selon le BIT (Bureau International du Travail) le chômage désigne l'ensemble des personnes de 15 ans ou plus souhaitant travailler et ne trouvant pas d'emploi malgré leurs recherches
en France, Pôle emploi regroupe les demandeurs d’emploi et l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) mesure le taux de chômage (= nombre de chômeurs / population active)
on distingue plusieurs types de chômage :
chômage frictionnel : s'explique par le fait qu'il faut du temps pour trouver un emploi lorsque l'on entre dans la vie active
chômage conjoncturel : correspond à des transformations temporaires de l'économie (ex. : une entreprise automobile peut licencier des ouvriers lorsque les commandes diminuent et en embaucher lorsque les commandes augmentent)
chômage structurel : correspond à des transformations profondes et durables de l'économie (ex. : l'utilisation des machines agricoles a entraîné le chômage puis la disparition des ouvriers agricoles traditionnels)
B) Les évolutions du chômage et de l’emploi
pendant les Trente Glorieuses (1945-1973), le chômage était un phénomène faible
depuis les années 1980, il ne cesse de s'accroître en Europe et en France où il atteint désormais les 10 % de lapopulation active
l'accroissement du chômage s'est accompagné d'une diversification de ses formes :
le chômage longue durée (plus d’un an) est de plus en plus fort
les 18-25 ans, les plus de 50 ans et les personnes peu diplômées sont les plus touchées
la modification de la structure de l'emploi (part des secteurs économiques dans l'économie) a joué un rôle important :
le secteur tertiaire représente désormais plus de 80 % de l'emploi
la part des emplois atypiques (ex. : CDD, interim, temps partiel) a augmenté
ces évolutions ont rendu l’analyse du chômage complexe, les économistes ont mis en avant un chômage naturel (lié au chômage frictionnel soit 2 à 4 %) mais le chômage de masse résulte d'un déséquilibre de l'activité économique
Transition : les raisons du chômage de masse, et plus encore leurs solutions, divisent les économistes mais ils s'accordent pour considérer que les coûts salariaux et la demande jouent un rôle fondamental.
2Les analyses classiques du chômage
A) L’analyse libérale du chômage : les coûts salariaux
pour les économistes libéraux (comme Milton Friedman), le coût salarial qui représente les salaires et cotisations payés par l’entreprise à l’employé et à l’État, joue un rôle central dans l'augmentation du chômage :
à production égale, un coût salarial élevé diminue le profit des entreprises, elles ont alors tendance à ne pas embaucher ou bien à délocaliser leur activité pour chercher une main d’œuvre moins chère
à l'inverse, un coût salarial faible accroît le profit des entreprises, permet d’augmenter la production, d’embaucher des employés et donc de diminuer le chômage
B) L’analyse keynésienne du chômage : la demande
pour les économistes keynésiens, c'est la demande qui joue un rôle central dans l'augmentation du chômage :
si la demande effective en biens et services est trop faible, les entreprises diminuent leur production et leur profit se réduit ; elles sont contraintes de licencier ce qui augmente le chômage
à l’inverse, si la demande effective en biens et services est forte, les entreprises vont augmenter leur production et donc leur profit ; elles doivent embaucher pour accroître leur production ce qui diminue le chômage
Transition : l’État cherche à favoriser l’emploi et à réduire le chômage en pratiquant des politiques intégrant les analyses libérales keynésiennes du chômage.
3Les politiques de lutte contre le chômage
A) Le rôle régulateur de l’État
l'État, dont l’un des rôles est de garantir la stabilité économique, joue un rôle central dans la régulation de l’emploi et du chômage :
lorsqu'il diminue les taxes professionnelles et les cotisations salariales et patronales payées par les entreprises, l’État cherche à favoriser l’emploi en encourageant l’activité des entreprises via la diminution des coûts salariaux
lorsqu’il met en place un salaire minimum, des allocations chômage ou des contrats aidés, il cherche à combattre le chômage en appuyant la demande
B) Les limites des politiques de relance économique et de l’emploi
les coûts salariaux et la demande effective sont très liés :
les coûts salariaux sont à la fois des dépenses pour les entreprises mais aussi des revenus pour les ménages
la demande effective en biens et services dépend en partie des profits des entreprises et des revenus des ménages
les politiques économiques qui cherchent à réduire le chômage restent inégalement efficaces notamment parce qu'elles ont des effets contradictoires :
diminuer les coûts salariaux accroît la production mais diminue également les revenus et donc la demande effective
augmenter les revenus accroît la demande mais également les coûts salariaux et réduit donc la production des entreprises
l'équilibre entre les deux leviers (coûts salariaux ou demande effective) est difficile à trouver dans un contexte économique de plus en plus mondialisé (ex. : division internationale du travail, changements techniques)
Bilan : le chômage de masse constitue un déséquilibre majeur des économies contemporaines. C’est un phénomène pluriel et complexe (chômage frictionnel, conjoncturel, structurel). Les économistes ont montré que les coûts salariaux et la demande effective jouaient un rôle central mais ils restent partagés sur les solutions à mettre en place. L’État, qui régule l’économie, cherche à favoriser l’emploi et à réduire le chômage par des politiques de relance économique et de l’emploi dont les effets restent cependant limités.