fondation de la cité-État de Rome au VIIIe siècle av. J.-C., qui devient un empire au Ier siècle av. J.-C.
son extension jusqu’au IIIe siècle permet d’expliquer la conception de la citoyenneté romaine
au Ier siècle av. J.-C, la citoyenneté est réservée avant tout aux habitants de Rome et de la péninsule italienne
l’agrandissement progressif de l’empire autour du bassin méditerranéen conduit à l’élargissement progressif de la citoyenneté
B) Droits et devoirs du citoyen romain
le citoyen romain se repère par le port de la toge et l’attribution de trois noms, les tria nomina
le citoyen romain a un certain nombre de droits
des droits politiqueslimités : droit de vote aux assemblées du peuple ; accès au « cursus honorum » pour les membres des ordres équestre et sénatorial
des droits judiciaires : le citoyen peut faire appel auprès de l’Empereur et être jugé à Rome, ne peut être torturé avant sa condamnation
des droits militaires : seuls les citoyens peuvent faire partie de la légion romaine
des droits civils : il peut se marier et disposer librement de ses biens
le citoyen romain a également des devoirs
se faire recenser
défendre la cité par les armes ou en finançant l’armée
participer au culte romain et au culte impérial
payer certains impôts et financer des jeux et monuments s’il est riche en pratiquant l’évergétisme
C) Une participation limitée à la vie politique de l’empire
une société très hiérarchisée, dominée par l’empereur, puis par les citoyens riches, membres de l’ordre sénatorial ou de l’ordre équestre ; ce sont eux qui dirigent la cité
depuis l’instauration de l’Empire en 27 av. J.-C., les citoyens participent de moins en moins au pouvoir politique : augmentation du rôle de l’empereur dont les pouvoirs sont de plus en plus monarchiques
l’exercice politique de la citoyenneté romaine s’effectue au niveau local
Transition : la citoyenneté romaine recouvre des situations diverses, et l’exercice de la citoyenneté se modifie entre le Ier et le IIIe siècle ap. J.-C.
2La diffusion de la citoyenneté romaine dans l’empire
A) Les conditions d’accès à la citoyenneté avant 48 ap. J.-C.
à Rome, jusqu’en 48 ap. J.-C., on devient citoyen
par la naissance
par les fonctions
militaires : au bout de 24 ans de service pour un soldat étranger servant dans l’armée romaine
politiques : à l’issue d’un mandat pour les magistrats des cités de droit latin ; ils ne peuvent cependant pas accéder aux magistratures
par décision d’un citoyen ou de l’empereur
l’affranchissement : tout citoyen peut affranchir un esclave pour ses services rendus
par décision politique : l’empereur peut accorder à des pérégrins (étrangers libres) et à leur famille la citoyenneté complète
ces différents modes d’accès rendent la citoyenneté accessible à un nombre important d’habitants de l’Empire, notamment dans les provinces conquises
les femmes et les esclaves sont exclus de la citoyenneté
B) Les Tables claudiennes (48 ap. J.-C.), premier pas de l’empire dans l’ouverture de la citoyenneté
les Tables claudiennes, support en bronze sur lequel est gravé un discours de l’empereur Claude devant le Sénat en 48 ap. J.-C.
Claude accorde la citoyenneté aux habitants de trois provinces de la Gaule, région conquise par César au Ier av. J.-C.
montre la capacité de l’empire romain à intégrer des populations récemment conquises
forte opposition des sénateurs romains, qui se sentent concurrencés et menacés dans leur fonction par un peuple que certains considèrent comme barbare
C) L’édit de Caracalla (212) étend davantage le droit de cité
en 212 ap. J.-C., l’empereur Caracalla, dans un édit, accorde la citoyenneté à tous les hommes libres de l’Empire
ouverture large de la citoyenneté qui est le résultat d’un long processus passant par exemple par l’essor du droit latin
conséquence principale de cet édit : augmentation considérable du nombre de citoyens : partagée par tous, la citoyenneté romaine n’est plus un statut juridique privilégié
les nouveaux citoyens doivent payer l’impôt, ce qui permet à l’empereur d’avoir une nouvelle source de revenus
Transition : réservé à une minorité aux débuts de l’empire, le droit de cité est progressivement élargi aux habitants des provinces conquises en 212. Le mode de vie romain se diffuse avec l’extension de la citoyenneté.
3La diffusion de la citoyenneté participe à la romanisation des peuples
A) Diffuser le mode de vie romain...
romanisation = processus par lequel Rome intègre les provinces conquises en leur étendant le bénéfice de leur droit, et influence de la culture et du mode de vie romain sur les populations conquises
l’intensité de la vie citoyenne participe à la romanisation
construction de temples, forums, théâtres ou thermes sur le modèle de Rome partout dans l’empire
villes construites sur le modèle de la capitale autour d’axes perpendiculaires, le cardo et le decumanus. Ex. : Timgad en Afrique du Nord
adoption du latin (et du grec pour les plus cultivés et en Orient) comme langue commune, romanisation des noms, de celui des dieux, port de la toge, etc.
B) ... tout en maintenant un mode de vie local
combinaison de la romanisation et de l’acceptation des particularismes locaux ; seul le culte impérialest obligatoire dans toutes les provinces.
en Orient, la culture romaine ne se surimpose pas à la culture grecque prédominante
en Gaule, les dieux gaulois continuent d’être célébrés aux côtés des divinités romaines
dans certains cas, les droits locaux peuvent être conservés par de nouveaux citoyens romains. Ex. : la Table de Banasa (177) s’adresse à un chef maure
Bilan : la citoyenneté romaine est plus facilement accessible que la citoyenneté athénienne. Toutefois, dans l’empire romain, le citoyen est très lié à l’empereur et exerce moins de droits politiques.