répétition d’un son composé de consonnes. Ex. : « Va, cours, vole, et nous venge. » (Pierre Corneille) : l’allitération en « v » produit ici un effet de mouvement, de survol
les consonnes occlusives comme p, b, k, g, t, d sont généralement considérées comme produisant un effet de dureté
les consonnes fricatives comme f, s et z produisent un effet de frottement
les m, n et l produisent un effet doux, de glissement
JE SAISReconnaître les assonances
répétition d’un son composé de voyelles. : « Lève, Jérusalem, lève ta tête altière. » (Jean Racine) : l’assonance en « è » produit ici un effet léger, aérien, voire céleste
les voyelles sont souvent considérées comme produisant un effet de douceur
voyelles aigües (i, è, a et o ouverts) : légèreté
voyelles graves (a et o fermés, ou) : gravité, sérieux
voyelles nasales (in, on, en) : effet de lenteur, de mollesse
JE SAISReconnaître l’harmonie imitative
désigne un effet de son, allitération ou assonance, qui imite un élément en lien avec le thème du vers : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » (Jean Racine) : l’allitération en « s » imite le sifflement du serpent
l’analyse se fait en fonction du sens global du poème
JE SAISReconnaître un hiatus
succession de deux voyelles prononcées, qu’elles soient dans le même mot ou non. Ex. : « aéré », « j’ai eu », etc.
effet désagréable à l’oreille, souligne un élément négatif
le classicisme refuse absolument l’hiatus entre deux mots : c’est donc un signe de non-respect de ses règles
BLes types de vers
JE SAISReconnaitre les vers réguliers
répétition d’un même type de vers (alexandrin, décasyllabe, octosyllabe, etc.)
Ex. : « L'enfant avait reçu deux balles dans la tête. Le logis était propre, humble, paisible, honnête ; On voyait un rameau bénit sur un portrait. Une vieille grand-mère était là qui pleurait. » (Victor Hugo) : la régularité du vers (et des rimes) donne une impression de tranquillité, propre au foyer décrit par le poète.
selon le sens du poème :
harmonie, paix
monotonie, ennui
classicisme et perfection de la forme
donne un souffle épique à certains poèmes (alexandrins)
JE SAISReconnaître les vers irréguliers
alternance de vers de diverses longueurs
Ex. : « Sire, répond l'Agneau, que Votre Majesté Ne se mette pas en colère ; Mais plutôt qu'elle considère Que je me vas désaltérant Dans le courant, Plus de vingt pas au-dessous d'Elle » (Jean de la Fontaine) : l’extrait commence par un alexandrin, se poursuit avec trois octosyllabes, puis un tétrasyllabe (4 syllabes), et se termine par un octosyllabe, ce qui imite la vivacité du dialogue.
selon le sens du poème :
dynamisme
surprise, étonnement
étrangeté
variété, naturel
JE SAISReconnaître les vers libres
vers ne comportant ni rime ni nombre de syllabe régulier
ex. : « Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là Et tu marchais souriante Épanouie ravie ruisselante Sous la pluie » (Jacques Prévert) La présentation typographique est celle du vers, avec le « blanc » en fin de ligne, mais on ne remarque ni rimes ni vers réguliers.
liberté formelle, originalité (selon l’époque)
modernité
JE SAISReconnaître la prose
forme de la parole quotidienne, n’obéissant pas aux règles formelles du vers ; son style et ses sonorités peuvent néanmoins être très travaillés
ex. : « Ce furent enfin, - ainsi s'acheva le rêve, ainsi je raconte, - un moine qui expirait couché dans la cendre des agonisants, - une jeune fille qui se débattait pendue aux branches d'un chêne, - et moi que le bourreau liait échevelé sur les rayons de la roue. » (Aloysius Bertrand) : la prose et les temps verbaux imitent la forme du récit
effet de banalité, d’ordinaire
imitation d’un autre discours en prose : la narration, la définition (Ponge), l’explication, etc.
CLes types de rimes
JE SAISReconnaître les rimes plates ou suivies
les rimes obéissent au schéma AABB
ex. : « Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ? Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules » (Victor Hugo)
effet de régularité, d’harmonie ou de monotonie selon le sens du poème
JE SAISReconnaître les rimes croisées
les rimes obéissent au schéma ABAB
ex. : « Un Loup n'avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde. » (Jean de la Fontaine)
JE SAISReconnaître les rimes embrassées
les rimes obéissent au schéma ABBA
ex. : « Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre, Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour, Est fait pour inspirer au poète un amour Éternel et muet ainsi que la matière. » (Charles Baudelaire)
les rimes embrassées sont caractéristiques du sonnet (dans les quatrains)
DLes effets de rythme
JE SAISReconnaître l’enjambement
action de repousser au vers suivant un mot ou groupe de mots terminant le vers précédent
ex. : « Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement Dans la même prison le même mouvement. » (Victor Hugo)
effet de continuité, d’allongement
effet de surprise, dramatisation
selon les cas, insistance sur un thème ou une notion
JE SAISReconnaître le rejet et contre-rejet
lorsque le groupe de mot repoussé est isolé de la suite du vers, c’est un rejet : ex : « Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue » (Arthur Rimbaud)
lorsqu’à l’inverse un mot est isolé en fin de vers et se poursuit au vers suivant, c’est un contre-rejet : ex : « Après quelques moments, l’appétit vint : l’Oiseau, S’approchant du bord, vit sur l’eau [...] » (Jean de la Fontaine)
tous deux rendent le poème dynamique et s’affranchissent de la versification classique (caractéristique de la poésie romantique)
JE SAISReconnaître la litanie
long texte à la structure répétitive (désigne à l’origine un type de prière)
ex. : « Ma femme à la chevelure de feu de bois Aux pensées d'éclairs de chaleur À la taille de sablier Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquet d'étoiles de dernière grandeur Aux dents d'empreintes de souris blanche sur la terre blanche À la langue d'ambre et de verre frottés » (André Breton)
effet de calme, voire monotonie
peut, selon les cas, ressembler à une longue plainte, ou un à long éloge
Bilan : les éléments de métrique et de versification ne peuvent jamais être analysés seuls, selon une grille préétablie. Ils sont à mettre en réseau avec d’autres éléments comme le thème, l’énonciation, les champs lexicaux, les figures de style pour construire une interprétation de chaque poème ; les éléments d’analyse sont juste fournis à titre indicatif.