le pouvoir politique se concentre de nos jours dans l’État, qui n’est pas un cadre naturel mais une construction sociale, culturelle et historique
en France, l’État a pris forme à travers :
un processus d’accumulation territoriale au bénéfice du détenteur de la couronne royale (qui n’était au XIe siècle qu’un seigneur parmi les autres)
l’émergence d’un appareil administratif permanent et spécialisé : une administration
le monopole de la violence légitime : police, justice
cet exercice de son autorité sur un territoire donné est donc l’acquisition de la souveraineté
B) État et Nation ou État-nation ?
si l’État est le résultat d’une construction au cours du temps, tous les États ne se sont pas fondés sur des nations (c’est-à-dire une histoire, une culture et un projet communs)
en Europe, la nation participe à la création de l’État (ex. : la France), qui en est le prolongement « naturel » ; l’État est l’instrument que la Nation s’est donné pour s’organiser, soit l’État-nation
une nation peut exister sans État : pas d’unité linguistique en Belgique ou en Suisse ; les Kurdes en Turquie, etc.
Transition : d’État dynastique, le pouvoir politique devient plus impersonnel avec la consécration de l’État. Mais les formes institutionnelles diffèrent selon les parcours historiques et les régions.
2Quelles sont les formes institutionnelles de l’ordre politique ?
A) État unitaire, État fédéral
les États sont généralement centralisés, sous la forme d’un État unitaire : les règles de droit s’appliquent à tous les résidents, la nation est indivisible même si certaines régions peuvent avoir plus d’autonomie. Ex. : la France
à l’inverse, l’État fédéral (l’Allemagne, la Suisse, les États-Unis d’Amérique, etc.), privilégie la répartition des compétences entre l’État fédéral et les États fédérés ; ces derniers peuvent légiférer (ex. : éducation aux États-Unis) mais l’État central conserve les fonctions régaliennes ; on dit que la souveraineté est partagée
B) L’émergence de l’État de droit
la construction de l’État ne s’accompagne pas d’un seul modèle institutionnel ; l’organisation du pouvoir est propre à chaque État
on peut distinguer les régimes autoritaires, où le pouvoir est exercé par la contrainte, et les régimes démocratiques
les pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) sont séparés dans un État de droit : c’est le fondement d’un État démocratique
la démocratie s’appuie sur la souverainetépopulaire
actuellement, les démocraties modernes ne sont pas directes mais :
représentatives, c’est-à-dire que le peuple exerce sa souveraineté par l’intermédiaire d’organes représentatifs (députés, maire, etc.) ; la légitimité des représentants repose sur la participation des citoyens aux différents scrutins
participatives, c’est-à-dire que le peuple exerce sa souveraineté par sa participation directe à l’élaboration des décisions (forums participatifs, conseils de quartier, etc.)
Bilan : les nouvelles technologies de l’information et de la communication modifient la représentativité démocratique (perte du monopole de l’élu politique) et encouragent la participation sous une autre forme. Le pouvoir n’est plus distribué verticalement mais tend à devenir plus horizontal.