1Un système productif français recomposé par la mondialisation
A) L’internationalisation de l’industrie française
les grandes firmes françaises (énergie, BTP, automobile, aéronautique, agroalimentaire, luxe) se lancent à la conquête des marchés mondiaux : Firmes transnationales (FTN) françaises (3e rang mondial : 40 françaises sur les 500 premières mondiales)
stratégies européennes des firmes françaises et coopérations transfrontalières (IDE)
redéploiement de l’industrie française dans le monde grâce à la baisse du coût du transport maritime : délocalisations (industrie lourde, industries de main d’œuvre peu qualifiée) vers les pays à bas coûts salariaux dans le cadre de la nouvelle division internationale du travail (NDIT)
B) Désindustrialisation ou mutation du système productif français ?
pertes d’emplois industriels depuis le milieu des années 1970 (secteur secondaire = 38 % de la population active en 1975, 20 % aujourd’hui)
crise : licenciements, restructurations, modernisations, surtout dans les industries traditionnelles comme le textile, la métallurgie/sidérurgie ou l’automobile
disparition d’une stratégie industrielle en France
effets de la mondialisation : concurrence internationale des nouveaux pays industriels d’Asie puis des pays émergents, délocalisations
recul de la part de l’industrie dans le PIB (35 % en 1970, moins de 20 % en 2014), mais volume de production stable grâce aux gains de productivité (robotisation, toyotisme, production à flux tendus)
tertiarisation de l’industrie : des activités auparavant comptabilisées dans l'industrie (secteur secondaire) sont maintenant considérées comme des services (secteur tertiaire)
C) La mondialisation, facteur de dynamisation du système productif français
France attractive pour les IDE :
au cœur du marché européen
excellente connexion aux réseaux mondialisés
main d’œuvre à haut niveau de formation et très productive
qualité de la vie et des services publics
tertiaire très développé
importance des PME industrielles innovantes et diversifiées
des FTN étrangères prennent des participations dans les firmes françaises (40 % du capital des FTN françaises) et créent des filiales en France
2Développer des territoires de l’innovation attractifs
A) Le choix européen d’une économie de la connaissance
concurrence despays émergents (bas salaires) et retard dans le domaine des technologies et de la recherche-développement par rapport aux États-Unis et au Japon : fuite des cerveaux, perte de brevets, dépendance sur les TIC
l’UE mise donc sur le développement de l’industrie de pointe et de la haute technologie (économie de la connaissance) : investissements dans la recherche, l’innovation et la formation et coordination des politiques nationales et européennes
B) Le rôle de l’État et des collectivités territoriales
politiques d’aménagement du territoire menées par la DATAR (1963) :
rééquilibrage entre Paris et la province par la déconcentration industrielle au profit d’un grand Bassin parisien et de l’Ouest
métropoles d’équilibre à la périphérie de l’hexagone
politique des zones industrialo-portuaires (Dunkerque, Fos-sur-Mer, Le Havre, etc.) pour adapter l’industrie française à la littoralisation de l’industrie
aménagements d’infrastructures de communication et de plates-formes multimodales (grands aéroports comme Roissy, réseau TGV) pour favoriser l’insertion européenne et mondiale de l’industrie française
politique de coopération transfrontalière et développement des eurorégions. Ex. : Saar-Lor-Lux ou Alpes Méditerranée
depuis 2006, politique des pôles de compétitivité
C) La multiplication des territoires de l’innovation
technopôles sur le modèle de la Silicon Valley américaine :
proximité de centres universitaires, de laboratoires de recherches, d’industries de pointe sur le même site accessible
cadre de vie agréable : Sophia-Antipolis, Saclay, Grenoble-Meylan, etc.
71 pôles de compétitivité concentrant des activités de secteurs variés fonctionnant en synergie pour créer des réseaux attractifs d’activités économiques performantes (clusters). Ex. : System@tic Paris-Région (Ile-de-France), Minalogic (Grenoble) et Aerospace Valley (Sud-Ouest)
3Une nouvelle géographie des espaces productifs
A) La réorganisation des espaces productifs
fin de la traditionnelle ligne de démarcation Le Havre-Marseille séparant une France peu industrialisée et rurale (Ouest/Sud-Ouest) d’une France industrielle et urbaine (Est/Nord-Est)
essor des périphéries littorales (Atlantique, Méditerranée) et continentalesfrontalières (Alsace, Rhône-Alpes), attractives pour les personnes et les activités
des espaces plus marginalisés :
au centre : les collectivités locales tentent de développer des pôles de compétitivité
DROM (départements et régions d’outre-mer)
B) Le déclin relatif de l’Île-de-France
toujours le moteur de la croissance française (env. 30 % du PIB français) qui attire les entreprises, les FTN : forte connexion internationale, plus grand pôle tertiaire français (La Défense, Bourse, 1er pôle de sièges sociaux de FTN d’Europe)
mais perte d’emplois industriels depuis la fin du XXe siècle, à cause des politiques de rééquilibrage de l’État, des conditions de vie meilleures en province, du coût élevé du foncier en région parisienne
développement de 8 pôles de compétitivité. Ex. : Cap Digital Paris Région System@tic Paris Région (TIC, révolution numérique), Medicen (santé) Advancity (ville et mobilité durables)
C) Les espaces productifs les plus dynamiques sont les plus connectés aux réseaux de la mondialisation
principales métropoles régionales (Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon, Strasbourg, Lille)