1La guerre froide, conflit idéologique, conflit de puissances
A) Un lieu : Berlin (1945 - 1989), symbole des évolutions de la guerre froide
une ville divisée, à l’image du monde
partage en 4 zones d’occupation alliées (britannique, française, américaine et soviétique) en 1945 (comme l’Allemagne)
Berlin-Ouest est une enclave dans la zone d’occupation soviétique
une ville où les deux puissances s'affrontent
blocus de Berlin-Ouest par l’URSS en juin 1948-mai 1949 en réponse à la réunion des 3 secteurs occidentaux (britannique, français et américain)
pont aérien (700 avions/jour) pour ravitailler Berlin-Ouest, en application de la doctrine Truman d’endiguement du communisme (containment)
Staline lève le blocus en mai 1949 ; division de l’Allemagne entre les deux blocs
RFA (Allemagne de l’Ouest) en mai 1949
RDA (Allemagne de l’Est) en octobre 1949
le mur de Berlin, symbole de l’ordre bipolaire
depuis 1949, 3 millions d’Allemands de l’Est ont fuit la RDA, « vitrine » du bloc communiste, vers Berlin-Ouest, « vitrine » du bloc capitaliste et du « monde libre »
nuit du 12 au 13 août 1961 : la RDA construit un mur sur la frontière entre les 2 parties de Berlin, sans cesse renforcé mais entrouvert en 1971 dans le cadre de la Détente (nouveaux points de passage, assouplissement des conditions de passage Ouest-Est)
une ville qui symbolise la fin de la Guerre froide
1987 : l’URSS (Gorbatchev) renonce aux interventions militaires chez ses alliés européens
la Hongrie ouvre sa frontière avec l’Autriche (sept. 1989)
des milliers d’Allemands fuient la RDA ou manifestent pour réclamer des réformes
chute du Mur le 9 nov. 1989, qui marque la fin de la guerre froide
réunification allemande en oct. 1990 (fin de la RDA) : Berlin capitale
B) Une crise : Cuba (1962), apogée et tournant de la guerre froide
un terrain où les deux superpuissances s’affrontent
1959, Fidel Castro renverse le régime pro-américain de Batista : rapprochement avec l’URSS après tentative de renversement par des exilés cubains et les États-Unis (débarquement de la baie des Cochons, 1961)
une crise de l’apogée de la Guerre froide et un enjeu dans le conflit nucléaire
1962 : découverte par les États-Unis de rampes de lancement de missiles soviétiques à Cuba : menace nucléaire directe sur le territoire des États-Unis
crise internationale, blocus de Cuba et ultimatum de Kennedy à Khrouchtchev : risque de conflit nucléaire
une crise qui marque le début de la Détente
sortie de crise négociée : Khrouchtchev cède et retire les missiles, Kennedy retire des missiles de Turquie
Détente entre les deux Grands, téléphone rouge en 1963, traité de non-prolifération nucléaire en 1968, négociations sur le désarmement (accords SALT) en 1972
C) Un conflit armé : la guerre du Vietnam (1964-1973), guerre périphérique pendant la Détente
la guerre froide complique certains conflits de décolonisation
1954, fin de la guerre de décolonisation de l’Indochine (les États-Unis ont soutenu la France contre les communistes de Hô Chi Minh) : Vietnam coupé en 2 États
Nord-Vietnam communiste (Hô Chi Minh) soutenu par l’URSS et la Chine
Sud-Vietnam soutenu par l’Occident
développement d’une guérilla communiste (Vietcong) au Sud à partir de 1960 : envoi de conseillers américains
une guerre froide indirecte dans le Tiers-monde
engagement massif de l’armée américaine à partir de 1964 au nom de la doctrine du containment et de la théorie des dominos (endiguement du communisme en Asie du Sud-Est : éviter la réunification du Vietnam)
pas d’intervention directe de l’URSS : conflit limité
enlisement américain malgré la supériorité technologique : guerre asymétrique de plus en plus impopulaire aux États-Unis et dans le monde
1969, début du retrait américain (vietnamisation)
une guerre qui marque l’affaiblissement de la puissance américaine et la progression du communisme dans le Tiers-monde
1973, accords de Paris : cessez-le feu, annonce officielle du retrait américain et départ définitif en 1975 (victoire du Nord-Vietnam, prise de Saïgon et réunification du Vietnam)
États-Unis traumatisés et affaiblis de la défaite dans une guerre indirecte et limitée de la guerre froide : recul de l’influence américaine en Asie du Sud-Est qui passe largement sous contrôle communiste, image atteinte dans le monde entier (forte médiatisation et forte contestation internationales)
Transition : avec l’effondrement de l’URSS (1991), les États-Unis sortent grands vainqueurs de la guerre froide, mais le monde de l’après-guerre froide est instable.
