1La dénazification de l’Allemagne et le procès de Nuremberg
A) La dénazification : une décision des Alliés
mai 1945, capitulation de l’Allemagne, vaincue et envahie
suicide de Hitler, Goebbels, Himmler
effondrement du régime nazi mais restent 8 millions de membres du parti nazi en Allemagne
juillet - août 1945 : conférence de Potsdam
programme de reconstruction de l’Allemagne (« les 4 D ») : démilitarisation, décartellisation, dénazification et démocratisation
Allemagne divisée en 4 zones d’occupation où chaque puissance (États-Unis, France, Royaume-Uni, URSS) est libre d’organiser la dénazification
gestion de l’Allemagne par un conseil de contrôle interallié à Berlin
B) La mise en œuvre de la dénazification
processus judiciaire
novembre 1945 - octobre 1946 : procès de Nuremberg
dignitaires et organisations (Gestapo, SA, SS) jugés par un Tribunal militaire international allié pour complot, crimes de guerre et 2 nouveaux chefs d’inculpation (définis en août 1945) : crimes contre la paix et crimes contre l’humanité
procès appuyé sur une abondante documentation (archives, films tournés à la libération des camps, témoignages des victimes et des criminels)
12 condamnations à mort (dont Goering), 3 à la prison à vie (dont Hess)
1er tribunal international fondateur de la justice pénale internationale
procès aussi critiqué
le génocide des Juifs n’y fait pas l’objet d’un traitement particulier
l’URSS, ex-alliée de l’Allemagne nazie et coupable de crimes de guerre et de crimes contre la paix en 1939-1940 en Pologne, est présente parmi les juges
nombreux procès menés dans les zones d’occupation par des tribunaux militaires puis par des tribunaux spéciaux allemands
épuration administrative contre les membres des organisations nazies (parti nazi, Gestapo, SD, SS) déclarées criminelles
travail de rééducation des mentalités : visite de camps de concentration imposées aux populations locales, projection de documentaires, retransmission de procès à la radio, rues rebaptisées, etc.
suppression des lois nazies et transformation des institutions dans un sens démocratique et libéral à l’Ouest, socialiste et antifasciste à l’Est
C) Les limites de la dénazification
processus lourd et peu homogène dans les 4 zones ; large réhabilitation d’anciens nazis, dont les compétences étaient nécessaires à la remise en marche du pays ou utiles pour les Alliés dans la Guerre froide
Guerre froide : dénazification au 2nd plan car l'Allemagne est un enjeu dans la lutte entre les blocs (création de la RFA et de la RDA en 1949)
RDA définie comme antinazie par nature : population est-allemande dispensée d’une réflexion collective sur ses responsabilités
en RFA, volonté du chancelier Adenauer d’amnistier rapidement les Allemands (qui ne se sentent pas coupables en grande majorité) au nom de la cohésion nationale et de la stabilisation des nouvelles institutions démocratiques : lois d’amnistie (1949 et 1954) et effacement relatif du passé, qui ressurgit dans les années 1960 chez les nouvelles générations
2Gorbatchev et la fin de l’URSS
A) L’URSS, un pays en situation de blocage au milieu des années 1980
économie minée par des pénuries chroniques, le renforcement de la bureaucratie et l’énorme poids des dépenses militaires (guerre en Afghanistan, course aux armements avec les États-Unis)
état social catastrophique : indicateurs sociaux en baisse, niveau de vie de la population en recul sauf pour la nomenklature corrompue au pouvoir
la société civile réclame plus de libertés au régime qui a interrompu, sous Brejnev, la déstalinisation initiée par Khrouchtchev (1956-1964) et persécute les rares dissidents
B) Les réformes de Gorbatchev
Gorbatchev au pouvoir en 1985 veut réformer le système pour le sauver
« perestroïka » : « restructuration » de l’économie et de l’administration
« glasnost » : « transparence » et liberté de l’expression et de l’information ; premières élections libres en 1989
fin de la course aux armements avec les États-Unis et négociations de désarmement
fin de l’intervention dans les démocraties populaires
C) L’effondrement de l’URSS
des causes intérieures :
la perestroïkadésorganise le système économique (baisse de la production, pénuries) : le mécontentement social s’accroît
la glasnost permet l’expression publique de ce mécontentement et la contestation du régime par les réformateurs et les conservateurs communistes (tentative de putsch en août 1991, PCUS interdit) : Gorbatchev sans soutien en URSS
libération des revendications nationalistes dans les républiques soviétiques qui réclament puis déclarent leur indépendance (1991)
des causes extérieures :
rôle de la pression militaire et politique des États-Unis
effondrement du bloc de l’Est en 1989, symbolisé par la chute du mur de Berlin
déc. 1991 : dissolution de l’URSS et démission de Gorbatchev ; fin de l’URSS, sans révolution ni guerre ni violences importantes
Bilan : deux cas de figure très différents
effondrement du régime nazi brutal, lié à la défaite militaire, responsables nazis jugés
sortie du totalitarisme soviétique progressive et non voulue par les responsables politiques, qui n’ont pas été jugés