1Le territoire français, entre urbanisation et métropolisation
A) À l’échelle nationale : un territoire de plus en plus urbanisé
processus d’urbanisation : accentue les contrastes dans la répartition de la population française
82 % des Français vivent aujourd’hui dans une aire urbaine
10 % des Français occupent ⅔ du territoire national
des dynamiques régionales de croissance urbaine très différenciées :
agglomération parisienneconcentre près de 20 % de la population française, mais faible croissance aujourd’hui
forte croissance urbaine aujourd’hui dans les régions du Sud et de l’Ouest
faible croissance urbaine aujourd’hui dans le Nord et l’Est anciennement industriels (à l’exception des grandes villes comme Lille et Strasbourg)
B) À l’échelle locale des villes : un étalement urbain toujours plus important
1945-1975 : la croissance des villes implique le développement de banlieues, au-delà de la ville-centre
banlieues : fonctions résidentielles (pavillonnaires ou grands ensembles), industrielles et commerciales (centres commerciaux)
depuis 1975, processus de périurbanisation : croissance urbaine toujours plus loin en périphérie de la ville-centre
périurbain : forme dominante du pavillon individuel avec jardin et dépendance à l’usage de la voiture pour les migrations pendulaires
faible croissance de la population dans la ville-centre
C) Une métropolisation inégale
métropolisation = phénomène de concentration de la croissance de la population et des pouvoirs (fonctions de commandement) dans les plus grandes villes, les métropoles
métropoles renforcent leur attractivité par une bonne desserte par les réseaux de transport (forment des hubs)
processus de métropolisation renforce les inégalités territoriales :
Paris : concentration du pouvoir politique, des lieux de décisions économiques, médias, de nombreux lieux de recherche et vie culturelle : seule métropole du territoire avec un rayonnement mondial
métropoles régionales (Lyon, Marseille, Grenoble, Toulouse, etc.) : renforcent leur attractivité avec des fonctions internationales, des programmes de rénovation des centres-villes et de nouvelles activités en lien avec la haute technologie ; de mieux en mieux insérées dans l’espace européen
des espaces ruraux en marge de la métropolisation des Ardennes aux Pyrénées
2Le défi de l’aménagement des villes : lutter contre les fractures socio-spatiales
A) Des espaces urbains inégalitaires et fragmentés
des inégalités sociales de plus en plus fortes dans les villes :
populations aisées : choisissent leur lieu de résidence (centre-ville rénové, banlieue pavillonnaire, périurbain proche)
populations modestes : exclues de ces quartiers en raison des coûts élevés des logements, vivent dans les quartiers anciens dégradés, grands ensembles des banlieues (construits dans années 1960) et périurbain éloigné
rénovation des centres-villes s’accompagne de processus de gentrification
certains quartiers cumulent les difficultés : chômage, problèmes de logement, mauvaise desserte par les transports, insécurité
B) Des villes vulnérables
des villes soumises à des risques importants (ex. : aléas naturels, pollutions, risques industriels, etc.)
la spécialisation fonctionnelle des différents quartiers (séparation entre résidences, commerces, lieux d’emplois) implique des déplacements toujours plus importants : problème de la congestion des réseaux de transports en ville
la crise du logement : manque de logements pour accueillir de nouveaux citadins, en particulier besoins en logement social
C) Les politiques de la ville
depuis fin des années 1970, des « politiques de la ville », en particulier pour les quartiers en difficulté :
classement de certains quartiers en Zones urbaines sensibles (ZUS) : 750 pour 2006-2014
création de « zones franches » bénéficiant d’aides à la création d’emplois
création de l’agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) avec des projets d’amélioration des équipements et de construction de logements dans certaines ZUS
2015 : les « quartiers prioritaires » (1500) remplacent les ZUS
des actions souvent tropcentrées sur le cadre bâti, ne répondent pas assez aux problèmes sociaux
3Des espaces ruraux de plus en plus intégrés aux dynamiques urbaines
A) Une croissance démographique importante
rythme de la croissance démographique dans les espaces ruraux : identique à la moyenne nationale (+ 0,7 % par an)
des populations travaillant en ville viennent s’installer dans des communes rurales de plus en plus éloignées de leur emploi : périurbanisation toujours plus lointaine
B) Des modes de vie de plus en plus citadins
de moins en moins d’emplois liés à l’agriculture dans les espaces ruraux
la montée en puissance des activités touristiques et de l’économie résidentielle (services et commerces pour les habitants)
rythme de vie des campagnes de plus en plus similaire à celui des villes (ex. : horaires du réveil, du coucher, temps des week-ends, etc.)
des conflits d’usage potentiels avec l’arrivée de nouveaux habitants en provenance des villes (ex. : transformation des paysages avec augmentation du nombre de lotissements)
C) Des espaces ruraux très divers
des espaces ruraux attractifs :
en cours de périurbanisation (les habitants travaillent dans la métropole voisine)
touristiques, ou avec de nombreuses résidences secondaires ou accueil de retraités
avec une activité agricole dynamique, intégrée au marché mondial
un « rural profond » en déclin :
espaces ruraux les plus isolés avec fermeture des commerces et des services publics (écoles, poste, etc.)
population vieillissante
baisse de l’activité agricole, pas assez concurrentielle