Le mythe de Médée Le mythe en question : la Médée d’Euripide (Ve siècle avant J.-C.) reprend le mythe de Médée. Il s’agit d’une légende particulièrement sombre faite d’une succession de meurtres (régicide, fratricide, infanticide) et de fuites : amour de Médée pour Jason, conquête de la Toison d’or, Jason intéressé par les pouvoirs magiques de Médée, trahison amoureuse, Jason épouse la fille de Créon, Médée empoisonne sa rivale, puis tue les deux enfants qu’elle a eu avec Jason.
La vengeance meurtrière de cette magicienne, sœur de Circée :
Sénéque écrit à son tour une Médée (Ier siècle).
Corneille au XVIIe siècle, dans une Médée qui concilie le goût baroque pour l’excès et les codes tragiques, associe la vengeance de Médée au devoir et à l’exigence morale, dans une perspective très classique.
Anouilh, dans sa pièce en 1946, ajoute de nombreux anachronismes qui font échos à son époque ; il renouvelle le mythe antique afin d’interroger le lecteur. C’est le tragique et l’absurdité de la condition humaine qui sont mis en exergue, dans cette période d’après guerre. L’héroïne est confrontée à un monde qui a perdu ses valeurs.
Ces pièces se nourrissent les unes des autres, des éléments sont retenus, des ajouts sont faits, certains personnages sont davantage développés et des échos au contexte historique et moral sont à noter dans ces réécritures comme variation.
Œdipe
Le mythe en question Un mythe essentiel qui a nourri de nombreuses œuvres artistiques. Reprises de ce mythe au théâtre, cinéma, roman, peinture, sculpture. Œdipe comme figure centrale et universelle des arts. Le mystère comme source d’inspiration Le mythe : un oracle. Œdipe épousera sa mère et tuera son père. Un enchaînement funeste qui mène inexorablement à la réalisation de l’oracle et montre donc l’impuissance de l’homme, toute puissance des Dieux.
Les réécritures : de Sophocle à Henri Bauchau Antiquité : Œdipe Roi, Sophocle XVIIe siècle : Œdipe, Corneille XXe siècle : Œdipe, Roi boiteux, Anouilh, Œdipe, Gide, La machine infernale, Cocteau, Œdipe, Pasolini, Œdipe, Ernst, Œdipe sur la route, Bauchau
Le choix de la chronologie la mise en lumière par la réécriture d’un axe révélateur pour l’auteur. Sophocle commence sa pièce avec un Œdipe au sommet de sa gloire, puis l’arrivée de la peste et un retour sombre vers les origines. Anouilh fait de même. Le film de Pasolini commence avec l’abandon de l’enfant et choisit un traitement linéaire. Cocteau s’attarde sur les amants monstrueux tandis que Bauchau insiste sur l’errance d’Œdipe. Ces choix différents dans le traitement de la chronologie ont des effets sur les thématiques mises en valeur par la réécriture. L’énigme et le mystère présents dans le mythe favorisent ce jeu sur la chronologie, sur le déroulement de l’action.
La danse dans l’œuvre de Marguerite Duras Un motif repris par Marguerite Duras : la réécriture comme obsession. L’origine du motif : La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette, la scène du bal (1678).
la danse comme métaphore de l’insouciance ;
la danse comme traumatisme fascinant ;
la danse comme image du désir ;
la danse comme évocation du corps dangereux et de la trahison.
Œuvres de Duras : Le Ravissement de Lol V. Stein, L’après-midi de Monsieur Andesmas, India Song