1La montée des idées de liberté (fin du XVIIe - XVIIIe siècle)
A) Les philosophes des Lumières et l’affirmation des droits de l’homme
monarchie absolue = le roi, lieutenant de Dieu sur terre, dispose en théorie d’une souveraineté absolue et concentre tous les pouvoirs
en Europe, les philosophes des Lumières défendent l’idée d’une limitation du pouvoir du roi, de la tolérance et de la souveraineté de la Nation
Diderot et d’Alembert dirigent l’Encyclopédie, une somme des savoirs dans tous les domaines et un moyen de diffusion des critiques de la société et du pouvoir
rôle des cafés, des salons, des loges maçonniqueset des académies dans la circulation des idées des Lumières
B) De nouveaux modèles politiques nourrissent la remise en cause de l’absolutisme
l’expérience anglaise : l’Angleterre met fin à l’absolutisme et devient une monarchie parlementaire où les pouvoirs sont séparés et garantis par des textes
l’indépendance des États-Unis et la Constitution américaine : en 1776, les 13 colonies britanniques proclament leur indépendance à l’égard de la Grande-Bretagne ; la Constitution américaine est directement influencée par les idées des Lumières
C) Une société en crise
une société d’ordres contestée : modèle très inégalitaire avec deux ordres privilégiés (la noblesse et le clergé) et le tiers état, qui représente 98 % des Français, ensemble très hétérogène soumis à l’impôt
une crise multiforme :
financière : la monarchie française est au bord de la faillite, du fait de dettes accumulées et des dépenses liées à sa participation à la guerre d’Amérique ; Louis XVI échoue dans la mise en place d’un impôt payé par tous (opposition des privilégiés)
économique : crise de subsistance depuis 1787, mauvaises récoltes, hausse des prix (notamment du prix du pain), baisse des salaires
Transition : à la fin du XVIIe siècle, dans un contexte de crise économique et sociale, l’idée d’un autre régime politique se fait jour dans l’opinion publique française. L’année 1789 marque le début d’une décennie de conflits qui aboutissent à la rupture avec l’Ancien Régime et à l’émergence d’une France nouvelle.
2La Révolution en marche
A) 1789 : le basculement politique
l’échec des États généraux :
pour résoudre la crise financière, le roi convoque les États généraux qui s’ouvrent en mai 1789
affrontement entre le roi, la noblesse et les députés du tiers état sur la question du vote (vote par tête et non par ordre, qui favorise les privilégiés)
les députés du tiers état, rejoints par une partie de la noblesse et du clergé, se nomment « Assemblée nationale constituante » et se donnent pour devoir de doter le pays d’une Constitution (serment du Jeu de Paume, 20 juin 1789)
les événements politiques de l’année 1789 :
le 14 juillet : entrée en scène du peuple parisien qui s’attaque au symbole de l’arbitraire royal (prise de la Bastille)
la nuit du 4 août : la Grande Peur dans les campagnes débouche sur l’abolition des privilèges, fin de la société d’ordres
Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen (26 août 1789), qui proclame l’égalité des citoyens devant la loi et devant les impôts
1789 : marche des Parisiennes sur Versailles, qui conduit au retour du roi et de l’Assemblée à Paris
B) 1790-1792 : l’échec de la monarchie constitutionnelle
l’échec de la Constitution de 1791, refusée par Louis XVI, qui s’oppose à la Constitution civile du clergé
la fuite du roi, arrêté à Varennes le 21 juin 1791 : rupture entre le roi et la nation, manifestation de Parisiens contre le roi pour réclamer sa déchéance (fusillade du Champ de Mars le 17 juillet 1791)
le droit de vote reste restreint (suffrage censitaire)
C) 1792-1794 : la Première République naît dans le trouble
en avril 1792, la France déclare la guerre à l’Autriche : l’Assemblée déclare « la patrie en danger »
la chute de la monarchie : le 10 août 1792, la foule s’empare des Tuileries ; arrestation du roi
élection au suffrage universel masculin d’une Convention chargée de rédiger une nouvelle Constitution : abolition de la royauté le 21 septembre (lendemain de la bataille de Valmy), proclamation de la Iere République le 22 septembre 1792
la nouvelle assemblée est composée d’élus appartenant aux 3 principaux groupes politiques, divisés surtout sur l’exécution du roi :
les Girondins (républicains modérés)
les Montagnards (républicains qui s’appuient sur les sans-culottes)
la Plaine (entre les 2 groupes)
Louis XVI est guillotiné le 21 janvier 1793
D) 1793-1799 : de la « Terreur » à la stabilisation du Directoire
la République s’appuie sur une nouvelle Constitution (celle de l’an I de 1793) et abolit l’esclavage dans les colonies
coalition des rois européens contre la France après l’exécution de Louis XVI : levée en masse pour combattre les souverains étrangers ; soulèvements royalistes en Vendée et en province
la « Terreur » : un régime d’exception qui donne tous les pouvoirs de répression au Tribunal révolutionnaire et au Comité de salut public contrôlé par Robespierre ; s’appuie sur la loi des suspects
le Directoire : fin de la « Terreur » (Robespierre arrêté et guillotiné le 9-10 thermidor de l’an II, 27-28 juillet 1794) et retour à une République conservatrice avec une nouvelle Constitution qui partage le pouvoir exécutif entre 5 directeurs
Transition : impopulaire, le Directoire a de nombreux adversaires royalistes ou révolutionnaires. Le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), le général Napoléon Bonaparte renverse le Directoire par un coup d’État.
3Napoléon et l’héritage révolutionnaire
A) Le Consulat (1799-1804)
un régime autoritaire qui confirme la souveraineté de la Nation : après son coup d’État, Napoléon Bonaparte maintient la République mais renforce les pouvoirs du Premier consul
réapparition de la censure et contrôle de liberté d'expression
B) Le Premier Empire (1804-1815)
Napoléon est nommé consul à vie puis est sacré empereur des Français le 2 décembre 1804 sous le nom de Napoléon Ier
séries de victoires militaires : l’empire s’étend à une grande partie de l’Europe jusqu’à la défaite de Waterloo en 1815
le pouvoir personnel de Napoléon Ier prend l’apparence d’un pouvoir monarchique (cour impériale avec la noblesse d’Empire)
C) L’héritage de la Révolution
le Code civil unifie les lois, confirme la suppression des privilèges et l’égalité des citoyens devant la loi
une administration centralisée : un appareil d’État très centralisé reprend la volonté unificatrice de la Révolution en organisant l’administration des départements et en faisant émerger une élite de fonctionnaires (préfets)
le développement de l’instruction publique : création des lycées
création de la Banque de France et d’un nouveau franc (le franc germinal)
le Concordat instaure la paix religieuse
Bilan : en renversant les fondements de la société d’Ancien régime et de la monarchie absolue, la Révolution ouvre une nouvelle époque et fait naître une nouvelle organisation politique et sociale.