CHAPITRE
Plan
1De Constantinople à Istanbul : un lieu de contacts entre différentes cultures et religions
A) La nouvelle capitale d’un empire musulman puissant
- Constantinople (ancienne Byzance) située sur le détroit du Bosphore au carrefour de l’Europe et de l’Asie : capitale d’un empire affaibli, l’empire byzantin, au début du XVe siècle
- en 1453, prise de Constantinople par l’empire ottoman, conduit par le sultan Mehmet II : devient la nouvelle capitale de cet empire musulman dynamique et prend le nom d’Istanbul
B) Une ville où se côtoient différentes communautés et différentes cultures
- au XVe siècle, c’est la plus grande métropole d’Europe, lieu de contact culturel et commercial entre des communautés nombreuses
- une ville cosmopolite, où cohabitent les membres des 3 religions monothéistes
- les musulmans, essentiellement des Turcs ottomans
- les chrétiens : orthodoxes d’Orient + catholiques d’Occident (dont beaucoup de marchands italiens) + Arméniens
- les juifs, de plus en plus nombreux après leur expulsion d’Espagne en 1492
- une ville établie sur le modèle de la ville musulmane : basilique Sainte-Sophie transformée en mosquée, construction de monuments symboliques du pouvoir ottoman, etc.
C) Les conséquences de la prise de Constantinople pour les Européens
- la conquête de l’ancienne capitale de l’empire byzantin par les Turcs est un choc pour les Européens
- bouleversement des rapports de force en Méditerranée : les Européens cherchent alors une nouvelle route de la soie
- Istanbul reste une interface commerciale majeure avec l’Asie et l’océan Indien ; poids des marchands italiens (Vénitiens, Gênois, Florentins) dans la ville
- curiosité des Ottomans face aux explorations européennes, mais peu de voyages
Transition : la prise de Constantinople en 1453 par les Ottomans fait prendre conscience aux Européens qu’ils ne sont pas la seule puissance au monde. Elle affirme aussi leur volonté d’étendre leur puissance face aux autres puissances rivales.
2Les Européens à la découverte de nouveaux territoires : un pas vers la mondialisation
A) Un monde élargi grâce aux progrès scientifiques et techniques
- une ouverture des Européens au monde ancienne : croisades au XIe siècle, Marco Polo en Chine au XIVe siècle
- progrès techniques en matière de navigation
- les boussoles, les portulans et les astrolabes : repérage en mer beaucoup plus précis
- les caravelles, bateaux robustes dont les voiles sont adaptées au voyage transocéanique
- progrès de l’astronomie, grâce aux travaux de Copernic notamment qui démontre que la Terre est ronde
- bouleversement des modes de pensée : le courant humaniste cherche à mieux comprendre la place de l’homme dans le monde, quitte à mettre en cause la position de l'Église
- les grandes découvertes, un tournant dans la compréhension du monde et dans sa perception intellectuelle
B) Les facteurs, les acteurs et les lieux des grandes découvertes
- les expéditions sont motivées par de nombreux facteurs
- économiques : les Européens recherchent de nouvelles routes commerciales, en contournant l’Afrique ou en passant par l’Ouest (traversée de l’Atlantique)
- religieux : esprit de croisade, conviction des Européens qu’ils ont une mission évangélisatrice envers les autres hommes
- politiques : les souverains qui financent les expéditions cherchent à étendre leur pouvoir sur de nouveaux territoires
- une multiplicité d’acteurs
- les explorateurs, en quête de nouvelles routes maritimes. Ex. : Colomb, Magellan ou Vasco de Gama
- les souverains, qui cherchent à étendre leur pouvoir. Ex. : Manuel Ier roi du Portugal, les souverains espagnols Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille
- les marchands et hommes d’affaires, qui cherchent à s’enrichir en s’implantant notamment dans grandes villes portuaires commerciales
- les conquistadors, qui prennent possession de nouveaux territoires par les armes au nom de leur roi. Ex. : Cortès face aux Aztèques, Pizarro face aux Incas
- les ordres religieux et autres missionnaires, dont l’objectif est d’évangéliser les peuples découverts. Ex. : l’ordre des Jésuites, fondé en 1534
