taux d’inscription sur les listes électorales au 1er tour des élections présidentielles de 2012 : 93 % des Français en âge de voter et résidant en métropole sont inscrits sur les listes électorales
taux d’abstention aux deux tours des élections présidentielles : 13 % des inscrits
taux de participation : 77 % des inscrits ont déposé un bulletin dans les urnes aux deux tours de la présidentielle
taux de mobilisation aux élections présidentielles : 72 % de la population électorale potentielle
B) La participation est liée au degré d’intégration
les populations urbaines peu instruites et désaffiliées se considèrent comme hors-jeude la politique
la crise du travail a déstabilisé la solidarité ouvrière, les syndicats et les partis de gauche
les instances traditionnelles de socialisation politique (familles, partis) sont affaiblies
populations qui intériorisent un sentiment d’incompétence qui les détournent des urnes
les abstentionnistes traduisent une évolution du comportement électoral
insatisfaction par rapport à l’offre électorale
abstentionnisme intermittent, désintérêt pour certains scrutins
électeurs stratèges, critiques et plus intégrés socialement
C) Qui sont les abstentionnistes ?
les personnesâgées, moins mobiles, et les jeunes, moins souvent inscrits sur les listes électorales
les inactifs, vivant seuls et peu diplômés
les chômeurs et les femmes au foyer s’abstiennent plus souvent que les actifs (en particulier les salariés de la fonction publique)
les habitants des pôles urbains votent moins que ceux des zones rurales
Transition : les facteurs d’intégration qui déterminent l’abstention ou la participation aux élections se doublent de facteurs qui jouent sur les choix électoraux.
2La sociologie de l’orientation électorale
A) Des variables lourdes
selon Paul Lazarsfeld, les caractéristiques sociales déterminent les préférences politiques. Ex. : vote des ouvriers
modèle de Michigan : la stabilité électorale repose sur l’identification partisane
la stabilité du vote s’explique par des variables lourdes
pratique religieuse. Ex. : vote à droite fondé sur des valeurs conservatrices (famille, tradition, autorité)
libéralisme économique et défense du patrimoine. Ex. : vote à droite des indépendants
rôle de l’État et services publics. Ex. : vote à gauche des salariés du secteur public
libéralisme culturel. Ex. : vote à gauche des jeunes, urbains et instruits
B) La volatilité électorale
instabilité électorale : changement d’attitude (vote ou abstention) ou de préférencespartisanes (mobilité d’un camp ou d’un parti à un autre)
des clivages moins marqués en raison du brouillage des classes sociales et de la progression de l’individualisme
Transition : la volatilité électorale traduit une mutationdes comportements électoraux.
3Du vote sur clivage au vote sur enjeu
A) Le vote de classe en déclin
passage à une société post-industrielle où la classe ouvrière est en retrait et se transforme. Ex. : indice d’Alford (part des ouvriers et des non ouvriers dans le vote à gauche) en baisse constante depuis les années 1950
hausse du niveau d’instruction et dequalification
recul du clivage entre libéralisme économique et libéralisme culturel dans les programmes des partis traditionnels
B) Le modèle de l’électeur rationnel
électeur rationnel = moins captif de ses appartenances sociales, professionnelles ou confessionnelles
calcul utilitariste de l’électeur rationnel et individualiste sur le marché politique : hiérarchisation des préférences et choix de l’offre politique selon un calcul coûts/avantages du vote
perception des enjeux sociaux et économiques néanmoins conditionnée par la culture politique
C) L’influence de la communication politique
stratégie à destination desmédias, instance de socialisation politique des électeurs
donne des repères identitaires, des grilles de lecture et des interprétations des mécanismes économiques et sociaux
rôle des médias dans la construction de l’agenda politique : hiérarchisation de l’information, focalisation sur certains enjeux, effet de diversion
techniques commerciales : image médiatique des candidats, storytelling et études d’opinion
Bilan : les médias contribuent à renforcer les convictions des citoyens qui déterminent leurs choix électoraux en fonction de leurs intérêts personnels et des systèmes de valeurs qui fondent leurs appartenances partisanes.