1La Chine sur le chemin de la puissance de 1949 à 1976
A) La volonté de retrouver son ancienne puissance
une longue histoire de puissance régionale, démembrée par les Européens au XIXe siècle
victoire des communistes de Mao sur les nationalistes du Guomindang et proclamation de la République populaire de Chine le 1er octobre 1949
reconquête de la souveraineté chinoise et développement de l’influence en Asie :
annexion du Tibet en 1951
intervention dans la guerre de Corée de 1950 à 1953
B) Le maoïsme, un communisme « à la chinoise »
après la rupture avec l’URSS, affirmation du maoïsme ou communisme « à la chinoise » : révolution par la paysannerie (et non la classe ouvrière), grandeur du pays comme objectif prioritaire
Grand bond en avant de 1958 à 1961 : industrialisation des campagnes, réorganisées en communes populaires ; provoque une famine, 30 millions de morts
Révolution culturelle de 1966 à 1976 : purge du parti, intellectuels envoyés aux champs, internement des « ennemis de la révolution »
construction d’un régime totalitaire :
règne du Parti communiste chinois (PCC), parti unique
encadrement strict des individus, propagande : endoctrinement de l’enfance à l’âge adulte
la pensée de Mao est condensée dans le Petit Livre rouge
C) La construction d’une puissance internationale
affirmation d’une puissance indépendante :
la RPC suit le modèle soviétique (étatisation de l’économie, collectivisation, plans quinquennaux, industrialisation à marche forcée) jusqu’à la rupture en 1962 et le rapprochement avec les États-Unis dans les années 1970
obtention de la bombe atomique en 1964
admission à l’ONU en 1971
influence du modèle chinois dans le monde :
volonté d’être un modèle pour les pays du Tiers-monde : non-alignement et affirmation de la Chine comme leader du Tiers-monde à la conférence de Bandung (1955)
séduction exercée par le modèle maoïste en Occident dans les années 1960-1970
Transition : en 1976, la RPC est une puissance communiste du Tiers-monde, au rayonnement politique international, mais dont le retard économique est important.
2L’ouverture au monde depuis 1978
A) Réformes et politiques d’ouverture économique
la mort de Mao en 1976 ouvre la voie à un développement économique spectaculaire, grâce à une double libéralisation :
à l’intérieur : fin du tout-État, réintroduction du marché et de l’activité privée
à l’extérieur : ouverture économique par étapes
passage progressif d’une économie socialiste centralisée à « l’économie socialiste de marché », avec les réformes de Deng Xiaoping : création des quatre Zones économiques spéciales (ZES) en 1979, puis ouverture de tout le littoral
les conséquences de l’ouverture : la production agricole et industrielle décolle, la Chine devient l’atelier du monde, le premier exportateur au monde et le premier destinataire d'IDE
B) Le verrouillage politique
les réformes économiques engendrent des aspirations démocratiques : le mouvement de revendication démocratique (« printemps de Pékin ») est réprimé dans le sang à Tiananmen en 1989
le PCC continue de contrôler les populations, dans un régime autoritaire
la répression des dissidents et le contrôle de l’opinion publique se poursuit : censure, propagande
C) L’affirmation chinoise sur la scène internationale
la Chine s’affirme comme une puissance régionale :
membre de l’ASEAN+3
litiges avec le Japon, le Vietnam et les Philippines en mer de Chine méridionale
une puissance mondiale :
volonté d’assurer sa sécurité énergétique et alimentaire : investissements massifs depuis les années 1990 à l’étranger (gisements de pétrole, terres arables, etc.), stratégie du collier de perles
adhésion à l’OMC en 2001
accueil des JO de Pékin en 2008, de l'exposition universelle de Shanghai en 2010
Transition : la Chine est devenue la deuxième puissance économique mondiale en l’espace de seulement 30 ans.
3Vers une puissance complète
A) Les nombreux défis internes
des inégalités sociales (paysans/citadins) et territoriales (littoral/intérieur du pays) qui se creusent : 400 millions de Chinois vivent sous le seuil de pauvreté
la question des ressources et les enjeux environnementaux
le vieillissement de la population, conséquence de la politique de l’enfant unique imposée en 1979
B) Une puissance incomplète
un engagement dans le monde d’abord poussé par des intérêts économiques : la « Chinafrique »
une puissance militaire en construction : renforcement de l’armée, dépenses militaires en forte augmentation, mais pas de présence militaire mondiale
un soft power relatif, en développement rapide : multiplication des instituts Confucius dans le monde, augmentation du nombre d’étudiants chinois dans les universités les plus prestigieuses
une société qui reste très contrôlée : vers l’instauration d’un État de droit et le développement de contre-pouvoirs ?
Bilan : la puissance de la Chine reste suspendue à la résolution de ses défis internes.