1 La diversité des acteurs rend complexe la gouvernance économique mondiale
A) Les organisations internationales, à l’origine de la gouvernance économique mondiale
encadrement et régulation du commerce international : du GATT de 1947 (réduction des barrières douanières) à l’OMC (faciliter les échanges mondiaux) en 1995
aide aux pays en difficulté financière : le FMI, la Banque mondiale et les banques régionales de développement (BID, BAD)
les agences de l’ONU : la CNUCED (Conférences des Nations-Unies pour le commerce et le développement) depuis 1964, tribune de revendication des Suds
B) Une gouvernance mondiale sous la direction des principales puissances économiques : du G6 au G20
les principales puissances économiques mondiales se réunissent en groupes d’États à la suite du premier choc pétrolier :
le G6 en 1975 : États-Unis, Japon, France, Royaume-uni, Italie, RFA
le G7 en 1976 : G6 + Canada
le G8 en 1998 : G7 + Fédération de Russie
l’ouverture aux pays émergents : création du G20 en 1999
les organisations régionales jouent un rôle croissant : ALENA, Mercosur, Union européenne, ASEAN
C) Le poids croissant des acteurs non-étatiques
les Organisations non-gouvernementales (ONG) défendent les intérêts des consommateurs et sensibilisent les autres acteurs sur des thématiques précises : Greenpeace (pour l'environnement), Action contre la faim (pour lutter contre la malnutrition), etc.
les firmes transnationales, piliers de l’économie mondiale, promeuvent la libéralisation des échanges
syndicats et groupes de pression tentent d’orienter la gouvernance économique mondiale : altermondialistes, mouvement Attac en France
Transition : la gouvernance économique fait intervenir de nombreux acteurs de plus en plus divers qui tentent de s’entendre pour établir des règles à l’échelle mondiale.
2Les champs d’action de la gouvernance mondiale dans la mondialisation
A) Réguler le commerce mondial
libéralisation des marchés financiers depuis les années 1980 : la dérégulation financière encourage la libre circulation des capitaux et soutient la croissance des échanges
volonté d’établir des règles économiques internationales, de défendre la libéralisation des échanges et de réduire les barrières douanières
empêcher les monopoles et les abus de position dominante : mise en place de mécanismes de sanctions économiques
la question de la finance mondiale : réguler ou déréguler ?
B) Favoriser le développement
programmes d’ajustement structurel du FMI pour les pays en développement
aide financière de la Banque mondiale et des banques régionales de développement pour construire des infrastructures ou améliorer les systèmes de santé et d’éducation dans les pays pauvres
C) Résoudre les crises du capitalisme
l’économie mondialisée voit des crises se succéder : choc pétrolier de 1979, crise asiatique de 1997, éclatement de la bulle Internet de 2000, crise des subprimes de 2007, crise bancaire et des dettes souveraines de 2008
la coopération dans la résolution des crises : conférences et sommets
la prévention des crises : éviter les spéculations financières
Transition : avec la mondialisation des échanges, la planète devient un seul grand marché, où les hommes, les biens et les capitaux circulent librement. La gouvernance économique mondiale cherche à réguler les échanges, et à prévenir et résoudre les crises économiques.
3Une gouvernance économique mondiale critiquée
A) Une gouvernance efficace ?
un concept flou et des réalisations modestes : incapacité de la gouvernance économique mondiale à empêcher les crises financières
une « diplomatie de connivence » entre les grandes puissances, dénoncée par les pays émergents qui défendent leurs intérêts propres
rôle croissant des organisations régionales et retour des acteurs traditionnels : face à la crise, en 2007, les États forment des plans de sauvetage des banques, en mettant le modèle néolibéral de côté
les nouveaux défis du développement durable : nécessité de prise en compte de la question environnementale par la gouvernance économique mondiale
B) Une gouvernance néolibérale ?
une gouvernance promue par les milieux néolibéraux et le forum de Davos, qui visent la libéralisation des échanges et la suppression des barrières tarifaires et douanières
une gouvernance contestée par les altermondialistes qui militent pour des régulations étatiques, et dénoncent les conséquences sociales et environnementales des politiques libérales : Forum social mondial
réformes nécessaires à la suite de la crise de 2007 : séparer les opérations de crédit et d’investissement au sein des banques, limiter la portée des paradis fiscaux, etc.
Bilan : après une période de libéralisation de l’économie mondiale et depuis les crises des années 2000, la gouvernance économique mondiale est de plus en plus critiquée. Les États prennent conscience de la nécessité de réguler davantage l’économie mondiale.