La comparaison | Rapproche un élément d’un autre à l’aide d’un outil de comparaison (comme, tel, ainsi que, plus… que, autant que, semblable à, etc). | « Le poète est semblable au prince des nuées » (Baudelaire, « L’albatros ») |
La métaphore | Rapproche un élément d’un autre directement, sans outil de comparaison. * Quand la métaphore se développe sur plusieurs mots, lignes ou vers, on dit qu’elle est filée. |
« La nature est un temple » (Baudelaire, « Correspondances ») * La suite du vers de Baudelaire file la métaphore : « La nature est un temple où de vivants piliers… » |
La personnification | Prête des caractéristiques humaines à un animal, un objet ou une notion. | « Le puits avalait des hommes par bouchées de vingt et de trente, et d’un coup de gosier si facile, qu’il semblait ne pas les sentir passer. » (Zola, Germinal) |
L’allégorie | Représente de manière concrète et animée (sous forme d’une personne) une idée. L’allégorie peut être marquée par une majuscule. * L’allégorie est aussi très utilisée en peinture et en sculpture. | « Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ. / Elle allait à grands pas moissonnant et fauchant, / Noir squelette laissant passer le crépuscule. » (Victor Hugo, « Mors »). La faucheuse est l’allégorie de la mort. |
La métonymie | Désigne un objet ou une notion par un autre mot, par glissement de sens. Cette substitution respecte un lien logique : la partie pour le tout, le contenant pour le contenu, la matière pour l’objet, etc. | « Fer qui causes ma peine, / M’es-tu donné pour venger mon honneur ? » (Corneille, Le Cid) Le « fer » désigne ici l’épée par métonymie (la matière pour l’objet). |
La périphrase | Désigne quelqu’un ou quelque chose par le détour d’une expression qui le définit. | « l'astre au front d'argent » (Lamartine, « Le lac ») Cette périphrase désigne la lune en soulignant sa couleur singulière. |
L’énumération | Liste et accumule des éléments pour donner une impression de grande quantité. | « Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons formaient une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en enfer. » (Voltaire, Candide) L’énumération des instruments met en valeur la cacophonie qui règne sur un champ de bataille. Un intrus s’est d’ailleurs glissé dans cette énumération : « les canons » ne sont pas en effet des instruments de musique. |
La gradation | Accumule des éléments au contenu et au sens de plus en plus fort (gradation ascendante) ou de plus en plus faible (gradation descendante). | « Va, cours, vole et nous venge. » (Corneille, Le Cid) Les verbes suggèrent un déplacement de plus en plus rapide. |
L’hyperbole (nom féminin) | Est une exagération : elle déforme et amplifie la réalité. | « Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier ! » (Molière, L’Avare) L’avare Harpagon exagère : il qualifie son voleur d’« assassin ». |
L’euphémisme (nom masculin) | Consiste à atténuer, adoucir un propos qui pourrait être désagréable, triste ou choquant. | « Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine » (André Chénier, « La jeune Tarentine ») L’euphémisme voile ici l’annonce de la mort de la jeune femme : « elle a vécu » signifie que sa vie est désormais achevée, qu’elle est morte. |
La litote | Dit le moins pour suggérer le plus. Au contraire de l’euphémisme, la litote n’a pas pour but d’atténuer le propos, mais de lui donner plus de force : on atténue ce qu’on dit pour amplifier ce que l’on veut dire. | « Va, je ne te hais point. » (Corneille, Le Cid) La litote révèle le grand amour que Chimène porte à Rodrigue. |
L’antithèse | Rapproche deux éléments opposés pour souligner un contraste. | « J'ai su monter, j'ai su descendre » (Hugo, « En frappant à une porte ») |
L’oxymore (nom masculin) | Associe dans un même groupe syntaxique deux mots aux sens opposés. | « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles » (Corneille, Le Cid) |
L’antiphrase | Consiste à dire le contraire de ce que l’on veut vraiment exprimer. Elle est souvent un moyen de l’ironie. | « Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. » (Voltaire, Candide) L’antiphrase est un moyen de critiquer avec ironie l’horreur de la guerre. |
La répétition | Consiste à employer plusieurs fois les mêmes mots. Permet de mettre en valeur ce qui est répété, ou de donner du rythme. | « Le héron au long bec emmanché d’un long cou » (La Fontaine, « Le héron ») |
L’anaphore (nom féminin) | Est une répétition en début de phrase, de proposition, ou de vers. Elle permet de mettre en valeur ce qui est répété, ou de donner du rythme | « Adieu la peine et le plaisir. Adieu les roses / Adieu la vie adieu la lumière et le vent » (Aragon, « Strophes pour se souvenir ») |
Le parallélisme | Souligne le lien entre deux parties de l’énoncé au moyen de la reprise d’une même structure syntaxique. | « Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l'ôte. » (Hugo, « À qui la faute ? ») |
Le chiasme (se prononce [kjasm̥] : kiasme) | Fait se succéder des éléments de sens opposés sur le mode d’un parallélisme inversé ou d’une symétrie en miroir (ABBA). Le chiasme est donc également une figure d’opposition. Chiasme vient du grec « croix » : vous devez pouvoir relier les mots par une croix. | « Un roi chantait en bas, en haut mourait un Dieu. » (Hugo, « Booz endormi ») |
L’assonance (nom féminin) | Répète un son vocalique. | « Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire » (Racine, Phèdre) Ici, l’assonance en [i] rythme le vers et met en valeur le malheur extrême que subit Phèdre. |
L’allitération (nom féminin) | Répète un son consonnantique. | « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes » (Racine, Andromaque) On peut parler ici d’harmonie imitative pour cette allitération en [s] : elle donne à entendre les serpents. |
La paronomase | Rapproche des mots qui ont des sonorités identiques ou similaires. | « Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville » (Verlaine, « Il pleure dans mon cœur ») La paronomase crée de manière poétique un équivalent entre les sentiments du poète et le ciel de la ville. |