1Croissance urbaine, étalement urbain et inégalités socio-spatiales
A) Une croissance urbaine exceptionnelle mais contrastée
depuis 2006, un habitant sur deux dans le monde est citadin :
en 1800, taux d’urbanisation de 5 % ; 70 % env. en 2050 (projection)
c’est la transition urbaine = passage d’une société rurale à une société urbaine
explosion urbaine : multiplication des mégapoles de plus de 10M d’hab., surtout dans les pays du « Sud », env. 500 villes de plus d’1 M d’hab.
mais taux d’urbanisation très inégal dans le monde :
stabilisé autour de 75-80 % dans les pays développés
autour de 75 % en Amérique latine
autour de 40 % en Afrique et Asie mais en pleine croissance : solde naturel encore élevé, solde migratoire positif, fort exode rural
B) Un étalement urbain croissant
un étalement urbain de plus en plus important, qui peut aboutir à la constitution de mégalopoles. Ex.: megalopolis du nord-est de États-Unis, dorsale européenne, mégalopole japonaise
développement des banlieues au Nord comme au Sud mais des formes différentes :
croissance plus anarchique dans les pays du Sud
étalement très important aux États-Unis (suburbs)
développement de la périubanisation : frontière plus floue entre ville et campagne
C) De fortes disparités socio-spatiales
⅓ des urbains dans des bidonvilles ou quartiers insalubres : slums, kampungs, favelas, etc.
dans les pays du Sud, fragmentation socio-spatiale plus marquée
multiplication des bidonvilles, parfois juxtaposés aux quartiers d’affaires
grande faiblesse des services dans ces quartiers : accès à l’eau, transports publics, réseau d’assainissement, éducation, accès aux soins, etc.
dans les pays du Nord
des contrastes relativement moins importants dans les villes européennes, mais encore assez marqués dans les villes américaines (ghettos)
gentrification des quartiers centraux rénovés
développement de quartiers fermés : gated communities, barrios privados, etc.
Transition : la forte croissance urbaine au XXe siècle est à l’origine de nombreux défis.
2Transports urbains et mobilités
A) Des transports multiples qui structurent les villes
les transports structurent l’organisation des villes
extension des villes le long des axes de transports, ferroviaires et routiers, en « doigt de gant » ou en « tâche d’huile »
des villes longtemps pensées pour le développement de l’automobile (grands axes, rocades)
la ville est avant tout un espace de l’automobile
accélération de l’utilisation de l’automobile avec l’étalement urbain
développement encore insuffisant des « transports doux » (métro, tramway, vélo) malgré des efforts récents notamment en Europe
le poids du transport informel dans les villes du Sud, dû au manque de transports publics
B) Des mobilités accrues par l’urbanisation
étalement urbain et zonage : dissociation entre lieu de résidence et lieu de travail, multiplication des migrations pendulaires
les villes, des nœuds de la mondialisation : multiplication des aéroports et des plate-formes multimodales
maîtriser la circulation automobile passe en premier lieu par la maîtrise de l’étalement urbain
densification de l’habitat à proximité des transports publics
réappropriation des centres-villes : reconversion des friches notamment industrielles
C) Les conséquences néfastes du développement des transports et des mobilités
des coûts économiques et sociaux
perte de temps (63h/an dans les embouteillages en moyenne pour un Parisien) et saturation des transports
accroissement des inégalités d’accès aux transports : populations aisées installées dans les zones les mieux desservies
des coûts environnementaux
pollution atmosphérique, sonore, olfactive et visuelle, risques sanitaires (maladies pulmonaires, problèmes de sommeil)
forte consommation de ressources énergétiques non-renouvelables
artificialisation de l’espace, consommation des terres arables et de forêts
Transition : la question des mobilités est un enjeu majeur dans toutes les villes et montre la nécessité d’une gestion plus durable des villes.
3Aménager des « villes durables »
A) Qu’est ce qu’une « ville durable » ?
une idée ancienne : limiter la croissance urbaine et introduire la « nature » dans la ville. Ex. : cités-jardins d’Howard
réapparition récente de cette idée : première conférence internationale sur les villes durable à Copenhague, Charte d’Aalborg en 1994
la ville durable doit être une ville compacte à faible « empreinte écologique »
B) L’application des principes de développement durable aux villes
les agendas 21 locaux : rédaction par les collectivités locales de plans d’action pour la mise en place des principes du développement durable
la question des transports est centrale : péages urbains, transports doux
les éco-quartiers, des laboratoires pour la ville durable
respect de l’environnement, peu d’utilisation des énergies fossiles, priorité aux transports publics
développement de la mixité sociale et des liens sociaux
cependant ces quartiers ont un coût et apparaissent pour certains comme des « ghettos écolos »
certains pays du Sud lancent des projets très ambitieux de villes écologiques. Ex. : Chine, Brésil, pays du Golfe
Bilan : si les écoquartiers et les agendas 21 locaux se multiplient, il n’existe pas encore de ville durable. L’application de politiques d’aménagement plus durables est très inégale dans le monde et tend à priviligier le volet environnemental sur les volets sociaux et économiques.