Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R. Dire que f est continue sur I signifie que sa courbe représentative peut être tracée en une seule fois sans lever le crayon (la courbe ne présente aucun saut, aucun trou).
Exemple
Dans l'image de gauche, on voit que f(x) peut être aussi proche que l'on veut de f(a) à condition de prendre x suffisamment proche de a. Alors que dans l'image de droite ceci est impossible. Il y a rupture du dessin et saut des valeurs.
Théorème
Continuité et dérivabilité
Toute fonction dérivable sur un intervalle I est continue sur cet intervalle.
Remarque
La réciproque est fausse
Une fonction peut être continue sur I sans être dérivable sur I. C'est le cas par exemple de la fonction valeur absolue continue sur R et non dérivable en 0.
Propriété
Continuité des fonctions usuelles
Les fonctions de référence (affines, carré, cube, inverse, racine carrée) sont continues sur tout intervalle où elles sont définies. Ceci est une conséquence du théorème précédent.
Toute fonction construite algébriquement (somme, produit, inverse, quotient ou composée) à partir de fonctions de référence est continue sur tout intervalle où elle est définie.
BÉquation $$f(x)=k$$
Théorème
Existence et unicité de la solution à l'équation f(x)=k
Si f est continue et strictement monotone sur [a;b], alors pour tout réel k compris entre f(a) et f(b), l'équation f(x)=k admet une solution uniquec appartenant à [a;b].
Remarque
Importance de l'hypothèse de continuité
Si f n'est pas continue en un point, il se pourrait que k, bien que compris entre f(a) et f(b) ne possède pas d'antécédent comme le montre l'illustration ci-dessous.
Remarque
Importance de l'hypothèse de monotonie
Si f est continue mais pas strictement monotone alors k peut avoir plusieurs antécédent dans [a;b] et l'équation f(x)=k a par conséquent plusieurs solutions. C'est cette situation (illustrée ci-dessous) qui porte le nom de « théorème des valeurs intermédiaires ».
Remarque
Le théorème est encore valide si l'intervalle [a;b] est ouvert ou semi-ouvert. De même si a ou b désigne +∞ ou −∞.
Propriété
Cas particulier f(x)=0
Si f est continue et strictement monotone sur [a;b] et si f(a) et f(b) sont de signes contraires (ce qui se traduit aussi par f(a)×f(b)<0), alors l'équation f(x)=0 admet une unique solution c appartenant à [a;b].
Exemple
En étudiant le tableau de variation ci-dessus (déjà donné plus haut), on remarque que :
f(1)=5 et f(6)=−4 donc f(1) et f(6) de signes contraires
la fonction est continue et strictement décroissante sur [1;6]
Donc en appliquant la propriété à l'intervalle [1;6], on peut dire :
l'équation f(x)=0 admet une solution unique c appartenant à [1;6]
autrement dit : f s'annule une seule fois sur l'intervalle [1;6]
Pour pouvoir conclure sur les autres intervalles de monotonie, il faudrait connaître le comportement de f en +∞ et −∞.