1Une inégale répartition et un inégal accès à l’eau
A) Une ressource abondante mais mal répartie
2,5 % de l’eau de la planète est douce
les océans (eau salée) contiennent 97,4 % de l’hydrosphère + 2 % piégés dans les inlandsis
eau douceaccessible = 0,6 % : eaux de surface (lacs et bassins) et eaux souterraines (nappes phréatiques et nappes aquifères fossiles)
stock d’eau douce moyen par habitant = 5700 m3/an = quantité suffisante, donc pas de pb de disponibilité mais des pbs de répartition
une répartition inégale dans l’espace, très liée au climat
régions arrosées = zones équatoriales, montagneuses, régions soumises à la mousson, région tempérées soumises aux vents d’ouest
d’autres zones sont marquées par l’aridité
une répartition inégale dans le temps : problème des variations saisonnières (sécheresses, crues saisonnières, mousson)
B) Des besoins croissants en eau
consommation mondiale en eau x 2 depuis 1970 :
croissance démographique
nouveaux besoins, amélioration du niveau de vie
agriculture = 70 % de l’eau consommée, augmentation de l’irrigation
les villes : consomment ⅓ de l’eau mais proportion en forte croissance (8 % de la consommation mondiale en 1990, 13 % en 2015)
hausse de la demande dans les pays du Sud (forte urbanisation, nouveaux modes de consommation) mais manque de moyens pour réaliser les aménagements nécessaires + fort taux de dépendance pour certains. Ex. : Moyen-Orient
C) Des inégalités d’accès à une eau suffisante et de qualité
2,3 Mds d’hommes n’ont pas accès à l’eau potable en 2015 selon l’OMS, env. ¼ de la population seulement y a accès dans les pays pauvres
certains États ont de l’eau en excès alors que d’autres importent de l’eau, rationnent, recyclent à prix d’or
6 pays = 50 % de l’eau mondiale
États en stress hydrique. Ex. : Afrique du Nord + Moyen-Orient + Asie centrale = 1 % de la ressource
à l’intérieur des pays, les campagnes pauvres sont plus touchées et dans les villes les quartiers pauvres
eau courante ne signifie pas toujours eau potable, surtout dans les pays du Sud
2La maîtrise et l’exploitation des ressources en eau
A) De multiples aménagements hydrauliques
mise en valeur de l’eau est très ancienne : puits, barrages, noria, etc.
développement des barrages au XXe siècle pour stocker, irriguer, produire de l’énergie. Ex. : barrage d’Assouan en Égypte, barrage des Trois Gorges en Chine, etc.
mise en place d’aménagements pour le transfert d’eau : grands canaux, techniques d’irrigation
aménagements pour produire une eau non-conventionnelle : dessalement de l’eau de mer, assainissement, pompage de l’eau des nappes fossiles
B) L’eau modèle les espaces et les sociétés
la présence et la maîtrise de l’eau ont fixé les populationsetinfluencé la croissance urbaine
concentration des hommes autour des fleuves, lacs et le long des littoraux
de nombreuses municipalités cherchent à réintégrer l’eau dans la ville
des paysages agricolesnés de la maîtrise de l’eau : huertas, oasis, terrasses rizicoles, carrousels en régions désertiques
C) De multiples risques et pressions sur l’environnement
la construction des grands barrages peut bouleverser les sociétés et l’environnement : déplacements de populations, destruction de la biodiversité
les prélèvements massifs : salinisation des sols, assèchement de cours d’eau (Colorado), de lacs (lac Karla en Grèce), voire de mers (mer d’Aral), épuisement des nappes fossiles
la qualité des eaux est fortement dégradée par les usages humains : nitrates, développement des algues vertes, pollution domestique et industrielle ; coûts d’assainissement importants, développement de maladies
l’eau peut être source de conflits :
conflits d’usage entre plusieurs acteurs et plusieurs activités (agriculture /tourisme, agriculture/alimentation des villes)
conflits entre États quand un fleuve ou un bassin-versant traverse plusieurs États. Ex. : le Nil, le Jourdain, l’Euphrate
3Vers une gestion durable des ressources en eau ?
A) Une coopération progressive et nécessaire
à l’échelle des villes : prendre en compte la gestion de l’eau à une échelle plus large que celle de la ville
à l’échelle nationale : rôle des pouvoirs publics pour économiser l’eau, développer des infrastructures, arbitrer entre les différents usagers ; coopération avec les acteurs locaux
à l’échelle régionale : développement de coopérations transfrontalières
à l’échelle internationale, lentes avancées :
mise en place d’un forum mondial de l’eau
volonté de diviser par 2 le nombre d’habitants n’ayant pas accès à l’eau potable dans les Objectifs du Millénaire de l’ONU
toujours pas de reconnaissance d’un « droit de l’eau »
B) Une ressource à gérer durablement
des solutions techniques : micro-irrigation pour l’agriculture, meilleur recyclage des eaux usées, dessalement de l’eau de mer
des solutions éducatives : sensibilisation des consommateurs à une consommation plus responsable
des solutions politiques : législation, associations de citoyens, meilleure intégration des citoyens à la gestion de l’eau, etc.
C) L’eau : bien public ou simple marchandise ?
doit-on privatiser la gestion de l’eau ou non ?
l’eau a longtemps été considérée comme ressource gratuite mais privatisations progressives, poids des multinationales de l’eau (GDF-Suez et Veolia) pour supporter les lourds investissements
Bilan : il n’y a donc pas de solution unique au problème de l’eau ; les solutions doivent être adaptées aux contextes et lieux. Pour le moment, ce n’est pas la pénurie physique d’eau qui pose problème mais la « pénurie économique » et son inégale répartition et/ou distribution.