A) Un milieu contraignant mais riche en ressources
un désert aride de 8,5 millions de km², peu peuplé
de nombreuses ressources :
les hydrocarbures : pétrole et gaz (Algérie, Libye)
les minerais : fer, phosphates (Mauritanie), uranium (Niger)
les nappes aquifères (Libye)
B) Un ensemble politiquement fractionné traversé par de nombreux flux
le Sahara s’étend sur 10 États, dont certains sont enclavés (Mali, Niger, Tchad)
le découpage frontalier issu de la colonisation européenne est contesté :
revendications d’une Fédération touareg
statut du Sahara Occidental
bande d’Aouzou contestée entre la Libye et le Tchad
un espace traversé par de nombreux flux :
des flux de personnes : migrations internes au Sahara et migrations d’Afrique subsaharienne vers l’Europe
des flux de marchandises : flux licites (biens alimentaires et manufacturés) ou clandestins (contrebande de drogue, trafic d’armes)
C) Un espace convoité soumis à de multiples tensions et conflits
les ressources du Sahara suscitent la convoitise de multiples acteurs à la fois africains et étrangers : IDE de firmes étrangères (Areva au Niger), mainmise étatique ou de groupes armés sur les ressources, accaparement des terres
le Sahara est un espace difficilement contrôlable : réseaux et groupes terroristes (AQMI)
des conflits interétatiques (Soudan et Sud Soudan) et intraétatiques (Mali)
Transition : le Sahara est un espace parcouru par de nombreux flux et très convoité pour ses ressources. Celles-ci sont sources de nombreux conflits.
2L’Afrique dans la mondialisation : de nouvelles perspectives
A) Un continent à l’écart du développement et du monde ?
un continent inséré dans les circuits de l’économie mondiale dès les premières colonisations (traites négrières) mais qui souffre d’importants problèmes de développement
un faible poids dans les échanges mondiaux : l’Afrique ne réalise que 3 % des échanges mondiaux de marchandises, principalement avec les pays européens, les États-Unis et la Chine
un continent « en réserve de développement », dont les indicateurs de développement humain sont encore faibles
B) Des signes de décollage
les atouts du continent africain dans la mondialisation :
une population jeune et en croissance rapide : plus de 40 % de la population de l'Afrique subsaharienne a moins de 15 ans
l’émergence de classes moyennes urbaines : 100 millions de personnes sur le continent africain, qui ont adopté des modes de consommation mondialisés
un continent qui s’ouvre au monde : interfaces maritimes, ports
l'accès à Internet : 5 % des internautes mondiaux sont Africains, 700 millions d’utilisateurs de téléphones mobiles en Afrique
une croissance économique forte (5 % en moyenne dans la dernière décennie), qui s’accélère et se diversifie : les matières premières et les services sont les moteurs de la croissance
une attractivité renouvelée du continent pour les investisseurs étrangers :
les IDE ont doublé entre 2000 et 2010
essor des IDE en provenance des BRICS (« Chinafrique ») et baisse des IDE en provenance des pays de l’OCDE
C) L’inégale insertion du continent africain dans la mondialisation
des États bien intégrés à la mondialisation :
l’Afrique du Sud : puissance émergente, industrialisée et membre des BRICS ; 25 % du PIB africain
d’autres puissances régionales émergentes : le Nigéria, l’Éthiopie, la Côte d’Ivoire, le Kenya, la Tanzanie
l’Afrique du Nord en mutation depuis les Printemps arabes : Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte
des États en crise ou confrontés à d’importantes difficultés de développement :
les États « en faillite » : Somalie, République démocratique du Congo, République centrafricaine, Zimbabwe, Soudan du Sud, etc.
les États enclavés pauvres : Burkina Faso, Mali, Tchad, etc.
Transition : l’Afrique s’insère progressivement dans les échanges mondiaux, mais de manière inégale.
3Les défis du continent africain
A) Les défis démographiques
l’Afrique est le continent qui a la plus forte croissance démographique :
250 millions d’Africains en 1950 ; 1,1 milliard en 2014 ; projection de 2 milliards d’Africains en 2050
cette forte croissance démographique est le résultat d’une transition démographique rapide
une population à nourrir, éduquer et soigner
maîtriser la croissance urbaine (13 millions d’habitants à Lagos en 2014, contre 300 000 en 1950) et répondre au manque d’infrastructures : eau potable, électricité, réseau de transports, etc.
le défi de la sécurité alimentaire :
70 % de la population active travaille dans l’agriculture, mais ⅓ de la population africaine souffre de malnutrition et 1 Africain sur 5 est sous-alimenté
augmenter les rendements agricoles pour atteindre l’autosuffisance
B) Le défi d’un développement durable
la question de la pauvreté et des inégalités :
400 millions de personnes vivent avec moins de 1,25 dollar / jour
la corruption et la confiscation des richesses par une minorité proche du pouvoir
les inégalités à toutes les échelles : entre les régions (Afrique subsaharienne vs Afrique de l’Ouest), entre les villes et les campagnes, etc.
les défis économiques et politiques :
diversifier une croissance économique reposant encore sur l’exportation de matières premières et donc dépendante des cours mondiaux
réduire l’économie informelle
le fardeau de la dette et la faiblesse des ressources fiscales
le défi de la gouvernance et l’insuffisante intégration continentale : les réalisations modestes de l’Union africaine et la prédominance des intégrations régionales (CEDEAO, SADC, etc.)
les enjeux environnementaux : surpêche, surexploitation des ressources, marées noires, pollution
Bilan : le continent africain est confronté à de nombreux défis, démographiques, économiques, sociaux et environnementaux, qu’il s’agit de relever pour assurer son développement et son insertion dans la mondialisation.