le développement = accroissement des richesses associé à une amélioration des conditions de vie
une notion complexe, pas uniquement économique
nombreux indicateurs pour mesurer le développement et les inégalités :
le Produit intérieur brut (PIB) : PIB global, PIB par habitant, en parité de pouvoir d’achat ou non (PIB/PPA)
l’Indicateur de développement humain (IDH) qui combine trois critères : espérance de vie à la naissance, niveau d’éducation, niveau de vie
l’Indicateur de pauvreté humaine (IPH) et l’indice de pauvreté multidimentionnelle (IPM)
le coefficient de Gini : mesure les inégalités de revenu à l’intérieur d’un pays
d’autres indicateurs sociaux et politiques : accès à l’alimentation, à l’eau, part des maladies infectieuses, conditions de logement, pluralisme politique, etc.
nombreuses critiques de la notion de développement : par rapport à quel modèle peut-on dire qu’un pays est moins développé qu’un autre ? Vers un nouvel indicateur qui intègre d’autres critères pour le calcul du développement : le bien-être, le respect de l’environnement ?
B) Des « Nords » et des « Suds » ?
une limite inventée en 1980
pays du « Nord » :
17 % des hab., 72 % de la richesse mondiale
IDH fort (proche ou sup. à 0.9)
centre de décision de la mondialisation, industrialisation ancienne, société de consommation, démographie stabilisée, tradition démocratique ancienne
pays du « Sud » :
83 % des hab., 28 % de la richesse mondiale
IDH moyen à faible (de 0.4 à 0.8)
industrialisation plus récente, intégration inégale dans la mondialisation, démographie non stabilisée (fort taux de fécondité, pop° jeune), services aux populations inégaux
une limite remise en cause
diversité des « Nords » (Triade, pôle de la mondialisation ; « dragons » asiatiques, etc.)
diversité des « Suds » encore plus forte :
essor des pays émergents : les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), forte croissance économique et niveau de vie qui se rapproche progressivement de celui du « Nord »
pays exportateurs de pétrole (Arabie Saoudite, Koweït, Iran, Emirats Arabes Unis, Algérie, Venezuela, etc.)
pays en développement (PED)
pays les moins avancés (PMA) = pays à l’IDH le plus faible
C) Des inégalités à toutes les échelles
à l’échelle des États :
disparités sociales et spatiales à l’intérieur des pays : opposition régions riches et développées à d’autres « insuffisamment développées ». Ex. : Chine littorale/Chine de l’intérieur, Allemagne de l’O./Allemagne de l’E., etc.
facteurs explicatifs multiples : historiques, choix de développement, conflits, corruption, facteurs environnementaux, manques d’infrastructures, etc.
à l’échelle des villes :
en particulier dans les mégapoles du « Sud » (Rio, Jakarta, Mumbaï, etc.) : 30 à 60 % des hab. dans des bidonvilles
ségrégation socio-spatiale forte aussi dans les villes du « Nord » : quartiers fermés riches (gated communities aux EU), gentrification des quartiers centraux (Docklands à Londres), pauvreté concentrée dans certains quartiers et banlieues (ghettos aux États-Unis)
Transition : le problème des inégalités dans le monde devrait se poser avec plus d’acuité encore dans les années à venir, et de nouveaux défis vont être à relever avec plus de 9 milliards de personnes sur Terre.
