dès le milieu du XVe siècle, volonté de rupture avec ce qui sera appelé par la suite le Moyen-Âge
remise en cause du monopole de l'Église sur le savoir
lecture des textes de l’Antiquité dans leur langue d’origine (grec, latin, hébreu) : redécouverte des textes des philosophes (Platon, Aristote) et des scientifiques (Ptolémée) via les traductions faites par les savants arabes
étude des textes originaux de la Bible, sans passer par la Vulgate (traduction imposée par l'Église)
cette période n’est pas fondamentalement une rupture avec le Moyen-Âge, mais elle est marquée par la prise de conscience d’héritages communs à tous les Européens et la redécouverte de ces héritages
B) Une nouvelle façon de penser l’homme et le monde
humanisme = mouvement intellectuel qui se développe à partir du milieu du XVe
il faut replacer l’homme au centre du monde et de la réflexion (et non plus Dieu)
l’homme dispose de la raison et de son libre-arbitre
une éducation de qualité est essentielle pour que l’homme se perfectionne
la « République des lettres » : les érudits humanistes correspondent par des lettres, et voyagent à travers l’Europe pour diffuser leurs idées ; relie les foyers européens de l’humanisme. Ex. : l’Italie (Pic de la Mirandole, Pétrarque), la Hollande (Érasme), la France (Guillaume Budé), etc.
C) La révolution de l’imprimerie
vers 1450, l’imprimerie permet de reproduire les livres beaucoup plus vite et en plus grand nombre : naissance d’un véritable marché du livre et développement de nouvelles professions travaillant dans des ateliers d’imprimerie (graveurs, typographes, encreurs, relieurs, etc.)
l’imprimerie permet la diffusion rapide des idées humanistes
publication des traductions des textes de l’Antiquité, de la Bible en langue vernaculaire
publication des textes des humanistes eux-mêmes
diversification des types de livres produits (livres religieux, livres scientifiques, etc.) et augmentation du nombre de tirages : hausse du niveau d’instruction en Europe
toutefois, les idées des humanistes ne touchent qu’une petite partie de la population, les élites : la très grande majorité de la population est illettrée et le livre est un objet de luxe
Transition : l’art de la Renaissance est très lié à l’humanisme, qui redécouvre l’Antiquité et veut rompre avec la période médiévale.
2La Renaissance, révolution intellectuelle et artistique
A) Un art nourri des progrès scientifiques et techniques
le terme de « Renaissance», utilisé en Italie dès le XIVe siècle, désigne d’abord un renouveau dans le domaine des lettres et des arts, une rupture avec la période médiévale
l’art de la Renaissance est très lié aux réflexions humanistes et aux progrès techniques et scientifiques
redécouverte de l’Antiquité à travers l’humanisme : représentations de la beauté du corps humain (nus, portraits) ; souci de géométrie, de proportion et d’harmonie des Anciens
nouveaux thèmes profanes, pas uniquement religieux
innovations liées aux nouvelles techniques en peinture (perspective, peinture à huile, clair-obscur)
exploitation des progrès scientifiques par les artistes. Ex. : les travaux sur l’anatomie de Vésale permettent de mieux connaître et donc de mieux représenter le corps humain
B) L’affirmation de l’artiste
aux débuts de la Renaissance, les peintres, sculpteurs ou architectes sont encore perçus comme des artisans ; progressivement, ils sont reconnus comme des artistes et signent leurs oeuvres. Ex. : Léonard de Vinci, Raphaël ou Michel-Ange
les mécènes sont des puissants qui financent et accordent leur protection à des artistes. Ex. : Laurent de Médicis, prince de Florence, finance Botticelli, Pic de la Mirandole ou Michel-Ange
le mécénat illustre le lien fort entre art et pouvoir
C) Un mouvement né en Italie, qui se diffuse dans les villes d’Europe de l’ouest
Florence, « berceau » de la Renaissance dès la première moitié du XVe siècle
progressivement, diffusion dans les villes d’Europe occidentale
dans les autres grandes villes Italiennes, Rome et Venise
au nord, dans les Flandres et les Pays-Bas. Ex. : peintre J. von Eyck
en France, sous l’impulsion du mécénat du roi François Ier. Ex. : châteaux de la Loire
en Allemagne. Ex. : Albrecht Dürer
cet art est avant tout diffusé dans les grandes villes auprès des élites, touche peu les campagnes et les franges plus populaires de la population
Transition : l’Europe des XVe et XVIe siècles connait une véritable révolution culturelle. Sur le plan spirituel, la Réforme brise l’unité religieuse.
3La Réforme et l’essor du protestantisme
A) Une Église en crise
aux XVe et XVIe siècles, importantes difficultés de l’Église
financières : pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre à Rome, le pape met en vente des indulgences
politiques : depuis le Grand Schisme à la fin du XIVe siècle, le pouvoir du pape est affaibli
morales : nombreuses critiques sur l’incompétence et l’immoralité de certains clercs, même hauts placés
après la Grande Peste au XIVe siècle, angoisse de la mort et représentations de « danses macabres » très répandues chez les fidèles
l’humanisme interroge le rapport de l’homme à Dieu
B) Les réformateurs veulent un nouveau rapport à la foi et à Dieu
en 1517, publication des 95 Thèses par Martin Luther :
condamnation du commerce des indulgences et par conséquent de l'Église et du pape
les fondements essentiels de la doctrine luthérienne
le fidèle doit pouvoir lire la Bible seul et dans sa langue, sans l’intermédiaire du clergé
le salut ne s’obtient que par la « grâce seule » et par la « foi seule »
un nouveau mode de pensée religieuse qui s’oppose à l’Église catholique et sera par la suite appelée protestantisme
à partir de 1536, à Genève, Jean Calvin développe un autre courant réformateur qui insiste sur la prédestination et la condamnation des images
il n’y a donc pas une, mais plusieurs réformes protestantes, bien qu’on utilise l’expression « la Réforme » pour parler de tous ces courants
C) La diffusion de la Réforme entraîne la division religieuse de l’Europe
grâce à l’imprimerie, la pensée de Luther puis de Calvin dépasse largement les frontières des territoires germanique et suisse
la Réforme prend une tournure politique lorsque certains nobles soutiennent les réformateurs. Ex. : Luther est soutenu par des princes allemands (Frédéric III de Saxe)
les conflits qui découlent de la question religieuse touchent toute l’Europe, divisée entre catholiques et protestants
en Angleterre : le roi Henri VIII rompt avec le pape, se proclame chef de l'Église d’Angleterre, ce qui donnne naissance à l’anglicanisme
dans le Saint-Empire romain germanique : la paix d’Augsbourg en 1555 permet aux catholiques et aux protestants de cohabiter selon le principe « tel prince, telle religion » (« cujus regio, ejus religio »)
en France : de 1562 à 1598, les guerres de religion voient s’opposer catholiques et protestants (huguenots) ; promulgation de l’édit de Nantes par Henri IV en 1598, qui permet aux deux Églises de coexister
structuration progressive des Églises protestantes
D) La réaction catholique à la Réforme protestante
la Réforme catholique : face à l’essor du protestantisme, l'Église organise le concile de Trente (1545-1563) pour réaffirmer des points de la doctrine catholique et améliorer la formation du clergé
la « Contre-Réforme » : les répressions et persécutions contre ceux qui sont considérés par l’Église comme hérétiques (Inquisition)
Bilan : l’humanisme, par son nouveau mode de pensée, la Réforme, par ses aspirations religieuses nouvelles, et l’innovation que représente la Renaissance artistique constituent une véritable révolution culturelle aux XVe et XVIe siècle.