1L’essor du mouvement libéral et national en Europe de 1815 à 1848
A) L’Europe du Congrès de Vienne
Congrès de Vienne (septembre 1814 - juin 1815) : réorganisation de l’Europe post-napoléonienne par les souverains européens (Autriche, Prusse, Russie, Royaume-Uni), pour effacer toute trace de la Révolution française et revenir à l’ordre ancien
Sainte-Alliance (septembre 1815) des souverains russe, prussien et autrichien, fondée sur la réaffirmation de la monarchie absolue de droit divinet de l’obéissance des peuples
B) La contestation libérale
réclame le régime représentatif, des constitutions, les libertés fondamentales et la liberté économique
recrute dans la bourgeoisie intellectuelle (étudiants, journalistes) et s’organise en sociétés secrètes prônant l’insurrection face à la répression : carbonari à Naples, Charbonnerie en France
obtient l’abdication de Charles X en France, remplacé par Louis-Philippe (monarchie de Juillet) lors des Trois Glorieuses (27-29 juillet 1830, Paris)
monte en France et au Royaume-Uni (chartisme) après 1830 autour de la revendication du suffrage universel
C) Le sentiment national se développe partout
les libéraux défendent le principe des nationalités
les élites intellectuelles et artistiques recherchent l’identité nationale dans les langues nationales et l’histoire
mouvements nationaux en Italie (Jeune Italie de Mazzini en 1831) ou en Allemagne mais sont réprimés par l’Autriche
des peuples luttent pour leur indépendance :
Grecs en 1821-1830 contre l’Empire ottoman
Belges contre les Pays-Bas (1830), avec succès
révolte polonaise réprimée par la Russie (1830)
21848, le Printemps des peuples
A) La révolution de février 1848 en France
monarchie de Juillet contestée par les républicains partisans du suffrage universel masculin, affaiblie par la question sociale (révoltes ouvrières en 1831 et 1834) et par la crise économique à partir de 1846
Louis-Philippe renversé par la révolution parisienne des 22-24 février 1848 : proclamation de la IIe République
la IIe République :
instaure le suffrage universel masculin
abolit l’esclavage
crée des ateliers nationaux pour employer les chômeurs
B) La contagion révolutionnaire en Europe (mars-mai 1848) : le Printemps des peuples
Empire autrichien : révoltes à Prague, Vienne, Budapest (mars) ; le chancelier Metternich quitte le pouvoir ; l’empereur Ferdinand Ier accorde une Constitution (avril) et l’autonomie aux Hongrois et aux Tchèques
Allemagne : l’insurrection libérale et nationale force le roi à accorder une Constitution ; les libéraux réunissent en mai une assemblée constitutionnelle élue par tous les Allemands : le Parlement de Francfort
États italiens : des mouvements révolutionnaires chassent les Autrichiens de Milan et Venise et le Pape de Rome ; le roi de Piémont-Sardaigne déclare la guerre à l’Autriche pour permettre l’unité italienne
C) Le retour à l’ordre
causes :
divisions entre libéraux et républicains radicaux ou socialistes en France, Italie, Allemagne
tensions entre nationalités en Allemagne et en Autriche
répression du Printemps des peuples :
en France : insurrection ouvrière réprimée en juin 1848 par l’Assemblée constituante ; la République devient conservatrice, dirigée par Louis-Napoléon Bonaparte (élu président de la République en déc. 1848) qui devient empereur du Second Empire après le coup d’État du 2 décembre 1851
en Autriche écrase les révolutions à Prague (juin 1848) puis Vienne (octobre 1848) ; François-Joseph devient empereur en décembre et supprime les constitutions et l’autonomie des Hongrois et des Tchèques
dans les États italiens : révolutions réprimées par l’Autriche (le roi de Piémont-Sardaigne est battu en 1848-1849). La France renverse la république romaine et rétablit le Pape en juillet 1849
en Allemagne : refus de la couronne impériale par le roi de Prusse (décembre 1848). Le Parlement de Francfort est dissous en mai 1849
échec partiel : constitutions conservées en Piémont et Prusse possibles moteurs d’unité nationale, suffrage universel masculin expérimenté en Europe, maintien des aspirations libérales et nationales
3Les abolitions de la traite et de l’esclavage
A) Les origines du mouvement abolitionniste
Royaume-Uni :
rôle des Lumières et du protestantisme
« Société pour la mise en place de l’abolition de la traite négrière » fondée en 1787 par William Wilberforce
France :
rôle des Lumières : Montesquieu condamne l’esclavage en 1748
révoltes d’esclaves à Saint-Domingue/Haïti fin XVIIIe-début XIXe (Toussaint LouvertureetJean-Jacques Dessalines)
l’exemple anglais : Société des Amis des Noirs, 1788
la Révolution : esclavage aboli par la Convention en 1794, rétabli par Bonaparte en 1802
États-Unis :
influence du mouvement abolitionniste dans les colonies anglaises
rôle de la guerre d’Indépendance : les Britanniques promettent l’indépendance aux Noirs
la Constitution des États-Unis (1787) recommande l’abolition de la traite dans un délai de 20 ans
B) Les abolitions
de la traite :
abolition par le Royaume-Uni puis par les États-Unis en 1806-1808
1815 : le Royaume-Uni obtient du Congrès de Vienne une déclaration en faveur de l’abolition de la traite ; la France y renonce en 1817 mais la traite, illégale, continue ouvertement (loi renouvelée en 1827 et 1833)
la traite clandestine, qui reste importante, est combattue par le West African Squadron anglais (1808) qui possède le droit de visite
de l’esclavage :
1833 : le mouvement anti-esclavagiste anglais (Anti-Slavery Society, 1823) obtient l’abolition par le Parlement britannique
27 avril 1848 : abolition de l’esclavage par la IIe République (commission Schoelcher)
les Noirs restent cependant des citoyens de seconde zone dans les sociétés coloniales française et britannique
1865 : abolition aux États-Unis à la fin d’une guerre civile (la guerre de Sécession 1861-1865) ; les Noirs subissent ensuite pendant un siècle la ségrégation raciale