A) Une guerre idéologique entre deux camps antagonistes
le camp des dictatures :
Allemagne nazie, Italie fasciste, Japon
conception raciale de la guerre
volonté d’imposer un ordre nouveau par la conquête
camp des Alliés et des mouvements de résistance :
défense des valeurs de liberté, de démocratie et de droits de l’Homme (à nuancer fortement pour l’URSS)
guerre juste et anéantissement de l’ennemi indispensable
importance dans les deux camps de la propagande et de la guerre psychologique par les techniques modernes de l’information (radio, cinéma)
B) La mobilisation d’énormes moyens pour anéantir
mise en place d’économies de guerre : Victory Program aux États-Unis, 1942
pillage et asservissement des espaces conquis, recours à la main d’œuvre forcée, aux prisonniers de guerre et aux déportés pour l’Axe
mobilisation des sciences pour créer des armes plus destructrices : chars, mines, bombardiers, fusées V1 et V2, avions à réaction, arme nucléaire, etc.
C) Une guerre d’anéantissement contre les militaires et les civils
plus de 50 millions de morts : 35 millions en Europe (dont 20 en URSS, civils majoritairement), plus de 15 millions en Afrique et surtout en Asie
prisonniers de guerre particulièrement visés dans l’Est de l’Europe et en Asie
populations civiles ciblées partout :
génocide des Juifs et des Tsiganes
massacres : Nankin par le Japon en 1937, Oradour-sur-Glane par les nazis en 1944
bombardements massifs de terreur :
bombardements allemands des villes anglaises à partir de 1940
bombardements alliés. Ex. : Dresde (35 000 morts)
Hiroshima (70 000 morts) et Nagasaki (80 000 morts) en 1945
la politique d’extermination nazie a fait au total 10 millions de morts en Europe (prisonniers de guerre, malades mentaux, déportés, Juifs et Tsiganes)
2Le génocide des Juifs et des Tsiganes
A) Une politique antisémite et raciste d’exclusion menée par le IIIe Reich
exclusion de certains métiers et des lieux publics
lois de Nuremberg (1935) ; ex. :interdiction des mariages avec les Juifs
par les Einsatzgruppen lors de l’invasion de l’URSS en juin 1941 (plus d’un 1 million de morts par balles en 1941-1943) et mise en place des premiers centres d’extermination fin 1941 en Pologne (gazages dans des camions)
génocide européen officialisé lors de la conférence de Wannsee (20 janvier 1942) : le SS Heydrich définit les modalités administratives et pratiques de la « Solution finale »
deux types de camps :
camps de concentration = camps de travail où la mort est fréquente. Ex. : Dachau, 1933
camps d’extermination (6 en Pologne : Auschwitz-Birkenau, Belzec, Chelmno, Majdanek, Sobibor, Treblinka) où les Juifs et les Tsiganes sont déportés de toute l’Europe en wagons à bestiaux, triés (ceux qui pouvaient travailler sont gardés comme main d’œuvre dans les camps de concentration) et exterminés industriellement dans des chambres à gaz puis incinérés dans des fours crématoires ou jetés dans les fosses communes
C) Un bilan effroyable
entre 5 et 8 millions de Juifs européens exterminés (la moitié de la population juive européenne en 1939)
entre 200 et 500 000 Tsiganes (⅓ de la population)
extermination plus systématique à l’Est qu’à l’Ouest
au Danemark, l’essentiel de la population juive a été sauvée (refus de la collaboration par les autorités danoises, résistance de la population)
en France, la collaboration d’État a abouti à l’extermination de 28 % de la population juive de 1939
3Les combats de la Résistance contre l’occupant nazi et le régime de Vichy
A) Le régime de Vichy : une dictature anti-républicaine
régime issu de l’invasion allemande (mai-juin 1940) et de la défaite (armistice du 22 juin 1940)
nouvelle Constitution de l’État français : le maréchal Pétain, chef de l’État et du gouvernement, cumule les pouvoirs exécutif et législatif, les assemblées sont suspendues ; fin de la IIIe République
Révolution nationale = revanche de l’extrême-droite nationaliste et cléricale contre la IIIe République et les acquis de la Révolution :
nouvelle devise (« Travail, Famille, Patrie »)
nouvel hymne (Maréchal, nous voilà)
disparition des libertés fondamentales (expression, presse, association)
interdiction du droit de grève et du droit syndical
restauration des valeurs traditionnelles (école, famille)
répression d’État (Milice)
régime antisémite (statut des Juifs français les excluant de la société, octobre 1940) et xénophobe :
collaboration d’État avec les nazis (Montoire, 24 octobre 1940)
participation au génocide (rafle du Vel d’Hiv’, 16 juillet 1942)
B) La Résistance contre l’occupant nazi et Vichy
Résistance intérieure individuelle et spontanée dès l’été 1940, dans tous les milieux sociaux et toutes les opinions politiques (PCF à partir de juin 1941 et l’invasion de l’URSS par Hitler)
s’organise rapidement en mouvements et réseaux, action clandestine : tracts et journaux clandestins, renseignement et sabotages, filières d’évasion, maquis (crainte du STO) à partir de 1943
la Résistance intérieure reste minoritaire (2 à 3 % des Français)
Résistance extérieure = France libre née de l’appel à la résistance du général de Gaulle (Londres, 18 juin 1940) ; les Forces françaises libres (FFL) combattent aux côtés des Alliés à partir des colonies françaises (Afrique noire puis Afrique du Nord et Antilles)
unification des deux Résistances par l’envoyé de de Gaulle, Jean Moulin, en mai 1943 :
création du Conseil national de la résistance (CNR) et création des Forces françaises de l’intérieur (FFI)
en juin 1943, de Gaulle fonde à Alger le Conseil français de libération nationale (CFLN, doté d’une Assemblée consultative) qui devient le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF, juin 1944)
FFL et FFI participent à la libération de la France en juin 1944