1Un milieu contraignant mais un nouvel espace en voie d’intégration
A) Les contraintes du milieu polaire
des territoires situés autour de l’océan Arctique
un espace localisé sous de hautes latitudes, au nord du cercle polaire arctique, ce qui implique :
un climat froid, souvent associé à un faible ensoleillement l’été
le phénomène de la « nuit polaire »
du vent
englacement (pergélisol) des terres comme des mers une grande partie de l’année (de novembre à avril), avec la présence de la banquise
pas un milieu homogène : biodiversité plus ou moins importante selon qu’on se situe dans la zone de taïga ou de toundra
une région avec des activités humaines traditionnelles limitées : chasse, pêche, élevage des rennes (seul animal domestique capable de s’adapter à ce milieu) ; ni forêt, ni terres cultivables
B) Des peuples autochtones en sursis
un milieu habité : environ 3 millions d’habitants
de très faibles densités de population (3 habitants pour 10 km2)
peuples autochtones nomades = 10 % de la population totale des habitants depuis la découverte de l’Arctique par les Européens aux XVIe et XVIIe siècles. Ex. : Inuits, Lapons, Nénètses
une zone progressivement intégrée aux États américain, canadien, norvégien, danois et russe
des peuples autochtones aujourd’hui sédentarisés dans de petites villes
C) Avec le changement climatique : une nouvelle frontière
fonte de la banquise saisonnière avec le changement climatique : libération de vastes étendues océaniques, libres de glaces une partie de l’année
avec les modifications du milieu, de nouvelles activités en Arctique :
exploitation des ressources énergétiques et minières dans le sous-sol marin
ouverture de nouvelles routes maritimes commerciales
une zone de plus en plus intégrée aux logiques économiques mondiales
l’Arctique comme une « nouvelle frontière »
2Des ressources convoitées, sources de conflits entre les États
A) La fonte des glaces entre risques et espoirs
une élévation du niveau de la mer avec la fonte des glaces qui inquiète :
modification des écosystèmes
mise en en péril des espèces animales propres à la zone
mise en en péril des activités traditionnelles de chasse et de pêche des peuples autochtones
développement rapide de la pêche industrielle dans les zones libérées des glaces : risque de surpêche
Arctique vu comme un « eldorado » : un territoire en réserve, avec de très nombreuses ressources
B) Le processus d’intégration de l’Arctique dans l’économie mondiale
25 % des réserves mondiales de gaz et 5 % des réserves en pétrole en Arctique
une exploitation énergétique qui risque d’exercer des pressions fortes sur un environnement fragile
mais permet également une meilleure intégration des territoires
ouverture de nouvelles routes maritimes par l’océan Arctique : un enjeu essentiel pour réduire les temps de trajets entre les ports asiatiques et ceux de l’Europe et de l’Amérique du Nord
une nouvelle zone prisée des touristes : développement des croisières
ces nouvelles activités qui participent à l’insertion de l’Arctique dans la mondialisation mais provoquent également des convoitises et des tensions
C) Tensions et rivalités pour le partage de l’Arctique
des tensions géopolitiques de plus en plus nombreuses entre les États riverains au sujet de :
limites de zone économique exclusive (ZEE) de chaque État, permettant l’exploitation des ressources maritimes
contrôle des eaux internationales au-delà de la ZEE de chaque État
revendications de droits par les peuples autochtones pour le contrôle ressources : des territoires autonomes au Canada et au Groenland
des acteurs internationaux de plus en plus nombreux dans cette zone avec des modèles de développement différents :
ONG qui militent pour la sauvegarde de l’environnement
firmes multinationales qui exploitent les gisements d’hydrocarbures
États souhaitant utiliser la nouvelle route maritime, comme la Chine
3L’Arctique, un enjeu pour les équilibres mondiaux ?
A) Des enjeux environnementaux d’échelle planétaire
modifications du climat arctique, des conséquences globales :
fonte des glaces continentales de l’Arctique : vers une élévation de 7 mètres du niveau général des océans
possible modification des courants marins
zone menacée par la pollution, qui risque de l’être encore davantage avec les nouvelles activités d’extraction pétrolières et minières
risque de surexploitation des ressources
risque d’une marée noire dans l’océan Arctique si une grande route maritime est durablement ouverte
B) Le développement durable est-il possible en Arctique ?
de vastes territoires classés en zones protégées en Arctique :
parc national de nord-est du Groenland : le plus vaste territoire protégé dans le monde (sa superficie est de 2 fois la France)
au total, ¼ des terres de l’Arctique protégées
États riverains : affirment la nécessité d’un développement durable pour la mise en valeur de Arctique
nombreuses ONG mobilisées pour faire « sanctuariser » la zone et encadrer son développement
C) Vers une coopération régionale ?
un espace qui a été très militarisé pendant la Guerre froide (bases aériennes, flottes sous-marine, etc.)
conseil de l’Arctique, créé en 1996 avec les 5 États riverains, plus Islande, Suède et Finlande
déjà plusieurs accords signés pour :
assurer la protection de l’environnement
surveiller l’évolution de la pollution dans la zone
Code Polaire : ratifié par 160 pays, doit entrer en vigueur en 2017, pour encadrer la circulation des navires dans les eaux polaires (Arctique + Antarctique)