2De nouvelles conflictualités depuis la fin de la guerre froide
A) La guerre du Golfe (1990-1991) : multilatéralisme ou manifestation de l’hyperpuissance américaine ?
conflit régional dans une région stratégiquement sensible
août 1990 : l’Irak de Saddam Hussein envahit et annexe le Koweit
raisons économiques : l’Irak endetté après 8 ans de guerre contre l’Iran vise le pétrole du Koweit (10 % des réserves mondiales)
raisons politiques : Saddam Hussein veut s’imposer comme leader du monde arabe et leader régional
conflit international dissymétrique
condamnation par l’ONU et ultimatum exigeant l’évacuation du Koweit
1991 : opération « Tempête du désert » : intervention internationale (coalition de pays occidentaux et arabes) menée par les États-Unis
fév. 1991 : armée irakienne détruite par la supériorité technologique américaine ; l’Irak se retire du Koweit, mais Saddam Hussein reste au pouvoir
conflit d’après guerre froide
intervention autorisée par l’ONU et soutenue par l’URSS : multilatéralisme, revendiqué par George Bush qui annonce un « nouvel ordre international »
présence américaine renforcée au Moyen-Orient, région stratégiquement essentielle pour eux (pétrole), et apparaissent comme les gendarmes du monde
B) Sarajevo (1992 - 1995), le retour de la guerre civile en Europe
réveil des nationalismes, conséquence de l’effondrement des démocraties populaires
éclatement de la Yougoslavie en 1991 : indépendances de la Slovénie, la Croatie, la Macédoine puis la Bosnie (1992)
Serbie de Milosevic veut d’abord maintenir l’unité puis constituer une « grande Serbie »
guerre civile dans un espace multiethnique
Bosnie multiethnique (populations serbes, croates et bosniaques musulmanes) en proie à la guerre et aux exactions de tous les camps
forces serbes lancent un « nettoyage ethnique » contre les civils non serbes (massacres, viols, camps de concentration) et assiègent Sarajevo (capitale) en 1992-1995 (près de 10 000 morts)
guerre marquant l’impuissance de la communauté internationale
casques bleus pris entre les belligérants, ne peuvent empêcher les massacres
Union européenne divisée sur l’intervention
résolution du conflit par le « gendarme américain »
intervention militaire de l’OTAN (aviation américaine) à partir de 1995 contre les Serbes
accords de Dayton (déc. 1995) : Bosnie confédération de deux États (serbe et croato-bosniaque)
États-Unis renforcés comme puissance hégémonique
C) Le 11 septembre 2001 ou la guerre asymétrique
une attaque contre l’hyperpuissance américaine
11 sept. 2001 : 2 avions de ligne détournés percutent les tours jumelles du World Trace Center (New York, près de 3000 morts), le 3e s’écrase sur le Pentagone (centre de la Défense américaine, Washington) : attaque directe du territoire américain par le réseau terroriste islamiste Al-Qaïda
grande émotion aux États-Unis (et dans le monde occidental) qui ne sont plus invulnérables, même sur leur territoire
émergence du terrorisme global
Al-Qaïda fondé en 1987 en Afghanistan (résistance contre l’invasion soviétique, financée par les États-Unis) et dirigé par Oussama Ben Laden
terrorisme global aux financements et ramifications internationaux qui utilise la religion comme moteur mais ne représente ni un État ni un peuple ni l’islam
terrorisme qui, avec l’arme des attentats médiatiques, s’attaque dans le monde entier aux intérêts et valeurs d’un Occident jugé décadent
guerre asymétrique qui entraîne
d’abord une coopération internationale et une action multilatérale : États-Unis envahissent l’Afghanistan fin 2001 à la tête d’une coalition et avec le soutien de l’ONU
puis une action unilatérale des États-Unis contre « l’Axe du Mal » : 2003 George W. Bush envahit l’Irak sans l’accord de l’ONU et renverse Saddam Hussein (2e guerre du Golfe)
Bilan : l’hyperpuissance américaine issue de la fin de la guerre froide est de plus en plus contestée dans un monde devenu multipolaire.