L’étude des polynômes n’est pas une discipline récente des mathématiques : déjà le mathématicien grec Diophante (IIe siècle avant J.-C.) s’intéressait à l’étude d’équations polynomiales quadratiques ; puis Al-Khwarizmi (IXe siècle) en donne une méthode de résolution. Une question fondamentale en algèbre est de savoir si une équation polynomiale admet toujours une solution. Un théorème très célèbre, le théorème de d’Alembert-Gauss, répond à cette question par l’affirmative, à condition de considérer les solutions dans un ensemble plus grand que R, les nombres complexes. Mais peut-on toujours calculer ces solutions à l’aide d’opérations simples (on parle de résolution « par radicaux ») ? Des méthodes de résolution existent pour les équations de degré 2 (vues dans ce cours), de degré 3 (méthode de Cardan-Tartaglia), ou de degré 4 (méthode de Ferrari). Mais cela est impossible en général pour les équations de degré au moins 5. Ce résultat a été prouvé en partie par Abel puis généralisé par Galois au XIXe siècle. Un exemple d’équation de degré 5 non résoluble par radicaux est x5−3x−1=0.
Rappel
Une fonction affine est une fonction définie sur R qui est de la forme f(x)=ax+b où a et b sont des réels.
Sa courbe représentative dans un repère du plan est une droite qui passe par l’origine si b=0 (la fonction est alors linéaire) et qui passe par le point de coordonnées (0;b).
Elle est horizontale dans le cas particulier où a=0. Le nombre a représente le coefficient directeur de cette droite, et b l’ordonnée à l’origine.
Définition
Polynôme du second degré
Les polynômes du second degré (ou « trinômes du second degré ») sont des fonctions qui s’écrivent sous la forme :
P(x)=ax2+bx+c
avec a, b, c réels, a=0.
Exemple
x2+3x−1 et x2 sont des polynômes du second degré.
De même, (x−4)(x−1) et (x−1)2 sont des polynômes du second degré. Il est en effet facile de calculer leur degré en utilisant la formule du degré d’un produit de polynômes.
Définition
Discriminant
Étant donné un polynôme du second degré écrit sous la forme P(x)=ax2+bx+c (avec a=0), on appelle discriminant de P le nombre réel :
Δ=b2−4ac
Exemple
P(x)=x2+3x+1 a pour discriminant Δ=32−4×1×1=5.
P(x)=x2+1 a pour discriminant Δ=02−4×1×1=−4.
Propriété
Mise sous forme canonique
Un polynôme du second degré P peut s’écrire sous la forme particulière suivante, appelée forme canonique de P :
P(x)=a[(x−xs)2−4a2Δ]
où :
a est le coefficient du monôme de degré 2.
xs=−2ab
Δ est le discriminant de P.
Exemple
P(x)=x2+3x+1 peut s’écrire sous la forme P(x)=(x+23)2−25 (reprendre les valeurs de xs et Δ calculées précédemment).
P(x)=x2+1 est déjà écrit sous forme canonique (reprendre les valeurs de xs et Δ calculées précédemment).
Propriété
Représentation graphique et sommet
La courbe représentative d’un polynôme du second degré P(x)=ax2+bx+c (avec a=0) est une parabole, dont le sommet S est atteint en x=xs avec :
xs=−2ab
Autrement dit, le sommet S de la parabole est le point de coordonnées S(xs,;(xs))
Exemple
La courbe représentative de P(x)=x2+3x+1 est une parabole qui atteint son sommet en x=xs=−2×13=−23.
La courbe représentative de P(x)=x2+1 est une parabole qui atteint son sommet en x=xs=−2×10=0.
Propriété
Symétrie axiale de la courbe représentative d’un polynôme du second degré
La courbe représentative d’un polynôme du second degré P(x)=ax2+bx+c (avec a=0) est symétrique par rapport à la droite d’équation x=−2ab.