aménager un territoire : ensemble d’actions organisées dans le but de développer positivement un territoire et qui modifient son organisation et son utilisation
formes d’aménagement très diverses :
développement économique. Ex. : création d’une zone d’activité
Ex. : réhabilitation d’un quartier ancien
Ex. : nouvelle ligne de tramway
Ex. : ouverture d’une médiathèque
accès aux soins. Ex. : création d’une maison médicale
B) De l’aménagement du territoire à l’aménagement des territoires
dans les années 1960-1970
aménagement du territoire pensé à l’échelle de l’État, au sein de la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (DATAR)
depuis les années 1980
les lois de décentralisation en 1982 (« loi Defferre ») puis en 2002-2003
transfert de certaines compétences de l’État vers les collectivités territoriales : aménager les territoires aux échelles appropriées de taille plus réduite
C) Les territoires du quotidien
le territoire du quotidien : espace de petite à moyenne taille (grande échelle) qu’un individu construit autour du lieu où il réside et où il travaille, dans lequel il vit, travaille et se déplace quotidiennement ; un espace approprié, vécu
il existe donc autant de territoires du quotidien que d’individus
si les communes sont les principaux territoires du quotidien, dans un contexte de mobilité géographique accrue, le territoire du quotidien d’un individu déborde souvent l’échelle locale
Transition : l’aménagement des territoires du quotidien passe par une diversité d’acteurs dont les échelles d’influence peuvent être très diverses.
2La diversité des acteurs de l’aménagement des territoires du quotidien
A) Les acteurs publics
acteurspatial : personne ou ensemble de personnes qui interviennent sur des territoires
de la plus grande échelle (petit territoire) à la plus petite échelle (grand territoire), on trouve :
les communes, gérées par un maire et un conseil municipal. Ex. de domaine d’action : l’urbanisme, via les PLU
les intercommunalités (communauté de communes, communauté d’agglomération, communauté urbaine) dont les pouvoirs sont progressivement renforcés et qui ont pour objectif de favoriser les coopérations et de mutualiser les moyens entre les communes
les départements, gérés par un conseil départemental (anciennement conseil général). Ex. de domaine d’action : collèges
les régions, gérées par un conseil régional. Ex. de domaine d’action : transports à l’échelle régionale (TER/RER)
l’État, géré par les différentes institutions nationales. Ex. de domaine d’action : politique de la ville
l’Union européenne, qui agit sur les territoires via des organismes (ex. : le FEDER)
ces acteurs peuvent participer aux différents projets d’aménagement des territoires ; leur coopération n’est pas toujours évidente
la réforme territoriale devrait modifier les territoires d’action, pour réduire les dépenses publiques et mieux prendre en compte les besoins des citoyens
B) Les autres acteurs
les autres acteurs ne sont pas tous privés, mais ils ne représentent pas une institution publique avec un rôle politique et administratif
parmi les autres acteurs, on trouve :
les citoyens, qui peuvent agir en tant qu’individus isolés acteurs de leur territoire du quotidien, ou en groupe au sein d’associations, de collectifs, etc.
les entreprises, acteurs privés (promoteurs immobiliers, entreprises de transport, etc.). Ex. : Bouygues Construction
le principe de la démocratie participative a pour but d’accroître leur rôle dans les prises de décisions. Ex. : réunions publiques, conseils de quartier pour prendre en compte l’avis des citoyens sur un aménagement prévu du territoire
Transition : l’aménagement des territoires est donc le fait d’acteurs très divers, tous ne jouant pas le même rôle et n’ayant pas toujours le même objectif.
3Les enjeux de l’aménagement des territoires en France
A) La cohésion
la cohésion a été l’objectif de la politique d’aménagement du territoire national dans les années 1960-1970
elle est aujourd’hui toujours appliquée à une échelle plus réduite. Ex. : création de « zones franches » dans des espaces défavorisés pour inciter à l’implantation d’entreprises et à la création d’emplois
cet objectif de cohésion devient plus difficile à appliquer dans le contexte nouveau d’une mondialisation accrue
B) La compétitivité
contexte de mondialisation : mise en concurrence accrue des territoires
la recherche de la compétitivité est à l’origine de nouveaux types d’aménagements
favoriser l’attractivité des territoiresd’excellence en concentrant les compétences dans des pôles. Ex. : le pôle de compétitivité Aerospace Valley près de Toulouse
les acteurs majeurs de la mondialisation sont présents et actifs sur les territoires du quotidien, et notamment les FTN qui agissent dans les espaces productifs. Ex.: Toyota à Valenciennes
lorsqu’un territoire cherche à devenir compétitif, son aménagement se fait parfois au détriment d’autres territoires et de la logique de cohésion
C) La durabilité
question du développement durable au cœur de tous les aménagements, suivant 3 logiques :
la durabilité environnementale
l’équité sociale
le développement économique
la prise en compte réelle des objectifs du développement durable par les projets d’aménagement est discutable : toujours inscrite dans les enjeux, argument de communication pour la réalisation des aménagements, le développement durable n’est pas toujours réellement appliqué dans les projets
ces trois logiques peuvent parfois êtres contradictoires
Bilan : l’aménagement des territoires, et notamment des territoires du quotidien, est modifié par la réforme territoriale en cours qui doit par conséquent faire évoluer les acteurs et les échelles d’action. Dans un contexte de mondialisation, l’aménagement des territoires est passé d’une logique de cohésion à une logique de compétitivité des territoires.