumulation du capital
d'après la loi des rendements factoriels décroissants, si on augmente la quantité de capital utilisée tout en gardant fixe la quantité de travail, on aura des rendements de moins en moins grands
l’augmentation de capital est de moins en moins efficace pour augmenter la production : on dit que sa productivité marginale est décroissante
par conséquent, l’accumulation de capital seule ne peut pas assurer une croissance durable
C) Le progrès technique, la condition d’une croissance durable
le progrès technique, en augmentant la productivité des facteurs de production, donne une solution au problème
il est difficile d’isoler l’efficacité de chacun des facteurs de production. C’est leur combinaison productive qui est efficace, d’où la notion de la productivité globale des facteurs
dans son modèle de croissance, Robert Solow assimile le progrès technique à un facteur résiduel, facteur exogène dont l’origine reste inexpliquée
l’enjeu des modèles de la croissance endogène est d’expliquer l’origine du progrès technique
3La croissance, un processus cumulatif : les facteurs endogènes de croissance
A) L’accumulation des savoirs (Paul Romer)
les investissements dans la recherche et développement contribuent à accroître le potentiel productif
création d’externalités positives : la production d’une nouvelle connaissance par une entreprise est susceptible d’augmenter la capacité productive d’une autre entreprise
alors que le capital a une productivité marginale décroissante à partir d’un certain niveau (loi des rendements factoriels décroissants), la connaissance peut avoir des rendements marginaux croissants : il est plus facile d’acquérir de nouvelles connaissances si l’on possède déjà un stock de connaissances élevé
B) L’accumulation du capital humain (Robert E. Lucas)
plus une économie est développée, plus la capacité d’épargner est grande et, donc, plus elle peut investir dans l’éducation
création d’externalités positives : le niveau d’éducation d’un individu joue non seulement sur sa propre productivité, mais aussi sur celle des autres
C) Le capital public (Robert Barro)
les investissements publics créent des externalités positives. Ex. : les dépenses d’éducation, de recherche et développement ; les dépenses d’infrastructures de transport et de communication
4Les facteurs institutionnels de la croissance
A) Un cadre réglementaire assurant la protection des droits de propriété
la protection des innovations par des brevets incite les entrepreneurs à innover
le droit d’auteur
la propriété intellectuelle
B) La réglementation des marchés
régulation de la concurrence dans le secteur des télécommunications
réglementation des services financiers
C) La stabilisation des marchés : la réduction de l’instabilité macroéconomique
banques centrales
règles budgétaires en termes de déficit et de dette publique