1L’immunité adaptative : un prolongement de l’immunité innée
A) La grippe : un exemple d’une infection virale activant l’immunité adaptative
maladie saisonnière : toux, fièvre, rhume, courbatures, etc.
infection prolongée par un virus : transition vers l’immunité adaptative. Ex. : gonflement des ganglions lymphatiques du cou
généralement, guérison naturelle au bout de 3-4 jours : efficacité de la collaboration immunité innée-immunité adaptative
B) Les acteurs cellulaires de l’immunité adaptative
coopération entre trois populations cellulaires
cellules présentatrices de l’antigène (CPA) de l’immunité innée. Ex. : cellule dendritique (CD) principalement (cf. chapitre 10)
lymphocytes T (LT) : CD4+ et auxiliaires (LTa) + CD8+ et cytotoxiques (LTc)
lymphocytes B (LB) et plasmocytes : production des anticorps
C) Les acteurs moléculaires de l’immunité adaptative
les antigènes : molécules reconnues par les récepteurs de l’immunité adaptative
les récepteurs spécifiques d’un antigène donné : TCR, BCR et anticorps
les cytokines : communication entre cellules immunitaires. Ex. : interleukine 2 (IL-2), produite par les DC et LTa, agit sur les LT CD4+ et CD8+
D) Les mécanismes de défenses de l’immunité adaptative
réponse adaptative à médiation humorale (LB, plasmocytes et anticorps) et à médiation cellulaire (LTc)
organes lymphoïdes secondaires : présentation de l’antigène, reconnaissance par un TCR donné et différenciation des LT. Ex. : LT CD4+ → LTa et LT CD8+ → LTc
LTa au centre de la réaction immunitaire. Ex. : immunodéficience du SIDA due à l’attaque spécifique des LT CD4+ par le virus et apparition de maladies opportunistes
production d’IL par les LTa : activation des LT CD8+ en LTc (IL-2) et des LB en plasmocytes
production d’anticorps : formation de complexes immuns avec l’antigène et le pathogène pouvant être phagocytés, neutralisés, etc.
Transition : l’immunité adaptative correspond à un prolongement de l’immunité innée où le pathogène est spécifiquement reconnu via des interactions récepteurs-antigènes. Cela aboutit à l’activation de réponses humorales et spécifiques de l’agression. La grande spécificité de l’immunité adaptative pose la question de sa mise en place et de son évolution.
2Le développement de l’immunité adaptative : une évolution du phénotype immunitaire au cours de la vie
A) Un système immunitaire qui s’adapte au milieu de vie
production de LT et LB ayant des récepteurs spécifiques d’un antigène = réponse immunitaire adaptée à une agression spécifique
rencontre d’un individu avec un pathogène dépendante de la région, du climat, etc.
B) La mise en place du répertoire immunitaire dans les organes lymphoïdes primaires
production de lymphocytes immatures à partir de cellules souches
diversité quasiment infinie de récepteurs (anticorps, BCR et TCR) : mécanismes génétiques complexes à l’origine d’un grand nombre de récepteurs aléatoires
délétion clonale : mort des lymphocytes dirigés contre le soi (présentant des récepteurs reconnaissant des molécules de l’organisme ou des symbiotes)
lymphocytes survivants = immunocompétents mais naïfs
C) La construction du répertoire immunitaire dans les organes lymphoïdes secondaires : un apprentissage
maturation lymphocytaire : environ 1012 lymphocytes différents possibles
rencontre avec l’antigène qu’ils peuvent reconnaître = sélection, amplification et différenciation clonales
formation d’un pool de lymphocytes spécifiques d’un antigène + mémorisation par différenciation en lymphocytes mémoires (à longue durée de vie) = apprentissage
Transition : l’immunité adaptative est une immunité qui évolue et s’adapte au cours de la vie d’un individu. Chaque individu ayant été exposé à différents pathogènes au cours de sa vie, son répertoire de cellules de l’immunité adaptative est spécifique. Le système immunitaire apprend et s’adapte à chaque nouveau pathogène, ce qui permet à un individu d’être immunisé sur le long terme. La vaccination est une technique qui permet de stimuler volontairement cet apprentissage.
3La vaccination : un déclenchement artificiel de la mémoire immunitaire
A) Le principe de la vaccination : une stimulation volontaire de l’immunité adaptative
première vaccination au XVIIIe siècle contre la variole : seule maladie aujourd’hui éradiquée
forcer la rencontre entre un antigène (d’un pathogène donné) avec le système immunitaire
développement d’un pool de lymphocytes mémoires avant la rencontre avec le pathogène = réponse rapide et efficace de l’organisme contre l’infection
B) Les bases moléculaires de la vaccination
généralement, injection d’un antigène inoffensif (parfois couplé à un adjuvant). Ex. : particule virale inactivée par chauffage
adjuvant = molécule permettant de stimuler la réponse innée nécessaire à la transition vers l’immunité adaptative. Ex. : l'alun facilite la phagocytose de l’antigène injecté
présentation de l’antigène et formation du pool de lymphocytes mémoires spécifiques de l’antigène injecté
C) La vaccination : un enjeu de société dans le domaine de la santé
vaccination = protection individuelle et collective (limitation de la propagation d’une maladie)
risques : apparition de souches résistantes à un vaccin. Ex. : mutations naturelles du virus de la grippe saisonnière
limites : actuellement, absence de vaccins pour certaines maladies. Ex. : SIDA, paludisme, etc.
Bilan : l’immunité innée, apparue chez les Vertébrés, est une innovation évolutive ayant permis l’adaptation au quotidien de l’organisme à son environnement. L’Homme a pu utiliser à son avantage les caractéristiques de l’apprentissage immunitaire pour développer des vaccins, prévenir la propagation de certaines maladies et même en éradiquer complètement (variole).