2De nouveaux besoins pour plus de 9 milliards de personnes en 2050
A) L’enjeu démographique
4 fois plus d’habitants sur Terre en un siècle
2,4 Mds d’hab. en 1950, env. 7,1 Mds en 2013, entre 9 et 10 Mds en 2050
hausse qui s’explique par la transition démographique rapide des pays du « Sud » : pop° x 4 entre 1950 et 2010, x 6 dans certains pays
des dynamiques démographiques différentes
les pays du « Sud » devraient atteindre 8,1 mds d’hab en 2050, mais situations différentes selon les pays
transition quasiment achevée dans certains pays (Chine, Brésil), début de vieillissement de la population
pays les plus pauvres en pleine explosion démographique (7,4 enfants par femme au Niger)
pays du « Nord » : transition achevée et vieillissement, baisse de la pop° dans certains pays (Russie)
l’accroissement démographique s’accompagne d’une urbanisation rapide : en 2014, 53 % d’urbains, environ 70 % en 2050 ; explosion urbaine au « Sud », exode rural massif vers les mégapoles
B) De nouveaux défis à relever
le défi alimentaire : comment nourrir plus de 9 Mds d’hab. ?
les solutions : extensification, intensification (débat sur les intrants et OGM), meilleure répartition des denrées alimentaires
les risques : risques environnementaux (épuisement des sols, pollutions, déforestation, etc.), risques sanitaires (cancers, malnutrition, etc.)
le défi énergétique : volonté depuis les années 1980 d’amorcer une transition énergétique aux échelles internationales, nationales et locales
augmenter la part des énergies renouvelables
faire évoluer les modes de vie, l’habitat, les mobilités
le défi de l’eau : économiser l’eau, mieux en réguler le partage
les défis sociaux : santé, éducation, égalité hommes/femmes, transports, emploi, etc.
C) Une planète finie
prise de conscience récente des limites de la planète face aux modes de développement actuels : pollution, gaspillage, étalement urbain, déforestation, etc.
l’empreinte écologique, un indicateur utilisé pour montrer la pression exercée par l’homme sur la Terre : chiffre (en hectares) évaluant la surface nécessaire à une personne, une population, une activité pour vivre et fonctionner ; cet indicateur est néanmoins critiqué
Transition : cette prise de conscience mène progressivement à la recherche de modes de développement plus durables.
3Mettre en œuvre des modes durables de développement
A) Qu’est ce que le développement durable ?
une prise de conscience récente
début des 1970’s : travaux du club de Rome (rapport Meadows) et premier sommet de la Terre en 1972
le rapport Brundtland de 1987 : « un développement qui répond aux besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » ; 3 piliers : économique, social, environnemental
dans les 1990’s : popularisation du concept, sommet de Rio en 1992 (Agenda 21)
de nombreux désaccords
continuité de la croissance économique ou non = « durabilité faible » et « durabilité forte »
quelle réduction des inégalités ?
une gestion plus raisonnée des ressources terrestres ou une protection totale des espaces menacés ?
B) Une mise en œuvre complexe, à toutes les échelles
des difficultés à l’échelle mondiale
rôle de l’ONU notamment à travers les sommets de la Terre, conventions sur la biodiversité, le réchauffement climatique, la désertification, etc.
Agenda 21 global au sommet de la Terre de Rio
difficultés pour mettre en œuvre des réformes. Ex. : pour le réchauffement climatique, bilan très mitigé pour les conférences de Kyoto et Copenhague ; les États-Unis n’ont toujours pas ratifié le protocole de Kyoto
une inégale mise en œuvre selon les États
pays occidentaux: omniprésence des discours sur le développement durable mais des réalisations encore modestes
pays émergents : des réalisations (lutte contre pollution en Chine, lutte contre déforestation au Brésil), mais croissance économique privilégiée
pays pauvres : mise en œuvre par l’intermédiaire des ONG
les Agendas 21 locaux en question
concernent des territoires de dimensions variables : région, département, communauté de communes, communes, quartiers (éco-quartiers). Ex. : Angers en France, Louga au Sénégal, etc.
volonté d’impliquer davantage les citoyens dans les choix effectués
limites : difficultés pour mobiliser les acteurs nécessaires, pour s’adapter aux situations locales, mise en œuvre surtout dans les pays occidentaux
Bilan : la notion de développement durable témoigne d’une prise de conscience des enjeux planétaires. C’est surtout le pilier environnemental qui est mis en avant alors que le social est souvent oublié.