- essor rapide des villes portuaires d’où partent les voyages d’exploration puis où reviennent les bateaux : nœuds commerciaux où affluent des produits du monde entier (épices, soie et coton des Indes ; or, sucre et café des Amériques, etc.). Ex. : Lisbonne, Séville, Anvers
- aux XVe et XVIe siècles, l’espace méditerranéen perd de son importance au profit de l’Atlantique
C) Les contacts avec le « Nouveau monde »
- en 1492, découverte du continent américain (appelé plus tard « Nouveau monde ») par Colomb
- inégalité dans la perception de l’Autre (les « Indiens » sont perçus comme de « bons sauvages », faciles à convertir et à être commandés) permet aux Européens de conquérir des territoires et de soumettre leurs populations indigènes plus rapidement
D) L’Europe ne s’impose pas pour autant partout dans le monde
- le monde n’est pas encore bien connu des Européens à la fin du XVIe siècle : Afrique intérieure, Océanie encore très mal connues
- les Européens doivent faire face aux puissances rivales que constituent les grandes civilisations qu’ils connaissent déjà
- l’Empire ottoman
- la Chine de la dynastie des Ming : alors que les Européens lui montrent de l’intérêt aux XVe et XVIe siècles, les Chinois leur sont hostiles ; toutefois, après 1450, la Chine cède une partie de son activité commerciale aux marchands européens
Transition : les flux d’hommes, de marchandises et d’informations s’accélèrent avec les grandes découvertes. Les XVe et XVIe siècles sont bien un pas important dans le processus de mondialisation.
3Les Européens à la conquête de nouveaux territoires : moyens et effets de la colonisation
A) Les moyens de la conquête
- facteurs explicatifs de la conquête rapide de nouveaux territoires par les Européens
- supériorité militaire : armes à feu (canons, arquebuses) et chevaux inconnus des indigènes
- divisions entre les peuples indigènes
- choc épidémiologique : fort accroissement de la mortalité des populations indigènes à cause des microbes apportés par les Européens
- conquête rapide et particulièrement violente. Ex. : 1519, massacre de Cholula : entre 5000 et 6000 Aztèques tués
- facteurs explicatifs de la conquête rapide de nouveaux territoires par les Européens
B) La soumission des populations indigènes
- les Européens fondent une nouvelle société sur les ruines des civilisations aztèque et inca : effacent les cultures indiennes. Ex. : à Tenochtitlan, ancienne capitale aztèque, succède Mexico, cité coloniale espagnole
- entreprise d’évangélisation et de conversion des élites menée par les ordres religieux
- les colons imposent leur langue
C) L’exploitation des territoires et des peuples colonisés
- traité de Tordesillas en 1494 : l’Espagne et le Portugal se partagent les terres découvertes en Amérique
- les Espagnols édifient une nouvelle société coloniale, métissée, dans les anciens empires amérindiens
- installation de colons européens : 240 000 Espagnols rejoignent le nouveau continent au cours du XVIe siècle
- mise en place d’une organisation administrative et judiciaire hiérarchisée
- exploitation des ressources locales et intensification du commerce : mines d’or et d’argent, importation de produits inconnus comme la pomme de terre, le cacao et le maïs, création de plantations, etc.
- les Portugais organisent la traite négrière transatlantique et développent des comptoirs le long de la route des Indes et sur la côte du Brésil
- le traitement infligé aux Indiens pose question à certains humanistes. Ex. : controverse de Valladolid en 1550, Bartolomé de Las Casas cherche à démontrer que la conversion des Indiens ne doit pas se faire par la force
Bilan : si l’on peut parler de mondialisation au XVe siècle, celle-ci est encore assez inégale. Les Européens accentuent leur domination sur l’Amérique et les côtes de l’Afrique, mais l’Asie reste encore en partie hors de leur portée. Ce n’est qu’au XIXe siècle que la colonisation européenne accentuera la domination européenne sur le monde.
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