l’entreprise a été étudiée comme une organisation productive (chap.2) ; elle est aussi un ensemble d’individus aux aspirations personnelles diverses qui nécessitent une coopérationpour atteindre un objectif commun
l’entreprise est une forme de coordination entre les agents économiques plus efficace que le marché et permet de réduire certainscoûts de transaction
la coordination organisationnelle par la hiérarchie, soit la détention de l’autorité au sein d’une structure, devient supérieure à la coordination marchande
les détenteurs de l’autorité mettent en œuvre des mécanismes (organisation du travail, réunion, tableau d’objectifs, etc.) par lesquels les individus ou les groupes sociaux adoptent un comportement permettant d’atteindre un objectif commun ; ils vont donc favoriser la coopération et limiter les coûts d’organisation
la maîtrise des coûts d’organisation et de transaction permet de définir une organisation efficiente
B) Une organisation formelle du travail
la bureaucratie, réponse organisationnelle à la mise en place d’une hiérarchie efficace
le modèle bureaucratique, décrit par Max Weber, fixe :
un recrutement sur logique de compétences
une spécialisation des tâches
un fonctionnement marqué par le respect de règles prédéfinies et impersonnelles
c’est donc la fonction et non l’individu qui est porteuse de l’autorité
la division du travail mise en place par des ingénieurs (Taylor) ou des chefs d’entreprises (Ford) est aussi une autre réponse organisationnelle. Ex. : l’Organisation scientifique du travail (OST) valorise le travail de la direction qui est capable de déterminer le « one best way », c’est-à-dire la solution optimale
C) Les zones d’incertitude
la valorisation individuelle (l’attention que l’on porte à quelqu’un) et les relations informelles au sein d’un groupe de travail (affection, moments de convivialité lors des pauses) ont des incidences sur l’efficacité de la production
les individus possèdent une marge de liberté dans les organisations bureaucratiques : ils exploitent des zones d’incertitude (compétences, maîtrise des relations avec l’environnement, maîtrise de l’information, etc.) pour posséder un pouvoir que la hiérarchie ne leur accorde pas formellement
les individus peuvent mettre en place des stratégies pour obtenir un seuil minimal de satisfaction
Transition : au sein d’une organisation productive, les agents ne sont pas que des exécutants de la structure organisationnelle. Ils sont aussi des individus qui vont se saisir des zones d’incertitude pour avoir un autre type de pouvoir (informel). Cela peut entraîner des tensions.
2De la coopération au conflit
A) Favoriser la coopération...
toute organisation a besoin de la participation de ses membres et cette participation est toujours négociée
différents modes degouvernance en fonction de la taille, de la répartition du capital et du choix organisationnel des entreprises
la gouvernance peut être extérieure à l’entreprise avec le développement de l’actionnariat ; des incitations (primes, stock options) sont alors mises en place pour réduire les divergences d’intérêt entre les managers et les actionnaires
de nouvelles organisations du travail, comme le toyotisme, cherchent à prendre plus en compte les avis des salariés en les consultant et en mettant en place des groupes de travail qualité
la culture d’entreprise peut être un moyen de faire adhérer les salariés à des objectifs communs ; si elle ne détermine pas les comportements des acteurs, elle exerce une certaine influence sur eux
B) ... pour éviter les conflits
l’insatisfaction des salariés peut s’exprimer de différentes manières :
latente : absentéisme, travail de mauvaise qualité, etc.
ouverte : grève, débrayage ou grève de courte durée, manifestation, pétition
mise en place de structures de négociation
de la reconnaissance du droit de grève en France (1864) jusqu’aux lois Auroux (1982) qui imposent une négociation annuelle dans les entreprises où existe au moins une section syndicale, la négociation collective est devenue le moyen pour favoriser la coopération
Bilan : les organisations productives sont des lieux de compromis transitoires. Des conventions, explicites ou tacites sont mises en place par et pour les salariés/individus. Les formes de la coopération se transforment au cours du temps.